Les clandestins
Ils n’ont plus rien
Seulement leur désespoir.
Poussés par le souffle du vent
C’est pour eux le grand soir.
Ils ont quitté leur terre natale
Pour partir à la quête du graal.
Pieds nus, avec pour seul bagage
Leur âme, ils laissent leur village
Pour se confier aux voiles
D’un vieux rafiot vermoulu.
Grelotant sous les étoiles
Ce sont les clandestins
Les moins que rien, les malvenus
Qui sont prêts à tout abandonner
Pour un eldorado d’illusion.
Voyage chaloupé, sur la mer démontée,
Ils partent pour une autre prison.
Des passeurs sans scrupules et violents
Leur ouvrent les portes du néant.
Vogue, vogue, petit bateau
L’humanité court au fiasco.
Soufflez, soufflez les alizées
Un jour viendra le temps de l’égalité.
Un pied posé sur le sable fin
Voici venu le monde tant désiré.
Il ne vous tend pas la main
Si seulement vous le saviez !
Daniel