Le col du Noyer
Le col Du Noyer
En écrivant mon texte »Nationale 7 », diffusé dernièrement dans lequel j’évoquais mes départs en vacances en 2CV, voiture mythique des années 150-1990, un souvenir est remonté à la surface.
Il fut un temps où nous partions en vacances à la montagne, été comme hiver. Ce fut notre époque montagnarde : randonnées et skis. Nous étions jeunes. Maintenant c’est la mer et farniente.
Donc on partait en 2CV vers cette belle région des Alpes »Le Dévoluy » située au nord de Gap. De l‘autoroute jusqu’à Grenoble, pas de problèmes. A partir de Grenoble, on empruntait la fameuse route Napoléon, bien agréable mais sinueuse avec des montées et des descentes. En hiver, avec la neige, en 2CV, c’était plutôt Rock’n’roll. Il faisait froid dans la voiture, on mettait du temps mais on arrivait toujours à bon port.
Un été nous avions décidé d’aller visiter la vallée du Champsaur, située à quelques encablures de notre lieu de vacances…Le hic…..Pour atteindre cette vallée il fallait franchir un col, le col du Noyer, pas le plus élevé des Alpes mais certainement l’un des plus pentu. Pauvre 2CV !! ……Et moi, j’ai le vertige.
Vous me mettez sur une échelle à trois mètres du sol et je suis effrayé, tétanisé. Blocage total…..Alors le col du Noyer en 2CV avec sa route étroite, sinueuse, ses ravins vertigineux, ce n’est pas pour moi.
Pourtant j’ai respiré un bon coup, me suis agrippé au volant et en avant. Quelle peur ! mon regard ne quittait pas la route. Tout le monde était tendu dans la voiture. La 2CV peinait, obligé de passer en seconde sur certaines portions. Bon on arrive au sommet. Ouf ! je jette un œil sur l’autre versant celui qui descend…..Je n’aurai pas dû ! Pire que la montée, une route qui zigzague, des parois abruptes. Et si les freins lâchent…..Et si je croise un gros camion ?
Nous avons bien mérité la vallée du Champsaur, une vallée verdoyante, avec pleins de bocages qui fourmillent de nombreux canaux d’irrigation. J’en garde avant tout un souvenir gastronomique, les spécialités de la région étant, outre le fromage, les escargots et les tartes aux fruits rouges. Ah la tarte aux myrtilles.
J’ai franchi une seconde fois le col du Noyer mais j’ai laissé le volant à ma femme. J’étais assis à côté d’elle, les yeux fermés !!
Daniel