Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les voies de l'âme
9 novembre 2010

La roue tourne

Il y a maintenant plus de trois mois que l’Espace 34 (le centre de bien être que j’avais créé avec une amie) est fermé. Cet événement a une incidence majeure sur ma vie qui se trouve complètement transformée : plus de réunions, moins de contacts, plus de déplacements, de communications téléphoniques. Après avoir été au centre d’une activité très prenante, je me retrouve seul. Drôle d’impression où les perceptions de la vie et de son environnement changent du tout au tout. Je me rends compte que nous occultons des pans entiers de l’existence, pris par nos activités nombreuses et variées.

Moi, par exemple, je redécouvre la vie domestique, la vie quotidienne et le temps qui passe. La musique reprend son importance et la méditation aussi. Je m’investis encore plus dans mes cours de yoga et passe plus de temps avec mes élèves.

Un nouveau cycle se présente fait de réflexions et d’intériorisation. Je suis comme suspendu dans l’espace.

IMG_0269


J’avance sur un fil, fragile et étonné. Nous vivons des expériences nouvelles qui nous portent je ne sais où. La main du divin sans doute. J’apprécie cette solitude et cette liberté nouvelle. Je prends mon temps et n’ai plus aucune pression sur les épaules. Des choses que je ne voyais pas auparavant deviennent importantes ce qui me conforte dans l’idée suivante : « Le monde nous apparaît tel que nous le vivons. Il y a autant de mondes que d’individus. Nous créons le monde qui nous entoure ».

Pendant que je suis en train d’écrire, je ressens tout cela. Je suis dans ma véranda et le regard que je pose sur mon jardin, mes arbres, la vigne vierge, n’est plus le regard d’ il y a trois mois. Tout vibre autrement pour moi et pourtant rien n’a changé.

La seule petite angoisse qui me taraude concerne l’avenir » Que vais-je faire dans les prochains  mois? ». Pourtant la sagesse m’invite à profiter de l’instant présent.

