En voiture ! Simone
Juillet arrivait, le temps des vacances pouvait commencer. Des vacances bien méritées après une dure année de labeur. Nous étions jeunes avec deux enfants en bas âge. A cette époque, nous allions sur la méditerranée, du côté de Toulon, chercher le soleil et la mer. 8 à 900 km à faire en 2 CV, avec les enfants et les bagages. L’autoroute du soleil existait déjà et nous mettions une dizaine d’heures pour arriver à bon port quand tout allait bien. Bien sûr il y avait des points noirs sur la route : les bouchons du côté de Valence, la traversée de Lyon avec le tunnel de Fourvière. Sans compter les pannes de voiture, encore assez nombreuses à cette époque : alternateur en panne, courroie de transmission cassée….
J’ai beaucoup aimé la 2 CV, une voiture de caractère avec plein d’innovations. Je me souviens du changement de vitesse : une grande barre placée au milieu du tableau de bord qu’on tirait vers soi ou que l’on poussait, selon les vitesses. Et puis une sacrée suspension ! On avait l’impression de se balancer, presque comme dans un hamac. Et les vitres des portières qui se rabattaient. Combien de fois me suis-je fait mal à cause d’une vitre mal bloquée qui retombait intempestivement sur mon bras. L’été, s’il faisait trop chaud, on roulait la capote rabattue et on voyait le beau ciel bleu. Un jour, ma femme a eu la surprise de voir celle-ci se déchirer alors qu’elle roulait à vive allure. Drôle d’impression. Sans doute l’usure !
L’étanchéité était loin d’être parfaite. Le bruit et l’air vif passait allégrement à travers les portières et la capote. La 2 CV, ça se méritait ! Et quand on arrivait enfin à destination, tout le monde avait encore plein de bruit dans la tête. Les enfants avaient besoin de se détendre.
Si je raconte cette petite tranche de vie, c’est parce que tous ces souvenirs ont ressurgi à l’occasion de la lecture d’un article dans le magazine « ça m’intéresse ». Cet article relatait l’histoire de trois frères qui, installés à Cassis, ont transformé le garage de leur père en usine à ressusciter les 2CV et les Méhari. A force de patience ils ont réussi à racheter les outillages d’origine aux sous traitants de Citroën. Cette PME emploie 50 salariés et est capable de réaliser entièrement une 2 CV (coût 16 000 € et deux à trois mois de délai). Il existe actuellement à travers le monde quelques deux cent mille clients, sans doute des collectionneurs et des amoureux fou de cette voiture.
La 2 CV a été produite, en quarante ans, à plus de 5 millions d’exemplaires. Citroën annonce la sortie, pour 2013, d’une nouvelle 2 CV.
Daniel