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Les voies de l'âme

9 septembre 2024

J'apprends !

Joshin Luce Bachoux

«Que fais-tu grand-mère, assise là, dehors, toute seule ?

-Eh bien, vois-tu, j’apprends.

J’apprends le petit, le minuscule, l’infini.

J’apprends les os qui craquent,

Le regard qui se détourne.

J’apprends à être transparente,

À regarder au lieu d’être regardée.

J’apprends le goût de l’instant,

Quand mes mains tremblent,

La précipitation du cœur qui bat trop vite.

J’apprends à marcher doucement,

À bouger dans des limites,

Plus étroites qu’avant et à y trouver,

Un espace plus vaste que le ciel.

-Comment est-ce que tu apprends tout cela grand-mère ?

-J’apprends avec les arbres,

Et avec les oiseaux,

J’apprends avec les nuages.

J’apprends à rester en place,

Et à vivre dans le silence.

J’apprends à garder les yeux ouverts,

Et à écouter le vent.

J’apprends la patience et aussi l’ennui.

J’apprends que la tristesse du cœur,

Est un nuage, et nuage aussi le plaisir .

J’apprends à passer sans laisser de traces,

À perdre sans retenir,

Et à recommencer sans me lasser.

-Grand-mère, je ne comprends pas, pourquoi apprendre tout ça ?

-Parce qu’il me faut apprendre,

À regarder les os de mon visage,

Et les veines de mes mains,

À accepter la douleur de mon corps,

Le souffle des nuits,

Et le goût précieux de chaque journée,

Parce qu’avec l’élan de la vague,

Et le long retrait des marées,

J’apprends à voir du bout des doigts,

Et à écouter avec les yeux.

J’apprends qu’il faut aimer,

Que le bonheur des autres,

Est notre propre bonheur,

Que leurs yeux reflètent dans nos yeux

Et leurs cœurs dans nos cœurs.

J’apprends qu’on avance mieux,

En se donnant la main,

Que même un corps immobile danse,

Quand le cœur est tranquille.

Que la route est sans fin,

Et pourtant toujours exactement là.

-Et avec tout ça, pour finir, qu’apprends-tu donc grand-mère ? »

J’apprends, dit la grand-mère à l’enfant,

J'apprends à être vieille ! »

~Joshin Luce Bachoux~

 

 

Nonne bouddhiste, Joshin Luce Bachoux vit en Ardèche. Elle anime la Demeure sans limites, temple zen et lieu de retraite à Saint-Agrève, en Ardèche.

5 septembre 2024

Un coin de banlieue

jogging-foret

A deux kilomètres de chez moi....Le lac

 

25 km au sud de Paris, sur l'axe de l'A6, dans l'Essonne.....C'est là que j'habite. Un coin de banlieue comme il en existe tant. Une zone pavillonnaire bien tranquille, non loin des grandes cités explosives du département( la Grand Borne, les Pyramides, les Tarterets) où il ne fait pas bon traîner le soir. Un pavé est si vite arrivé !!

Un peu comme des baignoires, les banlieues se vident le matin et se remplissent le soir. En banlieue on est pressé, on se bouscule, on passe du temps dans les bouchons et on respire du gaz carbonique !! Les immeubles se frôlent et se poussent des coudes "Ote toi de là, j'ai besoin de place !". Ils montent, ils montent pour tenter de  trouver un coin de ciel bleu. Dans les cités, on trafique et on deale, au coin de la rue ou dans les cages d'escalier. Femmes voilées et boubous africains, pakistanais et chinois, on est tous là serrés les uns contre les autres !!

Mais il y a banlieue et banlieue. La banlieue ouest ne ressemble nullement à la banlieue nord. Ici des belles demeures  et des riches propriétés, là bas du béton et des grandes cités.

Dans la banlieue sud , on est entre les deux. Un pied dans le béton, un autre dans la nature. Bon! c'est un peu spéciale cette vie du grand Paris mais moi je l'aime bien finalement. Cela fait tellement de temps que j'y habite ! Peut être que trop d'oxygène m'étourdirait !

Un pavillon et un jardin entouré d'arbres, une bulle de calme et de verdure, le gazouillis des oiseaux.....Loin, loin de la vie trépidante, loin du bouillonnement social. Un coin de paradis ! Il ne m'en faut pas plus pour être heureux. A deux pas, la Seine qui s'en va vers Le Havre, des grands lacs et des forêts !!  Ah la banlieue !!!!

2 septembre 2024

Les autres

Ils vont, ils viennent. Je les croise, je les rencontre. Ce sont des inconnus ou bien des amis. Ils peuplent ma vie.....Ce sont les autres. Un jour j’ai compris que pour avoir des relations saines et équilibrées avec eux, je devais changer mon mode de communication

Désormais je n’attends plus rien des autres. Je les prends comme ils sont…….Ou bien je ne les prends pas !! J’ai cessé de projeter mes attentes et mes exigences sur les autres. Les relations sont souvent des jeux d’égos, de séduction, d’affirmation d’idées ou bien de projection de problèmes. Je n’ai plus rien à prouver,  ni à affirmer, simplement à dire ce que je ressens tranquillement

J’ai compris que l’on ne peut changer les autres et qu’il est sage de les accepter tels qu’il sont avec leur qualités et leurs défauts. Une telle attitude est le gage de relations paisibles. C’est particulièrement vrai dans la vie de couple. Ne rien attendre de particulier et  respecter son conjoint, voilà la clé d’une bonne entente !!

