La méditation et les pensées
"Si la difficulté pendant la méditation est l'intrusion de pensées de toutes sortes, ce n'est pas dû à des forces hostiles, mais à la nature ordinaire du mental humain. Tous les sâdaka rencontrent cette difficulté, et pour beaucoup elle dure fort longtemps. Il y a plusieurs façons de s'en débarrasser.
L'une est de regarder les pensées, mais sans les approuver, d'observer la nature du mental humain telle que ces pensées la révèlent et de les laisser s'épuiser jusqu'à ce qu'elles s’arrêtent.
Un autre procédé consiste à regarder les pensées comme n'étant pas siennes, à devenir le témoin qui se tient en arrière et refuse son assentiment. Les pensées sont considérées comme venant du dehors, de la Nature universelle, et on doit les sentir comme des passants qui traversent l'espace mental, avec lesquels on n'a pas de rapport et auxquels on ne prend aucun intérêt. De cette manière, il arrive généralement que le mental se divise en deux au bout d'un certain temps : une partie qui est le témoin mental et qui observe, tout en étant parfaitement tranquille et non dérangée, et l'autre qui est l'objet de l’observation. Après cela, on peut se mettre à tranquilliser ou à réduire au silence cette partie aussi.
Il y a une troisième méthode, active, par laquelle on s'efforce de voir d'où viennent les pensées, et l'on s'aperçoit qu'elles ne viennent pas du dedans mais d'en dehors de la tête, pour ainsi dire. Si l'on peut les détecter pendant qu'elles viennent,, alors, avant même qu'elles n'entrent, on doit les rejeter complètement . Ce moyen est peut-être le plus difficile, et tout le monde ne peut pas le faire ; mais si l'on peut le faire, c'est le chemin le plus court et le plus puissant pour arriver au silence.."
Extraits des enseignements de "Mère", compagne de Sri Aurobindo, transmis par Marie Christine