Agir ou méditer ?
J’ai en mémoire une jolie scène vécue. C’était en Birmanie, sur le magnifique site de Pagan, le site au mille pagodes. La chaleur était à son comble. Dans la rue principale de la vieille ville, les rares voitures qui passaient soulevaient d’impressionnants nuages de poussière ,créant une atmosphère particulière, aux couleurs sable et orange, rehaussée par les tons rouge et blanc des bougainvilliers. Deux moines bouddhistes, un adulte et un enfant, revêtus de leur robe safran, marchaient dans la rue. L’adulte tenait une ombrelle pour se protéger de l’ardeur du soleil et ils avaient, chacun dans leurs mains un grand bol à offrandes qui leur servait à mendier leur nourriture. Car telle est la coutume : les moines doivent mendier chaque jour leur nourriture auprès de la population. Pour le peuple faire une offrande c’est s’attirer la bienveillance des Dieux et pour les moines c’est une façon de rester en contact avec les birmans et de se placer dans l’action en allant tous les matins à la quête de la nourriture. Méditer et prier bien sûr….Mais pas seulement.
Agir ou méditer? Pourquoi créer cette opposition, alors qu’il s’agit de la même chose mais sous des aspects complémentaires. Je pense notamment à la vie monastique, coupée du monde extérieur et à laquelle il manque, à mon avis une dimension. Mais je pense aussi à ceux qui, plongés dans la vie active refuse de voir ce qui se passe en eux.
La méditation sans l’action et réciproquement ne peut créer que déséquilibre. Toute action doit être soutenue par les valeurs de l’âme et toute méditation doit s’encrer dans la réalité.
A mon sens tout est un et non pas séparé. Il n’y a pas un temps pour la spiritualité (et donc pour la bonne conscience) et un temps pour le reste. Tout doit être intégré.
Dans notre monde matériel, la transformation de la pensée, l’évolution spirituelle ne peut se faire que dans l’action et la méditation. Les belles pensées, les belles paroles les aspirations ne servent pas à grand-chose. Il est important de pratiquer et de passer à l’acte.
Daniel( texte déjà publié en janvier 2008)