Le savoir
« Le savoir conditionne. Le savoir ne donne pas la liberté. On peut savoir construire un avion et voler à l’autre bout du monde, mais cela n’est pas la liberté. Le savoir n’est pas un facteur de création, car le savoir est continu, et ce qui a de la continuité ne peut jamais conduire à l’implicite, à l’impondérable, à l’inconnu. Le savoir est un obstacle à l’ouvert, à l’inconnu. L’inconnu ne peut jamais se déguiser en connu ; le connu se meut toujours en direction du passé ; le passé jette toujours son ombre sur le présent, l’inconnu. Sans liberté, sans l’esprit ouvert, il ne peut y avoir de compréhension. La compréhension ne vient pas avec le savoir. C’est dans l’intervalle compris entre les mots, entre les pensées, que vient la compréhension ; cet intervalle est le silence qui ne trouble pas le savoir, il est l’ouvert, l’impondérable, l’implicite.
La découverte se produit, non lorsque l’esprit est encombré de connaissances, mais lorsque les connaissances sont absentes ; c’est alors seulement qu’il y a immobilité et espace, et dans cet état la compréhension, la découverte viennent en existence. »
Krishnamurti
Je cite souvent Krishnamurti parce que je pense qu’il fut l’un des plus grands philosophes du XXe siècle mais aussi parce que son œuvre résonne par rapport à ma propre conception de la vie. Tout son enseignement, fait de causeries et de livres, repose sur l’idée suivante : une transformation de l'humain ne peut se faire qu'en se libérant de toute autorité. Sa conviction était qu'un tel changement devait passer par une transformation de ce qu'il appelait le « vieux cerveau conditionné de l'homme » (« mutation de la psyché ») afin d'accéder à une liberté que ni les religions, ni l’athéisme, ni les idéologies politiques ne seraient capables de produire, puisque, selon lui, elles ne font que perpétuer les conditionnements.
Pour ma part je ne suis attiré par aucune religion, tout en respectant ceux qui pratiquent, et je n’ai nulle envie de m’aliéner à un maître quelconque. Je souhaite avancer par moi-même et me méfie terriblement de ce que l’on peut me proposer un peu partout. Je souhaite garder mon indépendance car je n’aime pas trop l’autorité, ni la hiérarchie. Je sens qu’il est préférable qu’il en soit ainsi pour moi. Cela ne m’empêche pas d’avoir la foi et d’être dans une certaine démarche spirituelle. C'est la vie qui m'enseigne, m'apprend. C'est la vie qui me bouscule et me fait prendre conscience par les remises en cause auxquelles je suis confronté. C'est déjà pas mal !
Daniel