De l'autre côté
Fermer une porte, terminer une phrase, éteindre la lumière, partir, mourir, tirer les rideaux, c’est une fin, fin d’un cycle, une rupture….. Mais c’est aussi un recommencement, une possibilité de changement, une opportunité pour rebondir.
En fait il n’y a jamais de fin, seulement des transformations, des cycles qui s’enchaînent les uns à la suite des autres.
La mort n’est pas une fin en soi mais un changement d’état qui permet d’aborder d’autres plans. Du moins c’est ce que je pense, croyant à la réincarnation. Notre corps est éphémère et notre âme immortelle. Je ne peux imaginer que tout s’arrête au dernier soupir.
Plusieurs témoignages que j’ai recueillis m’ont conforté dans cette attitude. A une époque je travaillais pour un magazine spirituel et j’ai eu l’occasion de faire plusieurs reportages auprès de personnes ayant vécu des NDE OU EMI (Expérience de Mort Imminente). La plupart du temps il s’agit de personnes qui, à la suite d’un accident ou d’une opération, sont entrés dans un état de coma avancé et ont eu accès à d’autres plans. Ils en reviennent transformés avec une vision différente de la vie. En feuilletant dernièrement l’une de ces revues, j’ai retrouvé ce témoignage que je vous livre.
Daniel
On n’a pas voulu de moi
Un soir de novembre 1993, nous entrons avec mon mari sur l’autoroute du sud pour regagner notre domicile où nous attendent nos enfants. Nous avions perdu notre fille dans un accident de voiture quelques années auparavant. Au bout de quelques centaines de mètres, nous sommes obligés de stopper en raison d’un grand carambolage. Derniers de notre file, nous sommes là depuis dix minutes quand un véhicule, arrivant à vive allure, nous projette sur la voiture devant nous. Juste le temps de voir passer la voiture au-dessus de la nôtre et je ressens une vive douleur au côté gauche. Puis tout à coup, plus de douleur, plus de bruit et je me rends compte que je survole l’endroit. Je vois les voitures de pompiers, les ambulances, les blessés que l’on extirpe des voitures.
Je me dis alors « Mais si tu vois tout ça, c’est que tu es morte », et puis « Si je suis morte, je veux voir ma fille ». A ce moment, je me sens filer à toute vitesse dans un long couloir sombre. Au bout d’un temps, je me sens stoppée et ressens des présences autour de moi. Une sorte de dialogue s’installe alors entre elles et moi mais je n’en démords pas, je veux voir ma fille ! A ce moment, je sens que c’est elle qui me parle. Un élan me saisit et j’ai envie de la prendre dans mes bras, mais je ne peux pas. Je me sens enveloppée de tout son amour et je discute pied à pied avec elle : « Je veux te retrouver ma chérie ». Au bout d’un certain temps, elle m’interrompt fermement et me dit : « Maman, tu dois repartir. Tu vas très vite comprendre pourquoi ».
Aussitôt, je me sens projetée dans mon corps, le souffle coupé. Un secouriste est à côté de moi. J’ai cinq côtes cassées et une aiguille plantée dans le bras. Il faut me désincarcérer de la voiture et m’emmener à l’hôpital. La suite aurait pu être dramatique car nos enfants avertis, viennent à l’hôpital et sur le chemin, croisent la voiture écrasée, découpée. Ils s’affolent et se promettent que si leurs parents sont morts, ils se suicideront ! Vous comprendrez alors pourquoi là-haut on n’a pas voulu de moi.
Janine A