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Les voies de l'âme
26 octobre 2010

Le gramophone

Décidé à faire un peu de vide dans mon grenier, je commence par réaliser un inventaire de ce qu’il y a à jeter quand je découvre, caché derrière une pile de livres, le vieux gramophone de mon arrière grand-mère. Une belle relique qui dort depuis la nuit des temps parmi les toiles d’araignées. A ses côtés de vieux disques, bien larges sont empilés dans leur pochette d’origine en papier. La vue de cet engin historique déclenche en moi un flot de souvenirs.

gramophone_nostalgiaJ’ai dix ans et je suis en vacances comme chaque année dans le limousin chez mon arrière grand-mère. Je m’ennuie à mourir car je n’ai pas de copains. Les grands vaquent à leurs affaires mais moi je suis petit et j’ai envie de m’amuser. Alors je sors le gramophone  avec son amplificateur en forme de fleur. Je pose un disque, tourne la manivelle bien à fond car sinon le disque risquerait de s’arrêter au milieu de la chanson. Puis je prends le bras de l’appareil muni  à son extrémité d’une sorte d’aiguille à coudre. Je pose l’aiguille délicatement sur le disque et en avant la musique !!  J’écoutais notamment une chanteuse célèbre, pour l’époque, Rina Ketty. Elle était connue pour deux chansons : « J’attendrais » et « Sombréro et mantilles » que je passais à longueur de journée. J’écoutais aussi de l’accordéon dont le fameux « Bruyère Corrézienne ». Il fallait bien s’occuper !!

Les temps ont changé et mes goûts musicaux aussi. Mais j’aime toujours autant la musique. D’ailleurs j’écris souvent en écoutant un CD. Cela décuple mon imagination et mon ressenti.

Daniel

Commentaires
L
Il y a plusieurs mois,j'ai eu le goût de faire une recherche pour savoir quel était le premier enregistrement.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur you tube,il y a le non d'Edouard-Leon Scott de Martinville qui a inventé le phonautographe,pendant 35 secondes,c'est spécial ce que l'on entend.<br /> <br /> c'était en 1860
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A
1958, j'avais huit ans.<br /> Nous n'avions plus de gramophone à cette époque mais déjà notre premier tourne-disque.<br /> Mon père avait une collection impressionnante de 78 tours.<br /> Nous devions en prendre grand soin avant de passer un disque et surtout faire très attention à ne pas le rayer. La moindre turbulence pouvait faire déplacer le bras et cela pouvait avoir des conséquences irrémédiables.<br /> <br /> C'est mon père, grand mélomane et lui-même ayant fait partie d'un quatuor vocal parrainé dans les années trente par Jean Sablon et constitué de trois frères tous dentistes, qui m'a fait découvrir très jeune la passion de la musique.<br /> <br /> A l'âge de huit ans, je connaissais par coeur toutes les symphonies de Beethoven, mais aussi Mozart, Tchaïkovski, Moussorgski, Rimski-Korsakov, Schubert, Mozart, Haydn, Haendel, Bach et j'en passe.<br /> <br /> Mais c'est bien le jazz qui avait notre préférence à tous les deux.<br /> <br /> Mon père n'a pas eu de chance car la guerre les a séparés tous les quatre. Je ne savais pas à quel point son groupe vocal, très original, puisque leur spécialité était de chanter à quatre voix sans paroles ni instruments, sans la guerre, serait certainement devenu célèbre. Ils se servaient uniquement de leurs mains collées sur la bouche et ils sortaient des sons d'instruments (trompettes et autres) et à l'époque, ils faisaient un tabac. Leur musique s'apparentait au jazz.<br /> Ils se sont produits notamment au Café de Paris à Monté Carle, sous la houlette de Jean Sablon.<br /> Et puis la guerre. Mon père a échappé aus camps allemands, malheureusement pas ses partenaires et amis, qui sont passés par Dora où ils sont revenus une petite centaine sur trois ou quatre mille.<br /> Les frères Gaillot, tous trois dentistes, n'ont jamais jamais parlé de cette portion de leur vie.<br /> <br /> En 1966, mon frère qui était déjà aveugle, se mariait à Tassin la demi Lune, dans un grand restaurant qui s'appelait "La Sauvagie" et c'est la seule fois de toute ma vie où j'ai eu l'immense bonheur de voir le quatuor à nouveau réuni et, sur la fin de cette journée grandiose, j'avais seize ans, à la demande générale, ils sont montés sur scène et je suis resté bouche bée devant eux, le coeur en chamade.<br /> J'étais fier de mon père. Ce qu'ils ont interprété, sans avoir répété une seule minute, fut pour moi l'un des moments les plus forts de ma vie.<br /> C'était extraordinaire d'originalité et ils ont pris un réel plaisir à chanter quelques morceaux fantastiques.<br /> <br /> Mon père m'a fait découvrir le jazz et j'ai été bercé par les Django Reinhardt, Fats Waller, Benny Goodman, Tommy Dorsey, Billie Holiday, Cab Calloway, Tommy Dorsey, Earl Hines, Lil Armstrong, Artie Shaw, Chet Baker, Bil Coleman, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Joe Turner et bien d'autres encore.<br /> <br /> A sa retraite, mon père a enregistré ce qui représente aujourd'hui l'une des plus grandes collections de jazz, sous forme de cassettes audio. Il en a fait plusieurs petites valises qu'il m'a léguées à sa mort en 2003.<br /> Les cassettes aujourd'hui sont un peu les 78 tours de l'époque. Cette collection, je me suis dit que je l'écouterai pour mes vieux jours (si possible). J'ai conservé un appareil permettant de lire des cassettes. Je le garde précieusement.<br /> <br /> Aujourd'hui, il ne se passe pas une nuit sans que je m'endorme avec de la musique.<br /> J'écoute de la musique classique et du jazz choisis. Je n'ai pas besoin de somnifère. La musique reste pour moi le meilleur objet de méditation et donc d'attention.<br /> Sans la musique, la vie n'aurait pas eu la même saveur. Jusqu'à la fin de cette vie, elle restera mon moteur principal, à la gloire de mon père.<br /> <br /> A toi papa, qui fut respecté et aimé par tellement de gens, pour ta simplicité, ton humour, ta personnalité légèrement misanthrope, ta grande culture générale, ta passion pour la science, les animaux et la musique !
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S
Ah l'évolution... c'est impressionnant en si peu de temps le bon que la technologie a su faire.<br /> <br /> Du Gramaphone avec une voix chevrotante à la nanotechnologie..<br /> <br /> Rien ne meurt tout se transforme.
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P
Moi, pour écrire, il me faut un silence absolu.<br /> Et un esprit reposé.<br /> Ils étaient lourds les "78 tours" ...<br /> Tout change. Et c'est bien.
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