Le gramophone
Décidé à faire un peu de vide dans mon grenier, je commence par réaliser un inventaire de ce qu’il y a à jeter quand je découvre, caché derrière une pile de livres, le vieux gramophone de mon arrière grand-mère. Une belle relique qui dort depuis la nuit des temps parmi les toiles d’araignées. A ses côtés de vieux disques, bien larges sont empilés dans leur pochette d’origine en papier. La vue de cet engin historique déclenche en moi un flot de souvenirs.
J’ai dix ans et je suis en vacances comme chaque année dans le limousin chez mon arrière grand-mère. Je m’ennuie à mourir car je n’ai pas de copains. Les grands vaquent à leurs affaires mais moi je suis petit et j’ai envie de m’amuser. Alors je sors le gramophone avec son amplificateur en forme de fleur. Je pose un disque, tourne la manivelle bien à fond car sinon le disque risquerait de s’arrêter au milieu de la chanson. Puis je prends le bras de l’appareil muni à son extrémité d’une sorte d’aiguille à coudre. Je pose l’aiguille délicatement sur le disque et en avant la musique !! J’écoutais notamment une chanteuse célèbre, pour l’époque, Rina Ketty. Elle était connue pour deux chansons : « J’attendrais » et « Sombréro et mantilles » que je passais à longueur de journée. J’écoutais aussi de l’accordéon dont le fameux « Bruyère Corrézienne ». Il fallait bien s’occuper !!
Les temps ont changé et mes goûts musicaux aussi. Mais j’aime toujours autant la musique. D’ailleurs j’écris souvent en écoutant un CD. Cela décuple mon imagination et mon ressenti.
Daniel