L'entre deux vies
En surfant par hasard sur le web, j’ai retrouvé le site d’une jeune femme, médium, parapsychologue, auteur et conférencière, Pascale Lafargue, avec qui j’avais organisé en son temps des conférences sur le thème bien mystérieux de l’entre deux vies. Je l’ai donc recontactée pour savoir si elle acceptait de venir faire une conférence auprès de mes élèves de yoga. Elle a dit OK et la conférence aura lieu en Avril.
Je l’avais interviewée à l‘époque pour le compte d’un magazine spirituel. Je rediffuse cet entretien qui est un peu long mais qui devrait intéresser tous ceux qui se sentent concernés par le sujet. Cétait en 2006…….Comme le temps passe !
Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à un tel sujet ?
C’est en 1985 que j’ai commencé, auprès de Raymond Réant, à étudier la parapsychologie et les phénomènes paranormaux. C’était un excellent professeur de parapsychologie. J’ai d’abord étudié la technique de base de la psychométrie ou psychopathotactie qui consiste à tenir un objet entre ses mains et, grâce à son toucher, à raconter son histoire.
Lorsque l’on est suffisamment entraîné, on peut travailler en tenant la main d’une personne sur différents sujets, tels que les vies antérieures, la précognition, la rétrocognition, l’entre-deux-vies. Cela me rappelle une de mes toutes premières expériences. Un élève avait apporté une photo de son grand-père et il souhaitait que l’on communique avec lui afin d’obtenir des informations paragnostiques. Il a donc fait circuler la photo sur laquelle on ne voyait que le buste du personnage.
Quand j’ai eu la photo entre les mains, principe de la psychométrie, j’ai vu qu’il lui manquait une jambe et qu’il avait été blessé pendant la guerre. J’ai ainsi pu obtenir quelques informations intéressantes. A la fin de l’expérience, l’élève m’a dit que c’était tout à fait étonnant car son grand-père avait bien perdu une jambe à la guerre. Tout était vrai, cela m’avait beaucoup interpellée.
Après une expérience significative intervenue en 1988, j’ai eu de nombreux contacts avec les défunts et cela m’a beaucoup appris sur le monde de l’au-delà. Dans un de mes livres « D’une rive à l’autre », j’ai élaboré un tableau qui explique, à partir de la mort physique, les différentes étapes par lesquelles notre âme passe : la montée, l’accueil, l’isolement, le recueillement, toutes ces étapes de l’entre-deux-vies où l’âme continue son chemin, puis l’étape de la préparation au retour et enfin l’étape du retour, c’est-à-dire de l’incarnation dans la matière pour arriver à la naissance. J’ai découvert tout cela grâce à mes nombreuses expériences.
Pouvez-vous préciser et décrire ces différentes étapes ?
Il faut savoir qu’au moment de la mort physique, toute la substance immatérielle, c’est-à-dire l’âme, le corps énergétique, l’aura, etc… va être expulsée du corps physique. Toute cette matière subtile constitue l’énergie qui va aller dans ce plan invisible qui est le plan de l’entre-deux-vies. Donc quand le cœur cesse de battre, se produit la décorporation.
C’est la première étape, qui peut être rapide ou lente. Il y a parfois des doubles qui sont littéralement éjectés du corps. C’est le cas notamment des morts brutales (crise cardiaque ou accident par exemple). En fait, la décorporation est liée à la fois à l’itinéraire de l’âme et à la façon dont la personne va mourir.
Deuxième étape : la montée. C’est le fameux tunnel dont parlent tous ceux qui ont vécu une NDE[1]. On n’y voit pas forcément la lumière mais on y ressent plein de choses : des odeurs, des couleurs, des sons, des sensations. On peut même rencontrer des âmes qui se trouvent bloquées dans ce tunnel. Ce couloir constitue un élément intermédiaire entre la décorporation et l’accueil qui est la troisième étape dans laquelle une ou plusieurs personnes, ou parfois pas du tout, sont là pour accueillir le défunt. L’âme vient alors de changer de plan de conscience.
D’ailleurs il faut savoir qu’il n’y a personne pour orienter ou diriger l’âme vers un plan de conscience particulier. Tout est conséquence et l’âme ira vers le plan de conscience qui lui correspond. Comme dans une vie incarnée, l’âme aura la vie qu’elle se fait par rapport à sa façon de penser, sa façon d’agir mais aussi d’être.
Puis vient la quatrième étape, celle de l’isolement qui est une période de méditation. Dans cette étape, l’âme est en prière, au repos, soit seule, soit avec un groupe d’autres âmes dans des lieux très apaisants, comme par exemple une église romane, une abbaye en ruine, donc dans des décors très épurés. Parfois elle peut être dans des endroits qui ressemblent à des salles d’attente.
Tout dépend de son niveau de conscience car elle est seule face à elle-même. Quand l’âme a fini cette étape, elle passe à l’étape de recueillement où elle est souvent prise en charge par un guide ou plusieurs guides avec qui elle va beaucoup parler. C’est comme si l’âme se vidait, une sorte de psychanalyse en quelque sorte.
Tout cela est troublant mais s’inscrit tout de même dans une certaine logique…
Oui, en effet car, dans ces deux périodes l’âme a besoin d’exprimer ses ressentis, ses peines, ses traumatismes et elle est aidée par un guide de l’autre côté avec qui l’âme aura un échange. C’est donc un temps fort où l’âme va s’occuper d’elle et où elle ne peut, à ce moment-là, être proche des gens qu’elle a connus sur terre. Ces périodes interviennent très tôt après la mort du corps physique, en général de quinze jours à trois semaines, voire un mois ou deux après la mort.
