Le peuple de France
Delacroix: la liberté guidant le peuple
Dans cette crise qui n’en finit pas, nous avons tendance à rejeter la cause de tous nos malheurs sur le système économique qui anime la planète ou bien sur nos gouvernants jugés comme incapables et corrompus (moi le premier d’ailleurs). Certes ils ont une grande part de responsabilité. Mais nous devrions nous interroger aussi sur la responsabilité des peuples, du peuple français en ce qui nous concerne.
Quel constat pouvons-nous faire ? Tout d’abord nous avons les hommes politiques que nous méritons puisqu’ils ont été élus par nos soins. Nous les élisons en fonction des promesses qu’ils nous font et qui sont rarement tenues. Nous le savons mais nous entretenons le système. Ils sont donc l’émanation de notre expression.
Par ailleurs le peuple français, comme tous les peuples, mais un peu plus que certains, a du mal à se remettre en cause. Il est attaché à ses privilèges, ses habitudes et acquis et il n’est pas question qu’il en déroge. Or tout bouge, tout se transforme autour de lui. Le peuple préfère l’inertie au changement. La société française est basée sur un corporatisme très vivace où chacun défend ses privilèges faisant fi de l’intérêt collectif. L’immobilisme est de rigueur et les réformes sont difficiles à mettre en place. Tout est verrouillé. Le plus bel exemple est constitué par l’administration où toutes les réformes proposées sont vouées à l’échec.La société française s'organise ainsi autour de statuts très protecteurs, mais difficiles et longs à acquérir. L'une des caractéristiques profondes d'un tel système social est de tolérer de très fortes inégalités entre les différents âges de la vie.
Ce système est en outre renforcé par une forte hiérarchisation des différentes couches sociales. La tendance à la reproduction sociale et génétique des élites s'est systématisée. Elle conduit à la perpétuation des lignées familiales à la tête des grandes entreprises, des médias et de l'Etat. Les castes des grandes écoles (dont l’ENA entre autre) est un exemple frappant de ces statuts élitistes. Que vous soyez bon ou mauvais il y aura toujours une petite place à prendre.
Enfin pour terminer ce tableau sans complaisance, signalons tous ceux qui profitent des failles du système pour s’enrichir sans scrupules (fraudes multiples aux allocations familiales ou à la sécurité sociale, exil dans les paradis fiscaux.)
A quand la priorité donnée à l'Intérêt Commun et au long terme ?
Pourtant le peuple pourrait agir beaucoup plus en mettant bas l’égoïsme et l’immobilisme. Il doit devenir responsable. Il doit saisir tous les moyens d’expression qui lui sont proposés (réunions collectives des différentes administrations, internet, tribunes, associations diverses de défense, notamment des consommateurs) pour exprimer ses attentes et ses exigences, et surtout faire des propositions. Trop de gens restent sur la défensive et attendent. Or chacun peut agir dans son environnement. L’espoir se situe là, par une prise de conscience individuelle qui deviendra peut être un jour collective.
Daniel