La prise de conscience ou observation
Il n'est pas nécessaire de voyager pour s'émerveiller. Tout du moins, à
l'endroit même où nous nous trouvons, à l'instant précis où nous le
vivons, tout ce qui apparaît peut être merveilleux. C'est notre regard
qui nous permettra de capter le "superbe". Il suffit de quelques fleurs,
un coin de ciel bleu, une brise légère, une pluie rafraîchissante, un
peu d'eau qui coule dans un lit pentu, quelques cailloux étranges, de la
vie au-dessus de nous ou sous nos pieds, la solitude pour être
attentif, et chaque mouvement deviendra harmonieux. Quel miracle, quelle
magie !
Le plus beau des voyages se situe en nous-mêmes, lorsque
notre regard est tourné vers l'intérieur. Alors, nous sommes en
connexion directe avec la nature de notre esprit, pleine et lumineuse,
vide et claire, apaisante, sage et connaissante. De ce voyage fabuleux
surgisse du tréfonds de notre être, tout un tas d'intuitions qui
semble ne pas nous appartenir et qui nous surprenne par leur
lucidité, leur clairvoyance.
Pendant que certains choisiront de
creuser, escalader, marcher, regarder toujours de nouveaux paysages pour
s'émerveiller, d'autres, en un seul point, trouveront en eux-mêmes la
sagesse née d'elle-même, la simple nature de l'enfant émerveillé.
Alors,
le rituel peut devenir à la fois un moyen habile mais aussi une
habitude, une accumulation de pensées et mouvements, cause de notre
maturation sur notre chemin.
L'homme chemine au rythme de ses rites qu'il s'est octroyé dans son évolution spirituelle. En est-il bien conscient ?
Cette prise de conscience ne serait-elle pas la clef de tout évolution spirituelle ?
Alain Thomas