Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les voies de l'âme
9 mars 2021

L'entre deux

gaston

 

Et si on s’autorisait à avoir, de temps en temps, des moments « d’entre deux », des instants de creux où il ne se passe rien, où tout semble suspendu.

Et si, en plus, on profitait de ces espaces de temps : entre deux pensées, entre deux respirations, deux temps de relation, d’activités, entre deux phrases. Nous avons, presque toujours, tendance à nous placer dans l’action. Ne rien faire peut constituer un moment de doute, d’angoisse et inconsciemment nous préférons cette sorte de fuite en avant que peut constituer parfois l’action.

On peut aussi culpabiliser de ne rien faire !

 Voici ce que dit sur ce sujet Christophe André, psychiatre à l’hôpital St Anne à Paris «  Beaucoup d’entre nous vivent en automates, courent pour accomplir leurs tâches, pour répondre aux demandes de leur métier, de leur famille, de leurs amis, et quand ils ont joué leurs différents rôles sociaux, ils se distraient en s’occupant encore. Pas de moment, jamais, consacré à ne rien faire. Les patients dont je m’occupe (anxieux et dépressifs) sont d’une certaine manière des malades du temps. Les anxieux anticipent, se demandent quels nouveaux dangers, quelle nouvelle contrainte va s’imposer à eux, de quelle façon ils vont faire face à la journée du lendemain ou de l’année qui suit. Les déprimés ruminent le passé, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils auraient dû faire……Les extraire de l’anticipation ou de la rumination, les aider à revenir juste vers la vie telle qu’elle est, ici et maintenant, peut être un grand soulagement pour eux. »

Et pourtant se retrouver face à soi-même, dans cet instant de vide apparent où tout s’arrête, ne rien faire est essentiel à notre équilibre psychique. «  Bien sûr je n’ai rien fait, mais peut être, qu’en cet instant, bien des choses se sont faites en moi » ». Notre monde intérieur est aussi important que le monde extérieur.

« L’entre deux » nous place dans un espace où nos perceptions deviennent différentes. C’est un instant d’où peuvent émerger l’intuition et la créativité. C’est un instant aussi où l’on peut mettre ses sens en éveil.

Nous pouvons ainsi fonctionner sur des modes vibratoires différents mais bien souvent nous sommes monolithiques, voir linéaires. C’est pourquoi il est intéressant de briser cette continuité et d’accorder un intérêt soutenu à « l’entre deux », moment de réflexion, de recul et de ressourcement. Moment aussi de raccourcissement du temps car dans l’entre deux le passé et le futur sont abolis

C’est tout simplement la présence à soi. Apprenons à vivre aussi dans les intervalles.

Daniel

 

 

 

