J’ai vu
J'ai vu des vies brisées
D'avoir trop désiré,
J'ai vu des vies perdues,
Qui avaient trop mordu
La vie à pleines dents,
Dehors mais pas dedans.
J'ai vu des repentis
Qui avaient trop agi,
Pas assez réfléchi
Au sens de leur vie.
J'ai vu, je vois encore
Des condamnés à mort
S'agripper à la terre,
Tourner le dos au Père.
Je vois dans leurs tourments
Le refus du Présent :
L'infinité en soi,
L'ouverture au delà.
Leur passé les poursuit,
Leur futur est fini,
Leur présent intérieur
Est empli de terreur.
Ils rendent malheureux
Tout le monde autour d'eux,
Il faut, à l'évidence,
Faire aveu d’impuissance.
Le déni est tenace,
Aucune aide efficace
Ne peut persuader
Des âmes enchaînées.
Aucun acharnement
Ni aucun dévouement
Ne peut ouvrir un cœur
Fermé sur son malheur.
Seule une divine providence
Pourra emplir de sa présence,
Rassurer et sauver
Ces esprits égarés.
Toute la vie est une quête
Où l'on agit, où l'on s'arrête ;
N'attendons pas, ce serait pire,
L'heure de notre dernier soupir !
Marie Christine