J’ai aussi compris qu’ avoir des attentes particulières, je pense notamment au besoin de reconnaissance, crée forcement une dépendance, un attachement.

On ne devrait pas imposer aux autres nos aspirations , nos choix, nos façons de voir et d’appréhender le monde- notre monde-. Il n’y a pas à avoir raison, à prouver quelque chose mais simplement à accepter l’autre tel qu’il est !!

Croire que les autres pensent comme nous est une douce utopie mais admettre que les autres sont différents est une attitude beaucoup plus sage.

 

28 août 2024

Une valse

Une valse dans tes bras

Pour te faire tourner la tête.

Aujourd’hui on fait la fête

Bien loin de nos tracas.

 

Au rythme des violons

on danse sous les néons

Une valse pour nous deux

Rien que pour nous deux

 

Une valse de Vienne

Dans ma main je serre la tienne

Le monde tourne autour de nous

On danse comme des fous.

 

Tu fermes les yeux

Et je t’emmène au bout du monde.

Nos âmes vagabondent

Et on est heureux

 

Une valse de bonheur

Qui fait battre nos cœurs.

Une valse pour toujours

Pour toi mon amour.

 

24 août 2024

Apprendre

 

"Quand on apprend vraiment, on apprend tout au long de sa vie, sans être l'élève d'aucun maître en particulier. Tout est prétexte à apprendre : une feuille morte, un oiseau en vol, une odeur, une larme, les pauvres et les riches, ceux qui pleurent, le sourire d'une femme, l'arrogance d'un homme.

Tout sert de leçon ; il n'est donc pas question de guide, de philosophie, de gourou ni de maître. Le maître, c'est la vie elle-même, et vous êtes en état d'apprentissage permanent"

Krishnamurti

21 août 2024

Savoir apprécier ce que l'on a

 

Apprécier ce que l’on a, savoir s’en contenter, c’est certainement l’assurance d’une vie sereine. J’ai compris cela un peu tard dans ma vie. On cherche toujours quelque chose, on veut toujours plus, on se compare aux autres, on crée des désirs qui souvent sont insatisfaits…..alors on passe à côté du bonheur !!

J’ai appris  à ne plus me projeter dans des tentations ou des désirs. Mes exigences s’effacent peu à peu et je cesse d’être tendu vers ce que je voudrais avoir. J’apprécie de plus en plus le présent et me surprends à m’émerveiller pour des petites riens, des petites choses apparemment sans intérêts. Et pourtant ces petits riens sont l’essence même de la vie. Ils sont le temps qui passe. Vivre ce n’est pas seulement vouloir et agir mais aussi ressentir.

 

Les petits riens
Ils vont, ils viennent
Inutiles, futiles, quotidiens
A la p’tite semaine

Les petits riens
Sont des bonheurs
Qui fleurissent sur le chemin
Comme des accroches cœur.

Ils peuplent notre vie
Mais nous ne les voyons pas.
Dans un coin, en catimini
Ils murmurent a capella.

Le  vent qui passe,
Une fleur des champs
Un sourire fugace,
Sur le trottoir, en se croisant.

Petites notes de musique
Dans la symphonie cosmique
Ils nous tendent la main
Sur la route de notre destin

 

 

17 août 2024

Il pleut sur Quiberon

La pointe du Conguel

Aujourd’hui il pleut sur Quiberon, une pluie fine , pénétrante, une vraie pluie bretonne. Belle Ile a disparu dans la brume et les bateaux ne sont plus que des ombres qui glissent sur l’océan.

On a pris nos imperméables et on est partis marcher sur la pointe du Conguel, ce petit bout de terre à l’extrême pointe de la presqu’île. J’aime cet endroit rocheux, balayé par le vent où seuls quelques pins poussent torturés par la brise marine.

Puis on a poussé jusqu’à la côte sauvage. La pluie s’est arrêtée mais le vent soufflait encore plus fort, tellement fort qu’on avait du mal à marcher. On a respiré profondément et on en a pris plein les poumons….Un plein d’énergie pour plusieurs jours !! Un véritable bienfait pour la santé.

 Demain retour sur Paris. Les bouchons et la pollution nous attendent de pied ferme. Mais c’est promis on reviendra !!

14 août 2024

Dans la presqu'île de Quiberon

 

 

On a fermé les volets et on a quitté la maison. On a pris la route, direction la Bretagne, la presqu’ile de Quiberon. Lorsque nous sommes arrivés le soleil était au rendez vous . Ses rayons tapaient si fort sur la mer qu’elle en avait des bleus.

Parmi toutes les régions de France que je connais, la Bretagne est celle que je préfère. Ici pas de sirocco, ni de vent d’Autun mais une brise légère, un peu fraîche qui vient vous titiller les narines. Alors on en profite pour respirer à pleins poumons.

