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Les voies de l'âme
7 septembre 2011

Le militaire dans la forêt

Paulo Coelho raconte cette charmante histoire dans son livre »Comme le fleuve qui coule » aux éditions Flammarion 

COELHOEn grimpant un sentier dans les Pyrénées à la recherche d’un endroit où je pourrais pratiquer le tir à l’arc, je » suis tombé sur un petit campement de l’armée française. Les soldats m’ont regardé, j’ai fait semblant de ne rien voir (nous avons tous un peu cette crainte paranoïaque d’être pris pour des espions….) et j’ai poursuivi ma route.

J’ai trouvé l’endroit idéal, j’ai fait les exercices préparatoires de respiration, et alors j’ai vu ‘approcher un véhicule blindé. Immédiatement sur la défensive, j’ai préparé toutes les réponses possibles aux questions qui me seraient posées : j’ai la permission de me servir de l’arc, l’endroit est sûr, il appartient aux gardes forestiers d’affirmer le contraire, non à l’armée, etc.

Mais voilà qu’un colonel bondit du véhicule, me demande si c’est moi l’écrivain et me rapporte certains faits très intéressants sur la région.

Et puis, surmontant sa timidité presque visible, il dit que lui aussi a écrit un livre : et il me raconte la curieuse genèse de son travail.

Lui et sa femme faisaient des dons pour enfant lépreuse d’origine indienne, qui avait été envoyée en France. Un beau jour, curieux de connaître la petite, ils se rendirent au couvent où les religieuses étaient chargées de prendre soin d’elle. Ce fut un bel après midi, et à la fin une sœur lui demanda d’apporter son aide à l’éducation spirituelle du groupe d’enfants qui vivait là. Jean Paul Séteau (c’est le nom du militaire) dit qu’il n’avait aucune expérience dans le cours de catéchisme, mais qu’il allait méditer et demander à Dieu ce qu’il pouvait faire.

Cette nuit là, après ses prières, il entendit la réponse « Au lieu de donner des réponses, essayez de savoir quelles sont les questions que les enfants veulent poser ».

Dès lors Séteau eut l’idée de visiter plusieurs écoles et de faire écrire aux enfants tout ce qu’ils aimeraient savoir sur la vie. Il demanda que les questions soient posées par écrit, afin que les plus timides n’aient pas peur de se manifester. Le résultat de son travail fut rassemblé dans un livre, L’enfant qui posait toujours des questions (Ed.Altesse, Paris).

Voici quelques unes des questions :

Où allons-nous après la mort ?

Pourquoi avons-nous peur des étrangers ?

Les martiens et les extraterrestres existent-ils ?

Pourquoi des accidents arrivent-ils , même à des gens qui croient en Dieu ?

Que signifie Dieu ?

Pourquoi naissons-nous si nous mourrons à la fin ?

Combien d’étoiles y a-t-il dans le ciel ?

Qui a inventé la guerre et le bonheur ?

Le Seigneur écoute-t-il aussi ceux qui ne croient pas au même Dieu (catholique) ?

Pourquoi a-t-il des pauvres et des malades,

Pourquoi Dieu a-t-il créé les moustiques et les mouches ?

Pourquoi l’ange gardien n’est-il pas près de nous quand nous sommes tristes ?

Pourquoi aimons-nous certaines personnes, et en détestons d’autres ?

Qui a donné un nom aux couleurs ?

Si Dieu est dans le ciel et que ma mère y est aussi parce qu’elle est morte, comment Lui peut –il être vivant ?

Puissent certains professeurs ou parents, lisant ces lignes, se sentir encouragés à faire la même chose. Ainsi, au lieu de tenter d’imposer notre compréhension adulte de l’univers, nous finirons par nous remémorer quelques unes des questions de notre enfance auxquelles en réalité nous n’avons jamais répondu.

