La dame de Rangoon
Peut être, est ce parce que je suis allé en Birmanie que je me suis intéressé au destin hors norme de Aung San Suu Kyi, la dissidente birmane en passe de remporter les élections législatives qui viennent de se dérouler.
Destin exceptionnel que celui de cette femme, née en 1945, fille du général Aung San qui a négocié l'indépendance de la Birmanie et qui fut assassiné , 6 mois après l'indépendance du pays, en 1947. Elle partira en Angleterre pour poursuivre ses études et y rencontrera son futur mari, un anglais dont elle aura deux enfants. Elle retournera en Birmanie pour s'occuper de sa mère vieillissante. Séparée physiquement de son mari, elle entrera progressivement en politique pour s'opposer au régime dictatorial mis en place par la junte militaire.
En 1989, elle est arrêtée par le gouvernement militaire qui lui propose la liberté à condition qu’elle quitte le pays, ce qu’elle refuse. Elle est mise plus tard en liberté surveillée et ne reverra jamais plus son mari qui mourra en 1999 d'un cancer de la prostate. Assignée pendant 15 ans en résidence surveillée , elle n'aura de cesse de condamner, face aux médias internationaux, la dictature militaire de son pays.
Prix Nobel de la paix en 1991, inflexible, avec une volonté de fer, Aun San Suu Kyi ne cédera jamais aux fortes pressions subies. Elle sera libérée en 2010 et entrera au parlement. Si son parti l'emporte dans les élections qui viennent d'avoir lieu, elle pourra réaliser son rêve: mettre fin à la dictature militaire et faire entrer son pays dans un processus démocratique.
Daniel