Grandir dans la crise
Sarah vient de terminer le livre "Grandir dans la crise" qu’elle a trouvé très intéressant. Elle le recommande. Quand les évêques se penchent sur les conséquences de la crise économique……. En voici un extrait :
"Le respect de tout l'homme implique donc le respect de l'homme dans toutes ses dimensions. C'est cette vision de l'homme, être relationnel, qui fonde la pensée sociale et les grands principes qui la guident : la dignité humaine, le bien commun, la subsidiarité, la solidarité et la destination universelle des biens de la terre.
Le bien commun est le corollaire du respect de la dignité de tout homme et de tout l'homme. Comme être relationnel, l'homme est conscient de l'importance des autres dans sa vie et attentif à leur bien-être. "A côté du bien individuel, il y a un bien lié à la société : le bien commun. C'est le bien du "nous tous" constitués d'individus, de familles et de groupes intermédiaires qui forment une communauté sociale". Le bien commun n'est pas la somme de ce qui est bien pour chacun. C'est un bien distinct, spécifique, qui oblige à faire en sorte que tous trouvent leur place dans la vie. Il est "cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun de leurs membres, d'atteindre leur perfection d'une façon plus totale et plus aisée"; A l'heure de la mondialisation, le bien commun englobe toute l'humanité. Nous formons une seule famille humaine.
Mais le bien commun ne va jamais de soi, il ne s'impose pas spontanément, il demande un effort de chacun là où il se trouve dans la société. Le piège du libéralisme et de l'utilitarisme est de faire croire que la maximisation du bien être social est non seulement compatible avec l'égoïsme individuel, mais en est le résultat quasi mécanique. A travers l'histoire, toutes les sociétés ont été fondées sur la subordination des aspirations individuelles aux finalités et valeurs de la société, et même sur une certaine valorisation du sacrifice. Notre société est fondée sur la négation de la distance, maintenue par toutes les traditions, entre les envies individuelles et le bien commun. La croissance économique repose de plus en plus fortement sur la consommation privée, elle-même fondée sur l'activation du désir. C'est ainsi qu'a pu se créer l'illusion que, en assouvissant toujours plus ses envies individuelles à travers une consommation effrénée, chacun contribuerait automatiquement à un accroissement du bien-être collectif. La crise nous montre qu'il n'en est rien. Non seulement certains comportements nuisent à l'évidence au bien commun, mais notre modèle de consommation lui-même n'est pas durable."
Le livre écrit par des évêques (hé oui même, les hommes en robe ont un avis économique !) est à la portée de tous.. ….Et ma foi peu ostentatoire !
Auteur : conférence des évêques de France Conseil Famille et Société, éditions Cerf
Résumé :
Au moment où la crise financière laissait apercevoir son ampleur, les évêques du Conseil Famille et Société de la conférence des Evêques de France publiaient un premier communiqué : au cœur de la crise : faire crédit, faire confiance, le 8 oct 2008. Le 21 juin 2010, à la veille du G20 alors que, faute de volonté politique internationale, les mesures envisagées peinent à se mettre en place, les mêmes évêques invitaient les autorités gouvernementales, les institutions financières et les entreprises à s'engager fortement dans des processus qui permettent de restaurer la confiance de l'ensemble des citoyens vis à vis des pouvoirs publics et des marchés.
Grandir dans la crise invite à prendre la mesure des mutations en profondeur que la crise économique et financière a révélées et à consentir à vivre autrement. Ceci suppose une réflexion anthropologique et des décisions d'ordre éthique.
Tel est le but de ce nouveau document rédigé par les évêques et leurs collaborateurs du Conseil Famille et Société de la conférence des évêques de France.