Le Mandala( suite)
En complément au texte sur le mandala, Alain apporte ce commentaire intéressant.
Dans le bouddhisme tibétain, la confection d'un mandala est un moyen
habile pour purifier en perception éveillée notre perception obscurcie
du monde phénoménal.
Au-delà des différents sens du mot mandala
(centre ou contenu intérieur), la fabrication d'un mandala fait partie
des pratiques préliminaires du vajrayana (véhicule de sagesse).
Cette
fabrication oblige le pratiquant à une attention de tous les instants
afin que les formes géométriques, au-delà du sens, soient parfaitement
exécutées.
Le but ultime est donc ce qui permet au pratiquant d'accéder à la quintessence des perceptions phénoménales, à leur "centre" qui n'est autre que l'esprit de sagesse des êtres éveillés. Les phénomènes sont ainsi vus comme le pur déploiement de cette sagesse, la perception pure et lumineuse de l'espace de la réalité absolue, tels que les perçoivent les êtres éveillés.
Ultimement, le mandala
ordinaire de l'univers et le mandala de perception pure ne sont pas deux
choses distinctes, car l'essence des perceptions ordinaires est vacuité
luminosité.
C'est parce que les êtres ont un karma impur qu'ils perçoivent les apparences phénoménales comme le monde ordinaire.
Les
tibétains utilisent souvent du sable coloré lors de la fabrication car
au moment même où ils l'achèvent, après des journées de concentration
(méditation), ils le balayent pour démontrer le côté éphémère de tous
les phénomènes apparents au caractère donc illusoire.
Lorsque le
pratiquant détruit le mandala qu'il a construit en pleine conscience, donc en pleine méditation, il démontre l'impermanence de toute chose du
monde phénoménal.
Alain