Commentaires
K
pas un endroit mais un état d'être qui se trouve déjà en nous et dans lequel je me souviens avoir baigné durant l'enfance. Éternel moment présent délicieux auquel j'ai perdu l'accès pendant longtemps, jusqu'à ce que que cela fasse si mal de ne plus le ressentir que quelque chose a lâché en dedans et j'ai alors été prête à entendre ce que je n'entendais pas avant.
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A
L'enfant ici est un symbole.<br /> Si le grand JE SUIS anime chaque chose et chaque être, c'est sans doute par l'enfant qu'il jaillit le plus souvent.<br /> Ensuite, sans doute jaillit-il par l'art et la créativité, sous quelque forme que ce soit.<br /> Le Coeur et l'Esprit sont UN à travers l'Ethique, fondement de l'humanité et toute forme de vie sociétale.<br /> Le Royaume est une appellation et non un lieu. Il n'y a pas de lieu.<br /> Nous sommes tous des centres de l'Univers.<br /> Il faut juste réunifier en nous notre aspect séparé mi-homme mi-animal à notre aspect divin mi-ange mi-Dieu.<br /> Réunifier par le pont en nous, mélange de foi et d'aspiration, le Christ Triomphant.<br /> <br /> Que c'est difficile boudiou !
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K
Je ne sais pas non plus si on peut l'appeler le Nirvana, mais certainement le Royaume dont il est dit que seuls les enfants et leurs semblables en ont l'accès.
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P
Il y a quelques années, me promenant sur ce merveilleux sentier du Cap du Dramont, entre Agay et Saint-Raphaël, j'ai vécu le même genre d'histoire.<br /> M'avançant sur une petite presqu'île rocheuse, sous de maigres buissons ombragés, sautant de rocher en rocher, et surprise, je me tape dans une petite troupe de militaires, arnachée comme pour la guerre, en ce plein mois d'août, qui s'entraînait à l'escalade.<br /> Ma réaction spontanée : je dis un furtif bonjour, baissant le regard, par crainte que l'on me barre le passage, et me voici profitant de ce panorama exceptionnel sur l'île d'Or.<br /> Malchance pour moi, point de véhicule blindé, ni de colonel-philosophe ce jour-là !
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A
Je ne sais pas si on peut l'appeler Nirvana mais c'est bien ainsi que je le conçois.
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K
Je parle Alain d'un enfant très jeune qui vit encore dans le monde "que nulle pensée ne foule" (Rilke). Si l'enfant ressent une insatisfaction il le manifeste, sans pour autant quitter le moment présent comme le ferait un adulte.<br /> C'est pourquoi le regard des enfants est si différent de celui d'un adulte, parce qu'il est dans le présent, autrement dit dans le Nirvana.
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A
Quand le bonheur amène la souffrance, c'est un bonheur futile, égotique.<br /> L'enfant peut montrer de temps en temps un bonheur "vrai" mais il peut très vite basculer, dès qu'une pensée le traverse et le détourne.
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K
C'est beau ce que tu dis Alain.<br /> Bien qu'il y ait un moment où j'ai accroché<br /> et c'est lorsque tu dis :<br /> "Ce sont les hommes qui ont inventé la guerre et le bonheur."<br /> Pour la guerre je suis bien d'accord avec toi<br /> c'est contre nature<br /> mais pour ce qui est du bonheur là j'hésite!<br /> Lorsque je regarde un petit enfant<br /> il m'est évident qu'il vit le bonheur<br /> ne cherche que le bonheur<br /> n'est fait que pour le bonheur.<br /> C'est une machine à bonheur finalement!<br /> et ça c'est la nature humaine qui est ainsi faite<br /> on n'y peut rien.<br /> Mais sans doute parlais-tu de ces faux bonheurs<br /> qui ne sont que l'opposé du malheur<br /> et finissent souvent dans le malheur justement.<br /> Comme le bonheur de gagner une guerre dévastatrice par exemple!
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A
Après la mort nous allons au même endroit qu'avant, parce qu'il n'y en a pas d'autre.<br /> <br /> Nous avons peur des étrangers parce que nous croyons qu'ils sont vraiment étrangers alors qu'ils sont nos frères.<br /> <br /> Les martiens et les extraterrestres existent, tout comme nous existons.<br /> <br /> Les accidents existent pour tout le monde parce que Dieu réside dans le coeur de chacun.<br /> <br /> Dieu signifie le Un et le Tout co-créateurs.<br /> <br /> Parce que sans la naissance il ne peut y avoir la mort.<br /> <br /> Il y a une infinité d'étoiles parce que le Ciel est sans limites.<br /> <br /> Ce sont les hommes qui ont inventé la guerre et le bonheur. En fait, ils les ont créés, avec leurs pensées et leurs émotions.<br /> <br /> Le Seigneur est en chacun de nous. Il peut donc écouter tous les êtres.<br /> <br /> Parce qu'il y a aussi des riches et des bien portants.<br /> <br /> Parce qu'ils sont apparus dans le mystère de la vie sur la Terre et qu'ils se sont adaptés.<br /> <br /> Parce que nous ne faisons pas appel à lui. Mais il est toujours là si on l'appelle.<br /> <br /> Parce que cela nous arrange d'en aimer certains et d'en détester d'autres. Autrement dit, il y a des affinités et des aversions.<br /> <br /> C'est l'homme dans sa région, qui a donné un nom à tous les phénomènes apparents, comme les couleurs. <br /> <br /> Parce que la mort n'est pas une fin et que si Dieu est vivant dans le Ciel, alors ta maman l'est aussi, aussi brillante qu'une étoile.
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