Maîtres et disciples
Toutes ces histoires concernant Sogyal Rinpoche m’interpellent. Mais pourquoi donc aller s’aliéner à un être et accepter sans discrimination aucune, ses lubies, ses caprices et son enseignement si particulier. Dans tous les témoignages que j’ai reçus, beaucoup émanent d’êtres apparemment évolués, censés, qui semblent raisonner parfaitement et pourtant. Ce qui m’étonne encore, c’est que certains, sortis de cette histoire douloureuse, reprennent un autre maître et continuent dans une démarche identique de subordination. Je leur souhaite simplement d’avoir affaire à quelqu’un de moins pervers mais je leur souhaite surtout de prendre un autre chemin. Chercher la libération et trouver l’aliénation ! Cela demande à réfléchir.
Un texte de Krishnamurti illustre très bien cette situation de subordination.
« Que le maître existe ou non n’a aucune importance. C’est important pour l’exploiteur, pour les sociétés et les écoles secrètes (il aurait pu rajouter les religions…). Mais pour l’homme qui cherche la vérité, la vérité qui donne le bonheur suprême, cette question n’a absolument aucun sens. Le riche et le portefaix sont aussi importants que le maître et l’élève. Que des maîtres existent ou non, que l’on distingue entre initiés et élèves, etc…., n’a aucune importance. Ce qui est important, c’est de se connaître soi-même. Sans la connaissance de soi, la pensée n’a aucune base. Si vous ne commencez pas par vous connaître vous-même, comment pouvez-vous savoir ce qui est vrai ? Sans la connaissance de soi, l’illusion est inévitable. Il est puéril de recevoir un enseignement et d’accepter d’être ceci ou cela. Méfiez vous de l’homme qui vous offre une récompense, dans un monde ou dans l’autre »
Il m’est arrivé dans ma vie de rencontrer( rarement ) des êtres exceptionnels. Ils m’ont appris des choses et m’ont délivré un enseignement mais il ne m’est jamais venu à l’idée d’en faire des maîtres. J’ai toujours senti que c’était à moi seul de faire mon chemin. Je n’ai pas besoin de rituels particuliers qui, forcément, sont restrictifs. Je préfère avancer seul et en pleine liberté. Mon contact avec Dieu se fait en tête à tête et en prise direct. C’est déjà difficile comme ça. Alors pas besoin d’ajouter des mantras ou des prières stéréotypées. J’exagère un peu, bien sûr, mais c’est pour m’élever contre la naïveté des uns et l’emprise des autres.
Daniel