Daniel

Commentaires
A
Une fois de plus, ce que dit Hanami sur le temps qui passe est remarquable ... à mon sens bien sûr.<br /> <br /> Le problème avec le temps n'est pas forcément ce que nous croyons avec lui ; par exemple l'obssession du passé ou de l'avenir ... non !<br /> C'est avec le présent que nous avons un problème. Nous parlons sans cesse de l'instant présent mais quel est-il ?<br /> Il est fuyant, en permanence. On voudrait l'arrêter, ainsi que Lamartine nous l'écrit dans les propos que rapporte Sarah, mais ce n'est pas possible.<br /> C'est bien avec le présent que le problème se pose parce que l'on ne sait pas vivre le présent.<br /> Tout simplement parce que le présent n'existe pas tout comme le passé et le futur.<br /> Nous croyons qu'il existe parce que nous rassemblons dans nos esprits des pensées qui se succèdent et qui ne sont que des instants de conscience, un continuum ressemblant au flot d'une rivière.<br /> Il y a pourtant un moyen de vivre le présent tel que nous le définit Hanami.<br /> Je voudrais ici vous exprimer toute l'empathie que j'ai envers les êtres qui ne comprennent pas le sens du présent (sans prétention).<br /> Vivre le présent est un arrêt de notre esprit perdu dans ses peurs et ses projections.<br /> Il est possible de s'asseoir sur une chaise et de fair UN avec le présent, tout en sachant qu'il est fuyant.<br /> Pour cela, il faut dire stop non pas avec le temps qui passe mais avec son propre esprit ; le laisser être tout simplement.<br /> Mais comment faire ?<br /> Simplement être, qu'est-ce que cela signifie ? C'est trop facile de le dire, encore faut-il savoir le faire.<br /> Rester assis dans sa chambre et demeurer calmement, l'esprit tourné vers l'intérieur en prenant conscience des pensées qui émergent et les laisser mourir comme elles sont nées.<br /> Voilà un premier exercice fondamental pour comprendre ce qu'est le temps.<br /> Ce n'est que bien longtemps après que l'on apprend à intégrer cela dans notre attitude devant les événements qui se produisent au quotidien.<br /> C'est extraordinaire.<br /> C'est comme cela que l'on prend du recul car notre petite lampe est toujours allumée, comme la flamme vascillante d'une bougie. <br /> Alors tout peut émerger ... on est prêts.<br /> <br /> Et lorsque l'on marche le long d'une berge en pleine nature, on est toujours présents. On observe tout et on apprécie l'instant.<br /> Dès qu'une contrariété survient, il est alors possible de dire stop et quelque part, on arrête le temps avant de s'enflammer ou de réagir sans conscience.<br /> C'est cela la compréhension du temps et de l'importance de le vivre pleinement.<br /> <br /> Vous remarquerez que la plupart du temps, dans l'instant présent, nous sommes confrontés à nos pensées et nous vivons avec. Nous oublions alors de vivre l'instant.<br /> Je ne me lasserai jamais du thème qu'avait abordé Daniel avec Joshua Bell dans le métro alors qu'il jouait de son violon et que très peu de gens avaient capté l'énorme talent de l'artiste. Voilà un exemple frappant de ce que nous faisons avec le temps.<br /> Nous ne sommes pas là ... rarement ... pour ne pas dire jamais.<br /> <br /> Soyons simplement attentifs et spacieux. Demeurons dans l'instant en éludant nos pensées qui émergent, inconscients de leur origine.<br /> Si nous savions seulement que nos pensées fusent de toutes parts sans que l'on puisse les contrôler.<br /> C'est incroyable.<br /> <br /> Laissons-les naître et mourir plutôt que de leur accorder de l'importance alors qu'elles nous obscurcissent. Pour cela, exerçons-nous à demeurer simplement assis sur une chaise à prendre conscience de leur émergence tout en les laissant passer.<br /> Alors nous aurons un autre regard sur nous-mêmes et notre véritable nature.<br /> Nous comprendrons l'importance de la patience et du recul nécessaire face aux événements.<br /> Nous maîtriserons notre vie et serons prêts à l'heure de notre mort.<br /> Rien n'empêchera les situations de vie. C'est notre regard qui aura changé et nous serons transformés. Nous pourrons alors mieux vivre ces situations parce que nous saurons comment être face à celles-ci.<br /> <br /> Vous aurez compris qu'à mon sens le temps n'a pas d'existence propre ; on ne peut le maîtriser autrement que par notre prise de conscience du sens provisoire qu'il a.<br /> <br /> Si nous pouvions révéler un symbole suprême de l'illusion qui anime la création, je nommerais la photographie qui, en un instant, fige ce qui ne peut pas se figer.<br /> La photographie est un art subtil qui tente de nous accrocher un instant à ce qui n'a aucune existence propre.<br /> Et j'adore la photographie, comme la peinture, la musique et l'art en général.<br /> L'art est le contre pied du temps, une succession de mouvements, d'instants en instants.<br /> <br /> Hanami a tout exprimé. Je suis tellement en osmose avec ses propos.
