Au bistro Dagorno
Paris fourmille de bons restaurants pas très chers. Encore faut-il les trouver. Je devais déjeuner avec une amie et cherchais donc un restaurant agréable, où l’on se sent bien quand me revint à la mémoire « Le bistro Dagorno ». Je l’avais oublié depuis un ou deux ans. Je retins deux couverts pour mon amie et moi. Situé dans une rue peu passagère, « le bistro Dagorno » ne paie pas de mine. On pousse la porte et on entre. Une bonne odeur vient vous caresser les narines. Un de ces fumets qui me rappelle mon enfance quand ma grand-mère cuisinait. Pas de chichis au Dagorno. Une cuisine simple, de tradition avec des produits frais de qualité, et un excellent rapport qualité prix. A la baguette, une femme bien charpentée et de caractère que la serveuse appelle « Tata » car c’est sa filleul. Beaucoup d’habitués au Dagorno et qui reviennent souvent. Des jeunes, des vieux, des gens du quartier. Tout le monde semble se connaître. « Tiens, voilà Mme Chalon, pourtant c’est pas son jour ! »
Depuis, j’y suis retourné à plusieurs reprises sans jamais être déçu. Aller au Dagorno constitue une petite tranche de vie bien sympathique. Je m’installe, on m’apporte l’ardoise, je commande, je regarde et j’écoute. Un habitué se dirige vers la patronne et lui demande à voix basse si elle ira bientôt chercher des asperges en province parce qu’il souhaiterait qu’elle lui ramène une botte.
Une dame d’un certain âge entre et attend que sa table habituelle soit disponible. En attendant elle sort de son sac à main une petite trousse à maquillage et se passe discrètement un peu de poudre sur le visage. La serveuse vient la chercher pour la guider vers une table et lui apporte un petit coussin pour mettre sur sa chaise. Deux jeunes femmes assises à côté de moi disent le plus grand mal d’une troisième qui est absente. Un vieux monsieur commande un marbré de lapin et foie gras. La vie s’écoule agréable. Le service est charmant et discret.
Une entrée, un plat, un dessert et un bon café bien serré comme je les aime. On sort satisfait et content, en forme pour attaquer l’après-midi.
Daniel