L'album
Assis dans le grenier, devant moi, à mes pieds,
Des photos jaunies, témoins du passé,
Qui ont, en un instant, figé la vie.
Elles sont la mémoire de l'oubli.
Je regarde et me souviens,
Je les prends entre les mains.
La grand mère Berthe,
Une femme alerte
avec son mari, le grand père Landry
Tous les deux je les aimais bien.
Dans sa veste à carreaux,
Droite comme un I
avec son sac à main et ses escarpins,
Elle pose le jour de mon mariage.
A ses côtés, le grand père courbant le dos
Tout timide avec un beau visage.
Tiens voilà le cousin Martin
Un j'm'en foutiste, un bon à rien,
qui ne savait rien faire de ses dix doigts
Dans sa veste tout à l'étroit.
Et puis la tante Agathe
Une grande excentrique
avec sur l' épaule son mainate
une renégate, partie aux Amériques
Chercher un bel hidalgo.
La tante Agathe avait le sang chaud!
Là, , c'est Liliane avec son amie Gisèle
Elle avait mis son grand chapeau,
On était du côté de Bordeaux
On aurait dit deux soeurs jumelles
A s'embrasser et se tenir par la main,
A rire des petits riens.
Oh, là,c'est moi, tout nu, sur l'oreiller
Un bébé tout souriant, bien grassouillet
Le ventre rebondi et les fesses à l'air.
Ma mère à mes côtés qui semble bien fière.
Ils sont tous partis et moi je suis encore là
Photos d'un jour, photos pour toujours
en noir et blanc, trois petits tours
et puis s'en va....S'en va la vie....Inch allah !
Daniel