Répondre
H
Ce n'est pas le temps qui nous fait peur... Mais nos souffrances. Ou plutôt nos souffrances occasionnées par nos pensées à travers le temps...
Répondre
P
Ne dit-on pas : "Toutes les heures blessent. La dernière tue."<br /> Eh oui ce temps qui passe, inexorablement.<br /> Ca fait peur.<br /> Mais vous avez raison Hanami :<br /> "Le temps, contre lequel on voudrait se battre, oui ce temps est peut-être notre ami ?<br /> Tout comme la solitude, plutôt que de la supporter comme une malédiction."
Répondre
H
Et elles nous portent mieux lorsque l'on prend notre temps...
Répondre
H
Serait-ce dû au sens que l’on accorde au facteur temps ?<br /> <br /> Le monde change et nos vies accompagnées de nos expériences. L’adaptation est difficile par moments. Elle peut aller jusqu’à tout bouleverser, nous épuiser, physiquement et mentalement mais elle nous apporte toujours cette transformation au long cours.<br /> <br /> La difficulté, à mon sens, vient du fait que nous courrons éperdument contre le temps alors qu’au fond nous devrions le prendre tel qu’il nous arrive. Nous devrions composer avec, lentement, doucement et l’aimer tel qu’il est, dans sa profondeur et sa continuité. <br /> C’est ainsi que nous profitons du temps qui passe, de l’instant, et de ce qui vibre autour de nous…<br /> <br /> Il est vrai que nous sommes assujettis à nos contingences matérielles… Le temps nous pousse alors à la précipitation.<br /> Ce temps que beaucoup cherchent à combler coûte que coûte afin d’éviter de se retrouver face à eux-mêmes.<br /> Ce temps que beaucoup refusent de laisser glisser sous prétexte de ne pas vouloir vieillir.<br /> Ce temps contre lequel nous nous battons pour le gagner.<br /> Ce temps que nous considérons comme un ennemi alors qu’en fait, il est notre ami…<br /> Il est si facile au fond quand nous le voulons vraiment, de nous laisser glisser. <br /> Lâcher-prise et vivre. Pour soi et ceux qui nous entourent. Question de priorités…<br /> <br /> Les solutions arrivent généralement quand nous laissons faire le temps, avec de la patience et de l’amour.<br /> Les réponses à nos questions s’imposent à nous comme par enchantement, alors que nous nous sommes posés, à écouter la vie, ou notre petite voix… à suivre notre chemin paisiblement. <br /> <br /> Il nous arrive souvent de rencontrer des obstacles. Néanmoins leurs présences sont peut-être un signe. Celui qui nous dit « stop » afin de nous faire prendre conscience que le temps joue toujours en notre faveur, à condition de ne pas le précipiter… De le prendre tel qu’il arrive… A condition de ne pas se précipiter. <br /> La patience aujourd’hui est une valeur égarée on ne sait où, dans les méandres des incertitudes et des craintes…<br /> <br /> Nous passons notre vie à nous dire que nous n’avons pas le temps… à courir derrière lui… Des excuses qui expliquent seulement notre fuite en avant causée par la peur du lendemain, causée par nos peurs profondes. <br /> A force de courir après lui nous finissons par le perdre, et nous oublions de nous arrêter en chemin pour profiter de ce qu’il nous offre… Les choses essentielles, celles qui nous enrichissent… Celles qui nous accordent des réponses, des solutions… Celles qui nous permettent de prendre des décisions, quel qu’en soit le résultat… qui s’avérera sans doute bien plus favorable si nous prenons justement le temps de nous écouter positivement…<br /> <br /> Le temps est notre ami… Tout comme la solitude…<br /> Il nous permet de gouter l’instant car à ce moment précis, celui de l’instant qui glisse, le temps n’existe plus, il s’efface pour ne plus être. C’est alors que nous prenons toute notre dimension. Nous sommes dans l’ouverture. <br /> <br /> Et la roue continue de tourner… Inéluctablement… Alors chaque fois qu’il nous est possible de le faire, prenons le temps… De vivre… <br /> <br /> C’est ce que vous faites Daniel et vous avez raison… Nous ne savons jamais à l’avance où nous portent «nos expériences nouvelles ». Ce qui est sûr c'est qu'elles nous portent.
