Nous sommes assis l’un en face de l’autre. La radio égrène ces sempiternelles informations pendant que la fumée du café s’élève de nos tasses. Il est huit heures du matin et nous prenons notre petit déjeuner. Je regarde son visage qui, au fil des ans, s’est doucement fané. Les rides se sont creusées, les lèvres se sont amincies et la forme du visage est un peu moins affirmée. Je vois aussi ses yeux, ses beaux yeux au bleu très clair. Je les ai toujours aimés.

Lorsque je la regarde ainsi, j’ai la sensation de plonger dans la mer et surtout, ils m’ont fait vivre la vie en bleu ! Mes pensées reviennent vers ce passé que l’on ne peut retenir. Nous étions jeunes, c’était le temps de l’insouciance. Je la revois dans sa robe de mariée, ses cheveux longs, son beau visage sensuel et cette façon d’être un peu mystérieuse qui m’avait attiré. Elle me donnait la main et nous allions nous engager pour l’aventure de la vie.

Aujourd’hui les années ont passé mais elle est toujours là, à mes côtés. Mon cœur se serre un peu à ces souvenirs

Le temps est un assassin qui supprime sans vergogne la jeunesse.

Daniel