La folie des grandeurs
C’est le titre d’un excellent film, très drôle, de Gérard Oury avec Louis de Funès et Yves Montand. Souvenirs, souvenirs…..
C’est aussi la réalité des collectivités locales qui gèrent notre pays : échelons multiples, sureffectifs, dépenses inconsidérées, voir somptuaires dans certains cas (quelques hôtels de région sont de véritable palais). Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de lire le livre que René Dosière consacre aux dépenses de nos collectivités locales » l ‘état au régime » aux éditions du seuil.
René Dosière pense qu’il y a là de quoi trouver 15 milliards d’euros d’économie. Un gisement intéressant au moment où la dette de notre pays atteint des sommes abyssales.
Je peux paraître loin des préoccupations actuelles du blog. Mais pas tant que cela, car la transformation puissante à laquelle nous sommes maintenant confrontés englobe différents aspects de notre vie. Et la réforme de l’administration française et des collectivités locales est certainement la clé de voute du changement et de l’évolution qui nous attendent.
Pour illustrer mon propos quelques chiffres :
- 240 milliards d’euros, c’est le budget des collectivités locales. Ce budget fait vivre 54505 communes et communautés de communes, des conseillers généraux et régionaux et quelques 525000 élus, soit un élu pour 125 habitants.
- Entre 2007 et 2009, alors que le nombre de communautés est resté stable, les indemnités ont augmenté de 27,8% pour atteindre 208 millions d’euros. Par exemple la communauté d’agglomération de Metz compte 48 vice-présidents qui perçoivent une indemnité de 1777 euros bruts mensuels.
- La France compte 36697 communes, soit 41,2% des communes de l’Union européenne.
- Entre 1998 et 2008, les effectifs des intercommunalités (communes et agglomérations de communes) ont augmenté de 11069 postes, soit 221% ! ce qui a entraîné une augmentation des dépenses de personnels de 13 milliards, soit 55%.
- A ces chiffres viennent s’ajouter une multitude d’avantages en nature pour les différents élus( voitures de fonction, téléphones portables, ordinateurs, cartes bancaires). Le tout sans déclarations d’impôts et dans une opacité totale.
Pour terminer sur le sujet et pour ceux que cela intéresse, voici dans le détail les avantages d’un député ordinaire. La rémunération d’un parlementaire se compose de trois éléments : une indemnité de base, une indemnité de résidence et une indemnité de fonction, soi au total 5818 euros nets par mois. Les membres de l’Assemblée perçoivent également 5899 euros mensuels au titre de l’indemnité représentative de frais de mandat(IRFM). Cette somme permet de faire face aux frais de fonctionnement de l’élu. Le député dispose, enfin de 9138 euros par mois pour salarier trois, voir quatre collaborateurs. A cet argent s’ajoutent des avantages en nature : un bureau à l’Assemblée nationale, un forfait annuel de 4200 euros pour ses communications téléphoniques, 40 billets aller-retour en avion entre Paris et l’aéroport le plus proche de leur domicile, plus 6 billets aller-retour pour la destination de leur choix en France métropolitaine, une carte d’abonnement SNCF en première classe, un passe Navigo valable pour l’ensemble du réseau RATP. Enfin 27 voitures avec chauffeur sont mises à la disposition des députés ordinaires.
Sources : le Point et le Canard Enchaîné
En bon citoyen, je suis prêt à faire de efforts pour participer à la résorption de la dette concernant notre pays à condition que ceux qui nous dirigent donnent l’exemple, d’autant qu’il semble y avoir une source assez intéressante d’économies à réaliser au vu de ce que l’on vient de lire. Il serait temps également que nos dirigeants décident de se pencher sur la restructuration administrative de notre pays. Dans son livre René Dosière parle avec humour du millefeuille des collectivités locales. Et il a raison. Entre l’état, les régions, les cantons, les départements, les agglomérations de communes, les communes, sans oublier les préfectures et les sous préfectures, il ya certainement des rationalisations à faire et donc des économies à réaliser.
Comment ressentez vous la situation actuelle ? Avez-vous un avis à exprimer ? Vous sentez vous concernés par tous ces sujets relatifs à notre devenir ?