L'appel
On aimerait bien être ballon,
Aiglon, colombe ou papillon,
Maîtres des airs, rois de l'éther,
Et survoler tout cet enfer.
Oui mais voilà, dans notre hâte,
On oublie le fil à la patte
Qui nous rattache, nous relie
A notre terre endolorie.
Certains atteignent de leurs ailes
Des paradis artificiels,
Pour retomber douloureusement
Sur les cailloux du "bon vieux temps».
Chacun échappe à sa manière
Au joug pesant de sa misère,
Plaisirs, alcool et nostalgies,
Musiques et fêtes et utopies.
Comment trouver son équilibre
Entre l'esclave et l'être libre ?
Comment survivre dans un monde
Où règne encore la bête immonde ?
Car elle est là, au fond de nous,
Lovée au creux de nos dégoûts,
Mi-endormie, prête à bondir
Au moindre appel de nos désirs.
Elle est le seuil de tolérance,
Elle est le juge et la méfiance,
Elle est la peur et l'égoïsme,
Sans foi ni loi, sans héroïsme.
On est tous beaux et merveilleux
Là haut dans le royaume des cieux,
Mais on évite le face à face
Dès que l'on touche la surface.
Nous sommes tout en vérité,
Mais un grand tout qu'il faut changer :
Secrets d'une transformation,
Criant appel de perfection.
C'est en poésie et en prose
Que viendra la métamorphose,
Loin des mensonges et loin des drames,
Douce exigence de nos âmes.
Marie Christine