Répondre
S
suis de tout coeur avec toi Daniel.<br /> Pas de hasard ici bas donc tu devais certainement <br /> changer des choses à ta vie...et continuer en découvrant d'autres pistes d'activités ou de créations...Tout s'éclaire tôt ou tard.<br /> Tu as eu un cycle de remue-ménage qui te convenait du reste très bien (étant il me semble dynamique) mais voilà un autre cycle diffèrent qui sera fructueux aussi!<br /> Nous n'allons pas nous plaindre car ayant plus de temps pour ton blog nous profitons de tes découvertes du net comme par exemple nefertary999<br /> qui me plait beaucoup et que sans toi j'aurai loupée.<br /> hier soir ai passé grâce à toi Daniel, un bonheur en surfant sur la toile au sens propre comme au sens figuré (oeuvres sur toiles) chaque artiste ayant des liens qui nous mènent assez loin.<br /> <br /> zut alors horreur du tutoiement spontané...<br /> excuses... ben pas envie de corriger...<br /> ai parlé de tout coeur à un ami. Cordialement
Répondre
P
Et voilà que je tape comme Sarah, voulant aller vite, "priorités" est devenu "priotités" ...<br /> Pardon les amis !
Répondre
P
La vie domestique que je découvre depuis quelques années me rend, toute proportion gardée, plein de compassion pour ceux dont c'est le métier : cuisinier, serveuse, femme de ménage, couturière, jardinier, coursier, secrétaire, comptable.<br /> Toutes ces tâches "obscures" qui sont pourtant indispensables au bon ordre de la maison. J'apprends dans l'humilité à ordonner les priotités. Procurer un bonheur tout simple à mes enfants, autrement que par l'achat d'un écran supplémentaire. Leur apprendre aussi que ces tâches ne se font pas toutes seules. Qu'un jour, ils devront à leur tour prendre le relai pour créer l'âme de leur demeure.<br /> Cette pesanteur du matérialisme quotidien m'éloigne des tentations "d'envolées" culturelles ou spirituelles. Mais aussi, quelle école de docilité et de patience ! Accepter ma condition, m'ouvrir à la beauté et au sourire.
Répondre
A
Cela me fait penser à ce que me disait mon ami hier soir au moment du coucher.<br /> Nous parlions des tensions de plus en plus fortes qui montent dans nos banlieues, des chansons de rap que l'on peut acheter à la Fnac et dont les paroles vômissent l'idée de la France avec des propos d'une violence à faire pâlir tous nos enfants, puis il me demanda :<br /> "Que vas-tu faire pour Noël ?"<br /> Je restai coi un moment et m'aperçus à quel point l'avenir ne fait plus partie de ma vie depuis longtemps, que sans doute les choses évolueront peut-être un jour et que je me poserai ce genre de question mais depuis que les problèmes de cette vie affluent de partout, je vis le jour le jour et m'endors chaque nuit sans penser au lendemain, même si cela concerne mon travail.<br /> J'ai la chance d'avoir une jeune assistante exceptionnelle qui me prend en charge du matin jusqu'au soir, mon agenda, mes rendez-vous, mon portable, qui dois-je appeler, me préparer un thé trois ou quatre fois par jour jusqu'à la dernière minute, hier soir 21 heures où elle tient à rester près de moi et fermer la boutique.<br /> Je rentre à la maison, trouve ma compagne que je croyais à Lyon chez son fils, mon ami d'enfance que je savais chez moi, et voilà que nous passons une soirée à discuter autour d'un verre de Chiroubles, après avoir mangé une vraie soupe de légumes et deux pommes de terre à l'eau.<br /> Couché à minuit, un petit écrit sur le blog, la musique, la fenêtre ouverte, sous la couette, sans chauffage, en position de méditation, quelques phrases d'amour répétées chaque soir et le sommeil, très vite venu.<br /> <br /> Alors Daniel, je comprends que sans activité, quelque chose de bouleversant entre dans ta vie et te perturbe.<br /> C'est le mouvement permanent du changement. S'adapter n'est pas chose simple.<br /> En tout cas, je me sens si proche de toi :<br /> <br /> « Le monde nous apparaît tel que nous le vivons. Il y a autant de mondes que d’individus. Nous créons le monde qui nous entoure ».<br /> <br /> Oui Daniel.<br /> Bien à toi.
Répondre
Les voies de l'âme
Archives
Derniers commentaires
Les voies de l'âme
Newsletter