Florence
J’ai rencontré Florence lors d’un stage sur le son en Tunisie. C’était à Tozeur dans le sud tunisien, une magnifique région avec des oasis et des cascades superbes. Nous avons sympathisé. Florence est propriétaire d’un restaurant qu’elle gère avec son mari, Tenzing, un tibétain réfugié en France. Il s’agit donc d’un restaurant tibétain, situé au cœur de Paris, dans la rue St Jacques. Nous avons organisé avec Florence, pendant deux ans, des cafés rencontres sur le thème de la spiritualité et du bien être, cafés rencontres qui ont eu un certain succès. Florence vient de perdre, à Noel, son mari, qui avait un cancer du poumon. Il était parti se faire soigner en Inde au sein de la communauté tibétaine et était rentré en France fatigué et amaigri. Il est mort dans les bras de Florence et a été incinéré au Père Lachaise lors d’une cérémonie tibétaine. Florence avait pris la parole pour exprimer ses sentiments et je l’avais trouvée digne, très calme et maîtresse d’elle-même. Si je raconte cette histoire tragique, c’est parce que je viens d’avoir Florence au téléphone pour m’enquérir de ses nouvelles. Elle m’a dit des paroles très fortes qui resteront gravées dans ma mémoire : « Je vais bien et je suis apaisée d’avoir pu accompagner Tenzing jusqu’au bout. Il est mort dans mes bras. Je pars en Inde, début février, pour y déposer ses cendres. La mort est inéluctable, elle est en nous dès notre naissance. Chacun a son destin à vivre. Tenzing est mort ainsi parce que c’était son karma. Il en est ainsi, j’ai une grande foi à l’intérieur de moi. Il faut accepter la situation ».
Elle ne le sait pas, mais ses phrases ont raisonné en moi. Ce n’était pas de la théorie mais du VÉCU. Ce sont tous ces moments intenses qui viennent ainsi compléter mon évolution.
La vie continue et nous allons organiser en février avec Florence un concert de musique chamanique avec Bernard Tabanous….
Daniel