Le monde nous échappe
En ce moment je suis en train de lire un bon bouquin (selon moi) : « Sérénité, 25 histoire d’équilibre intérieur » de Christophe André. Christophe André est médecin psychiatre à l’hôpital St Anne, à Paris. Il a introduit la méditation dans le traitement de ses malades. Son livre est tout à fait accessible, simple et pertinent. En voici un extrait
Nous nous épuisons souvent en voulant maîtriser le cours de la vie. Parfois jusqu’à l’absurde. Sous l’emprise de nos états anxieux, nous avons souvent l’illusion que le contrôle est une solution efficace, une réponse aux aléas de l’existence, aux incertitudes de l’avenir. Mais le désir de tout placer sous contrôle a pour conséquence un sentiment épuisant de n’avoir jamais fini ce que l’on a à faire. On se condamne à être toujours débordé. Comme me le racontait un patient « Un jour, j’ai compris que je ne m’en sortirais jamais. Que je ne pourrais plus continuer à faire face à tout ! J’ai décidé que je devais apprendre à vivre au milieu de choses pas faites, et à accepter que je ne les ferai jamais. Au début c’était dur : être assis sur le canapé en écoutant de la musique et voir tous les petits bricolages à faire dans la pièce ou penser par association à tous ceux à faire dans la maison, ou me dire à ce moment que je n’avais pas assez aidé mes enfants à mieux comprendre leurs maths…Tout ça me donnait envie de me relever, de me dire que je n’avais pas le droit d’être assis là tant que tout ça ne serait pas fini. C'est-à-dire jamais ….Mais je me suis forcé : je me suis dit que j’avais le droit de me reposer un peu, même si je n’avais pas fini tout ce que j’avais à faire. Je suis donc resté assis de force dans mon canapé à écouter la musique. Peu à peu je me suis détendu. Et j’ai continué comme ça pour plein de détails. Contrairement à mes prédictions d’avant, en lâchant prise de temps en temps, je ne suis devenu ni clochard ni laxiste. Juste un peu plus cool…. »
Pas d’autre solution que d’accepter que le monde nous échappe. A cela nous devons travailler inlassablement…..Nous devons comprendre que nous ne sommes pas tout-puissants. Que le désordre et l’incertitude sont inhérents au monde vivant et mobile auquel nous appartenons. Que si on ne comprend pas les tolérer, on va avoir une existence drôlement fatigante.