La gestuelle
Lorsque j’enseigne le yoga, il m’arrive parfois, en plein milieu du cours, de prendre conscience de l’espace qui m’entoure. Je ne parle pas du visible mais de l’espace invisible qui est là, bien présent, autour de moi, matière impalpable qui me frôle. Je ne saurais décrire cet espace et pourtant il existe et nous n’en prenons pas assez conscience. Comment le qualifier : Ether, prana, onde ou vibration, essence même de la vie. Toujours est-il que dans ces instants de grande acuité, je ressens cet espace comme indissociable de mon être et donc je comprends l’importance de notre gestuelle à travers cet espace.
Il m’arrive lorsque je suis seul dans ma salle de yoga, d’être debout, de fermer les yeux, de faire bouger l’un de mes bras en l’écartant de mon corps avec beaucoup de souplesse et le sentir se déplacer lentement dans l’espace. Puis toujours très lentement et en pleine conscience je déplace mon corps. Sensation agréable qui me permet de m’harmoniser avec cette énergie extérieure et de faire un avec elle. Il y a comme une sorte de communion entre deux mondes : le mien et celui qui m’entoure. J’ai alors l’impression de pénétrer dans de la ouate.
Les paroles que nous émettons, les gestes que nous faisons sont importants sur le plan vibratoire. Un geste brusque crée une tension, brise l’harmonie ambiante, émet une onde choc, empêche la fluidité énergétique. Nous avons tendance à faire nos gestes d’une façon mécanique, sans prendre conscience. C’est assez normal car la vie est là pour nous happer et nous emporter. Mais si, face à un animal, par exemple, que nous souhaitons caresser, nous prenons conscience du geste à réaliser et que notre main se déplace avec une certaine intention, l’action effectuée sera beaucoup plus profonde et nous aurons la possibilité de transmettre une meilleure énergie. Par de simples gestes nous pouvons ainsi aider les autres, transmettre de l'apaisement, une certaine harmonie. Poser sa main sur quelqu'un n'est jamais anodin. Prenons-en conscience.
Sans doute suis-je entrain d’évoquer ce qu’est le Taï chi et Gi Gong (que je ne connais ni ne pratique), mais c’est mon expérience.
Ainsi par les gestes nous pouvons, là encore, entrer en contact et nous harmoniser avec le cosmos. C’est ce que j’essaie de faire ressentir aux personnes qui travaillent avec moi.
Daniel