Commentaires
N
J'en suis une adepte forcenée ... car quand il ne se passe "rien", il se passe, en nous, toujours quelque chose, et ce quelque chose peut nous être important.
Répondre
D
C'est une idée à pratiquer régulièrement!!
Répondre
M
J'aime bien l'idée de vivre dans des "intervalles"
Répondre
M
La relax ... tout un Art de vivre !<br /> <br /> Quand je pense que les esprits chagrins appellent cela de la fainéantise !!!<br /> <br /> Dans leurs joyeuses bulles cordiales pensées <br /> <br /> Michèle
Répondre
P
Ces moments sont magnifiques et l'on ressent leur "floraison" dans le moments qui suivent. Il nous faut avoir cette volonté du ne rien faire pour accéder à nos profondeurs. Merci Daniel de nous y aider, lumineuse journée à toi. brigitte
Répondre
D
Cela me fait penser à la pause entre une inspiration et une expiration et l'inverse. Grâce à toi je me rends compte que la méditation pour moi est un entre deux.<br /> <br /> Bises
Répondre
A
Tu as absolument raison... s arrêter juste pour le plaisir de ne rien faire. On connaît très bien ces instants dans le Sud c est notre fameux farniente !! Cela résume très bien « ne rien faire «  <br /> <br /> Le farniente fait partie de l art de vivre sous le soleil... et je ne m en privé pas !!
Répondre
G
des temps de pause, oui, nous en avons besoin , et comme tu le dis : même si je ne fais rien, des choses se font en moi...Merci!
Répondre
M
Je m'amuse tous les jours avec "scènes de ménages" surtout quand la coquette et parfaite Liliane "se laisse aller", quel repos pour elle et son époux !
Répondre
F
Ne pas confondre l'entre deux activités (un peu de repos) et l'entre deux pensées. Cet entre deux pensées peut être très bref, laisser passer une énergie lumineuse, une sensation, une idée créative, voir un avertissement, mais pas en mot ni en image sauf au stade suivant où la pensée traduit ce qui advient dans cet entre deux. Bien sûr un temps de repos, un temps de méditation ou simplement d’exercices respiratoires peuvent faciliter l'écoute de cet entre deux pensées. En création artistique, ce peut être le geste suspendu sans pensées, qui se traduit ensuite par un geste non pensé.
Répondre
M
Nous sommes souvent conditionnés dès l'enfance à travailler , à produire, à ne pas rester sans rien faire et pourtant, que cela fait du bien de se dire "je n'ai rien à faire" ...c'est tout un art finalement!<br /> <br /> Bises du jour<br /> <br /> Mireille du sablon
Répondre
C
Si dans une journée de 24 h on sort 5 à 6h de sommeil, trois heures de ménage, courses, cuisine, une heure pour les obligations quotidiennes , deux heures minimum de sport, 2h aux soins de ceux qui en ont besoin, quelques heures (??????? !) à peindre, on s'aperçoit vite qu'il manque de temps et que le seul "intervalle" restant est celui où on se retrouve fourbu allongé, bien calé avec ces fiches pensées qui retardent trop souvent l'endormissement. Tout ceci est à prendre bien sûr avec cet humour qui me caractérise (et dont je suis totalement dépourvue).
Répondre
G
J'avoue que j'aimerais savourer un "entre deux" en ce moment, j'aurai ainsi le grand plaisir d'aller flâner plus longtemps dans les blogs des amis. Mais je dois relire mes 338 pages de mes mémoires avant impression je ne veux pas laisser quelques regrettables coquilles ( moi qui déteste écrire je réponds à la demande de mes petits, j'ai enfin presque terminé mon tome 1) Je te souhaite une bonne journée. Toulouse est sous un beau soleil ce mardi . Cordiales amitiés & à +
Répondre
F
Comme le dit si bien cette inscription sur le fronton de Delphes "Connais-toi toi-même" est, pour ma part, essentiel. On a besoin de se reconnecter à notre intériorité, car sinon on risque de se perdre. <br /> <br /> Bonne semaine Daniel !
Répondre
M
J'aimerais mieux appeler ça un "arrêt sur image" (ou tout simplement un repos !) car le jour où l'on m'a dit qu'il y avait un "espace entre deux pensées" je suis passée pour idiote en prétendant que non, car pour moi le seul fait d'être conscient était synonyme de "penser". Alors il y a là des subtilités qui deviennent vraiment complexes et qu'il est bon de préciser ; car à l'inverse ce que dit Christophe André paraît d'une limpidité évidente, seulement il évoque des pathologies dans lesquelles le malheureux qui en est frappé a beau se dire que ruminer ne sert à rien, cela se fait malgré lui !!
Répondre
C
j'aime beaucoup le commentaire de "La Licorne", tout acte devrait d'abord se créer dans cet "entre-temps" qui "nous" appartient !<br /> <br /> amitié .
Répondre
L
Très bel article...<br /> <br /> <br /> <br /> Il est tellement utile de rappeler, et encore plus en ce moment, que ce qui nous constitue, ce n'est pas le "Faire", mais l'"Etre"...<br /> <br /> <br /> <br /> Conjuguons le verbe être...au présent ! :-)
Répondre
A
Nous aimons beaucoup Christophe André et avons quasiment tous ses livres.<br /> <br /> D'excellents ouvrages de chevet.<br /> <br /> (Ce n'est pas un nous « de majesté » ! Il s'agit de mon épouse et moi-même)<br /> <br /> c'est dire si nous avons autant d'entre-deux que de cinq à sept !
Répondre
Les voies de l'âme
Archives
Derniers commentaires
Les voies de l'âme
Newsletter