J’aime les maisons bretonnes construites en pierres de granit et aux toits gris d’ardoises. J’aime la végétation luxuriante. Les hortensias et les agapanthes ont fini leur saison et leurs fleurs se fanent doucement. J’aime l’océan qui part rejoindre le ciel, là-bas, à l’horizon.

On a marché sur les chemins côtiers  longeant des petites criques d’où montent des odeurs de varech. On s’est arrêtés pour regarder la mer et écouter le chant des vagues. On s’est baignés dans une eau très fraîche : 18° !. Très stimulant pour le corps !!

On profite du temps et on se ressource. Vive les vacances !!

9 août 2024

Dans le sens du courant

 

Nous ne pouvons pas toujours tout contrôler dans notre vie. Des événements imprévus surgissent nous rendant impuissants, obligés, contraints. Nous sommes alors contrariés, frustrés…..Et oui  nous ne pouvons pas toujours tout contrôler. Pourtant le contrôle nous rassure et nous sécurise mais penser que nous pouvons avoir prise sur tout ce qui nous entoure, sur les autres, sur les événements relève d’une douce illusion. J ‘ai toujours pensé que la vie est une aventure pleine d’aléas et de surprises et que faire des plans sur la comète, finalement, ne sert pas à grand-chose.

Pourquoi vouloir résister, pourquoi ne pas lâcher un peu de lest…..En fait nous somme toujours confrontés à deux types d’événements : ceux qui dépendent de nous et ceux qui sont inhérents à nous.

La sagesse est certainement d’accepter ce qui ne peut être changé et de ne pas se laisser ronger par de sombres pensées »J’aurais du faire comme ça, j’aurais pu faire mieux….. ». Il ne s’agit pas de résignation mais d’accepter simplement ce qui est.

Quand je vis une situation peu agréable , j’ai souvent cette image qui me vient à l’esprit. Je suis dans un bateau, sur une rivière et j’ai le choix entre ramé dans le sens du courant, ce  est agréable et facile ou bien de ramer à contre-courant ce qui est beaucoup plus contraignant.

Il ne s’agit pas de renoncer mais d’abandonner un peu les résistances et les luttes intérieures pour accepter les surprises et les incertitudes qui , peut-être, pourront faire naître un enrichissement

5 août 2024

Bon sang !

 

Bon sang, je n'ai pas vu passer ma vie! Un coup de vent, un éclaire, un grain de poussière ! Je commence à me réveiller doucement. Il serait temps. Et pour couronner le tout, j'ai peu de souvenirs: quelques instants de mon enfance, quelques épreuves douloureuses, le jour de mon mariage........C'était au mois de juin, il faisait beau et le soleil accompagnait la fête. Nous étions jeunes, à peine sortis de l'adolescence. La vie nous tendait les bras. C'était le temps de l'insouciance. Nous avions déjeuné sous une tonnelle et danser sur les graviers. Tous les amis étaient là. Ma grand mère avait mis son beau chapeau. Très drôle de la voir habillée comme cela, moi qui la voyais tous les jours avec sa blouse.

Le temps a passé et me voilà maintenant. Je ne travaille plus, je suis en retraite. Beaucoup de mes amis regrette le temps de la vie active. Certains s'ennuient. Moi pas du tout. Le jour où j'ai fermé pour la dernière fois la porte de mon bureau, j'ai tourné la page sans regrets car j'avais d'autres projets.

Cependant il m'a fallu plusieurs années pour comprendre que ce temps, apparemment de repos, pouvait être riche de nouveautés. J'ai compris que cet instant de vie, libre, sans liens sociaux obligatoires et intéressés, emprunt d'une certaine expérience de la vie,  était aussi un fabuleux moment pour désapprendre tout ce  que l'on m'avait inculqué ou que j'avais pu acquérir. Car on en empile de choses!

Tiens en voilà des exemples !: des frustrations, des croyances, des idées reçues, des habitudes, des stéréotypes, des désirs, des buts à atteindre, de l'argent, des biens, etc.......Et toujours plus.

Heureux temps que celui de la retraite car les contraintes sont moindres et on peut commencer à faire le grand nettoyage. Surtout ne nous en privons. J'ai commencé, il y a maintenant deux ans. Bien sûr tout n'est pas parfait mais une certaine légèreté imprègne tout doucement ma vie, comme une libération. Mon être intérieur commence à être plus présent, à mieux respirer, en un mot, à mieux vivre. J'aurais du commencer à m'alléger bien plutôt. Nul regret, cependant. Il devait en être ainsi.

Alors je n'hésite plus  à prendre les chemins de travers, à exprimer ce que je pense, à ne plus me comparer aux autres. J'arrive ainsi à faire émerger de moi des choses insoupçonnées et je m'en étonne souvent. J'ai la sensation que mon sens créatif se développe, mon intuition s'affine. Je me désencombre, je fais le vide et la nature ayant horreur du vide, je me remplis d'autre chose.

Je suis l'exemple vivant de ce que sont les vases communicants! Se vider d'un côté pour se remplir de l'autre !

 

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