Elles vont....Elles viennent
Elles vont, elles viennent. Elles passent, elles s’arrêtent. Elles nous prennent et nous emportent. Si nous n’y prenons garde, elles nous envahissent et peuvent nous couper de la vie et de sa réalité.
Elles nous grignotent et nous rongent. Pourtant nous ne pouvons vivre sans elles. Elles sont comme les nuages dans le ciel, tantôt noires, tantôt légères, petites et vaporeuses ou bien lourdes et menaçantes.
Ce sont nos pensées qui nourrissent notre mental, le construisent et le déforment. Combien de fois me suis-je surpris à être pris par celles-ci, alors que face à moi, un ami me parlait. Je ne l’écoutais pas et aurais été bien incapable d’expliquer ce qu’il me disait. Je n’étais pas dans l’instant présent, ni à l’écoute, totalement accaparé par une préoccupation qui encombrait mon esprit. Les pensées créent ainsi des dissociations de perceptions au sein même de notre être. Elles sont consommatrices d’énergie et nous empêchent d’agir dans une unité intérieure. « Je quitte la maison mais j’oublie de prendre mon portefeuille. Je rentre de faire les courses mais j’ai oublié d’acheter du pain ». Je ne suis pas présent à ce que je fais, je pense à tout autre chose…..
Dans mes cours de yoga, je dis souvent à mes
élèves « Essayez d’abandonner un peu vos pensées pour ressentir ce
qui se passe dans votre corps. Vivez l’instant présent ». Nous ne savons
pas utiliser nos sens pour comprendre, appréhender. Nous préférons raisonner,
faire appel à notre mental au risque de nous perdre et de nous tromper.
Un événement un peu difficile surgit et nous voilà pris par nos pensées qui se multiplient, s’amplifient, créant des scénarios plus ou moins positifs, nous projetant dans un avenir que l’on ne connaît pas : supputations, peurs, souffrances, obsessions !!. Et puis le temps passe et nos préoccupations sont autres, l’importance de l’événement s’est envolé.
Bien sûr, on ne peut vivre sans pensées, mais nous pouvons néanmoins tenter de mieux les gérer : créer de l’espace entre deux pensées, apprendre à percevoir avec ses sens, ne pas se laisser envahir, écouter le silence, savoir se rendre disponible. Il s'agit d'être présent d'où la nécessité d'éveiller une attention juste afin de cultiver la vigilance de l'esprit.
Alors seulement le cerveau pourra travailler autrement, avec acuité et intelligence. C'est dans cet état que pourra surgir l’intuition, cette information mystérieuse qui vient de je ne sais où :information qui, peut être, émane de notre âme, information qui n'a rien à voir avec le savoir.
Tout cela doit se vivre et non pas être pensé.
Oui les pensées peuvent constituer un écran entre soi et le monde invisible.
Je propose un exercice simple et efficace pour calmer son mental lorsque les pensées sont trop présentes: il suffit de déplacer son attention au centre de la tête, donc vers l'arrière et de faire doucement respirer cette zone.
Daniel
Que chacun examine ses pensées, il les retrouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent.
Blaise Pascal
La plage musicale que vous entendez est extraite de l'album de Bernard Tabanous: Les chants du Totem