Les ciseaux et l'aiguille
En ces temps de fortes turbulences médiatiques : l’équipe de France, les retraites, les traders, les privilèges des membres du gouvernement… et j’en passe, voici un petit conte soufi.
Un roi rendit un jour visite au grand
mystique soufi Farid. S’inclinant devant lui, il lui offrit un présent d’une
grande valeur, un objet d’une rare beauté, une paire de ciseaux en or incrustés
de diamants. Farid prit les ciseaux en main, les admira et les rendit à son
visiteur en disant :
- Merci
Sire, pour ce cadeau précieux. L’objet est magnifique, mais je n’en ai pas
l’usage. Donnez-moi plutôt une aiguille. Je n’ai que faire d’une paire de ciseaux.
- Je ne
comprends pas, fit le roi, si vous avez besoin d’une aiguille, il vous faudra
aussi les ciseaux !
- Non,
expliqua Farid. Les ciseaux coupent et séparent. Je n’en ai pas besoin. Une
aiguille par contre recoud ce qui a été défait. Mon enseignement est fondé sur
l’amour, l’union, la communion. Il me faut une aiguille pour restaurer l’unité.
Les ciseaux déconnectent et tranchent. Apportez-moi une aiguille ordinaire
quand vous reviendrez me voir, cela suffira.