Quand ces étapes sont terminées, on entre alors dans la période de l’entre-deux-vies. Cette période est loin d’être inactive puisque l’on pourra suivre un enseignement, réaliser un travail sur soi, faire des rencontres, accomplir des missions, ou avoir de grandes compréhensions fondamentales sur le sens de la vie. En fait c’est très riche.
L’âme prend conscience de tout le travail qu’elle a à faire. Souvent elle prend conscience des choses qui n’ont pas pu être accomplies durant l’incarnation ou des choses pour lesquelles elle a rencontré des blessures et des traumatismes. Elle peut très bien aussi, grâce au travail accompli, changer de plan de conscience et aller vers un niveau supérieur.
De l’autre côté, il y a des maîtres spirituels que l’on rencontre aux moments clés de l’entre-deux-vies, à l’accueil ou à l’étape du retour par exemple. Ils dispensent alors un enseignement qui va être utile à l’évolution. Au bout de vingt ans d’expérience de ce sujet, je peux dire qu’il y a une continuité, une logique dans l’enchaînement des événements.
Tout est lié dans une grande cohérence de ce qui a été et il ne faut surtout pas penser que c’est mieux de l’autre côté. Simplement tout est une conséquence, selon la loi de cause à effet.
Pouvez vous chiffrer la durée de cette étape si importante de l’entre-deux-vies ?
La durée dans l’entre-deux-vies est extrêmement variable, d’un an à un siècle. Tout dépend de l’évolution de l’âme. Paradoxalement, quelqu’un qui est décédé d’une mort rapide, un suicidé par exemple, peut rester bloqué longtemps. Pour chaque âme, en fonction de son travail, de ses possibilités, de ses missions, des « rendez-vous » qu’elle ne doit pas manquer, tout cela aura une conséquence directe sur son incarnation.
On arrive alors à l’étape suivante, l’étape de la préparation au retour. Cette étape, quand je l’ai expérimentée, je m’en rappellerai toujours. Je voyais l’âme arrivée dans un endroit constitué de pierres disposées en cercle, à espaces réguliers, cela représentait des dolmens avec au centre une sorte de pupitre. Sur ce pupitre il y avait un livre ouvert où rien n’était écrit. Deux guides étaient là et montraient le livre sur lequel on visualisait des images qui s’enchaînaient comme un film.
La personne voyait se dérouler sous ses yeux sa prochaine incarnation, non pas en détail mais seulement les points forts de sa vie future. Une de mes élèves qui m’écoutait relater cela dans un de mes cours me dit : « Mais Pascale ce que vous racontez là sur la préparation, c’est décrit dans l’Apocalypse selon St Jean ». Je lui demandai de m’apporter les écrits, ce qu’elle fit 15 jours après. Et il est effectivement écrit dans l’Apocalypse selon saint Jean au chapitre XX qui concerne le jugement universel : « Je vis ensuite les morts, grands et petits, qui comparurent devant le trône, et des livres furent ouverts ; puis on en ouvrit encore un autre, qui était le livre de vie, et les morts furent jugés sur ce qui était écrit dans ces livre , selon leurs œuvres. »
De cette étape, l’âme va ensuite s’incarner comme aspirée dans la matière, dans la matrice. A ce moment là, l’âme va renaître et si vous vous rappelez ce que j’ai dit au début, l’enfant va naître en passant par l’utérus, situation identique au fameux tunnel de la décorporation. Le moment de la naissance va être identique à celui de la mort : rapide ou très lent, douloureux ou facile. Tout est lié, tout est conséquence comme je vous l’ai déjà dit. L’âme est alors prête pour une nouvelle expérience.
ENCADRE : Une histoire de l’au-delà
L’année dernière au mois de décembre, lors d’un travail avec mes élèves, nous avions décidé de contacter ma mère, décédée depuis plusieurs années, d’aller la voir et tous devaient décrire ce qu’ils voyaient et entendaient. J’ai personnellement beaucoup de contacts avec maman qui m’aide dans cette vie. Au retour de l’expérience, j’étais complètement bouleversée.
J’ai vu ma mère près d’un ruisseau qui avec d’autres femmes trempaient des grands draps blancs dans l’eau. Je dis à ma mère « Mais maman, qu’est–ce que tu fais ? » et elle me répondit « Nous purifions des linceuls » «Mais pourquoi vous faites cela ? », « Oh ma chérie, nous allons bientôt accueillir plein d’âmes qui vont mourir et elles vont toutes arriver par l’eau » et elle montre beaucoup de gens roulés dans des linceuls blancs alignés les uns à côté des autres. Une semaine après avait lieu le tsunami. Eh bien, je peux vous dire que cette expérience m’a marquée, d’autant plus que les images de télévision ont montré, à cette époque, des corps alignés dans des draps blancs sous des tentes.
Quelques livres de Pascale Lafargue
« Le Passé retrouvé » aux éditions Sorlot-Lanore, « Nos vies oubliées » aux éditions JMG, « D’une rive à l’autre » et « Juliette Drouet, une destinée » aux éditions F. Lanore
« L’expérience inédite », poèmes médiumniques, disponible chez l’auteur.