Douceur
Je vis sur cette planète depuis longtemps et ai donc, comme vous d’ailleurs, été confronté à des évolutions profondes et nombreuses. Si la technologie a, en quelques années fait un bond prodigieux en avant (nous rendant ainsi de plus en plus dépendants), la violence, l’agressivité et l’insécurité sont devenues plus présentes, surtout dans les grandes métropoles. Alors nous devrions prendre un peu le contrepied de toutes ces ondes négatives qui nous entourent et nous cernent en pratiquant la douceur. Oui la douceur dans nos paroles, nos gestes et nos attitudes. Une main posée sur une épaule, un sourire, une parole apaisante, une bonne écoute et tout peut changer. Ce qui était agressif se trouve brusquement dissous.
Dans mes cours de yoga je parle souvent de la gestuelle, de la façon dont nous nous déplaçons et bougeons nos bras. Ralentir son rythme pour mieux intégrer et digérer les choses. Il y a quelque temps, nous parlions sur le blog de Clint Eastwood. Avez-vous déjà remarqué sa façon de se déplacer ? Jamais de précipitation, une certaine fluidité. Un seigneur ! Avoir de la fluidité dans ses gestes est le reflet d’un bon contrôle de son être et d’une réelle unité intérieure.
Toutes ces attitudes dont je parle : douceur, ralentissement de la gestuelle, écoute ont un impact sur notre environnement énergétique pour l’apaiser. Alors un peu de douceur dans ce monde de brut !
En écrivant ces quelques lignes, je pense à un personnage assez représentatif de ce que j’évoque : mon marchand de légumes sur le marché. C’est un kabyle avec une prestance incroyable : cheveux tout blancs, peau mate, yeux verts, le corps bien droit, les gestes lents et précis, un accueil toujours chaleureux « Bonjour, mon ami ». Quant à ma femme, qui s’appelle Lise, il la prénomme affectueusement « mimi ». Il n’élève jamais la voix et vous regarde droit dans les yeux, de son regard capable de sonder les âmes. Il émane de lui des sentiments mêlés : de la fierté, de la bonté, de la générosité. La classe, quoi !!. Quelques kiwis ou citrons en plus, une poignée de cerises, un geste partant du cœur…
Comme je suis curieux, je parle avec lui et apprends des choses sur sa vie. Il a quitté l’Algérie, il y a longtemps, habite Pithiviers. Veuf, il a une fille avocate. Il part de temps en temps en Kabylie, au bord de mer où il a fait construire une maison mais n’a nulle intention de retourner vivre dans son pays. C’est curieux je pense souvent à lui et suis très content de le retrouver tous les vendredi matin derrière son étale.
Alors oui, mettons un peu de douceur dans nos vies. Laissons nous plus aller et abandonnons nos peurs, nos défense, nos résistances en nous laissant emporter, sans trop résister, par le courant de la vie.
Daniel