Quelle classe!!
« Au-delà », le prochain film de Clint Eastwood, qui va sortir dans quelques jours, rappelle à Alain un souvenir vécu au Stade Gerland à Lyon.
Il y a deux ou trois ans maintenant, il était à Lyon pour
la présentation d'un film. Comme il aime le football, il a été invité par notre
club (l'OL) pour donner le coup d'envoi d'un match de Coupe d'Europe.
Nous l'avons vu arriver sur la pelouse, dans un costume
sombre avec chemise blanche, chaussures "classe", cravate gris perle
et chaussettes "anthracite".
Je suis resté fasciné par l'homme, d'un certain âge au
corps svelte et d'une élégance rare, mais surtout, ce qui est fantastique chez
lui, c'est qu'il se meut dans la vie comme dans ses films.
Sa démarche laisse transparaître un homme en décalé, le
haut du corps légèrement en arrière par rapport au bas du corps, cependant avec
un dos droit comme une flèche, ce qui lui donne une manière unique de se déplacer,
dans un mouvement harmonieux et d'une élégance incroyable.
Dans mon imaginaire, je l'ai vu avancer dans une petite
ville du Texas avec son cache poussière, entre deux saloons, les mains le long
du corps, prêt à dégainer.
Quelle classe !
Il a marché, au rythme d'une "histoire de l'Ouest de
l'Amérique", jusqu'au rond central du terrain de football et, comme le
clou d'un spectacle, il nous a offert une "louche", ce qui, dans le
jargon du football signifie prendre le ballon par en-dessous pour qu'il s'élève
sans le frapper, de bas en haut ; un geste technique, révélateur d'un homme qui
sait pratiquer ce sport.
L'ovation du public a été à la hauteur de celle que le
peuple espagnol adresse au toréro dans l'arène (ouais, pas une bonne image ok
!) ou du peuple devant le gladiateur assénant le coup de grâce au bon vouloir
de l'Empereur, sous la gouverne du peuple (démos) ; (ouais pas une bonne image
non plus, d'accord !)
Instant unique... magique.
Quand à mon regard toujours scotché, il s'est délecté du
retour du "cow boy" en costume, du rond central au bord du terrain,
entouré de centaines de journalistes et officiels, jusqu'à ce qu'il
disparaisse, dans le tunnel menant aux vestiaires.
Après ça, tous ses films défilèrent dans ma tête les uns
après les autres, dans une fantasmagorie, jusqu'à ce que le match commence.
J'en tremble encore ! Brrrr !
Alain