Marie Madeleine et la fillette( suite et fin)
Depuis, l'affaire a bien avancé.
Je suis allé rendre visite au coquin, qui m'a très bien
reçu. Il m'a fait visiter, avec beaucoup de gentillesse, toute la maison, de la
cave au grenier, sur quatre niveaux, en passant par le garage, la terrasse et
le jardin potager.
Après, il me proposa un apéritif. Je pris un jus d'orange,
le regardai un moment le sourire en coin et m'exclama :
- Mr Martin, si vous étiez propriétaire de cette maison,
connaissant un peu le marché, combien la vendriez-vous... franchement ?
Il me sourit et commença à me dire qu'il avait un budget
limité, que sa femme était en CDD pour trois mois, qu'elle serait ensuite au
chômage et que lui-même, travaillant dans le privé n'était pas certain de garder son emploi.
Comprenant qu'il ne me mentait pas, je lui dis qu'il
n'avait donc pas besoin d'acheter cette maison, la sienne jouxtant et
communiquant, étant suffisamment grande, compte tenu de ses difficultés.
- Mr Thomas, j'ai de l'argent de côté mais comprenez que
je ne pourrai pas dépasser une certaine somme.
- Je comprends que la maison vous intéresse. Je puis vous
assurer que Madame Marie-Madeleine préfère faire affaire avec vous, la
servitude de passage s'éteindra d'elle-même. Cependant, votre proposition
n'est...
- Je m'excuse Mr Thomas, je me suis trompé. Bien sûr que
la maison vaut plus que ça.
- Il faut au moins doubler la somme et encore, vous savez que vous faîtes une
bonne affaire puisque les servitudes de passage s'éteindront d'elles-mêmes et
vos enfants bénéficieront plus tard de la plus-value (si le monde existe
encore).
- Je vais voir mon banquier et je vous tiens informé
- Merci pour votre accueil et le jus d'orange.
Finalement, le marché fut ensuite conclu après moultes
discussions téléphoniques.
Tout le monde est content. Le diagnostiqueur vient mercredi et nous allons chez
le Notaire samedi pour signer le compromis de vente.
Je passerai prendre Marie-Madeleine avant d'y aller et au
retour, elle m'offrira un thé au miel et nous aurons plaisir à discuter
ensemble.
Alain