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Les voies de l'âme
10 juillet 2010

Un jour spécial


 

collecte_encombrants

Le dernier mercredi de chaque mois, il commence à régner dans la rue où j’habite une atmosphère un peu particulière alors que le quartier est habituellement calme. Pourtant à partir de 17h environ, il y a comme une vibration spéciale. Des voitures passent plus souvent et plus lentement et leurs conducteurs sont attentifs à scruter les trottoirs.

Il faut dire que ceux-ci sont encombrés de meubles et ustensiles en tout genre. C’est la soirée des « encombrants » que la municipalité organise chaque mois. C’est le moment de se débarrasser de tout ce dont on ne veut plus chez soi et les habitants du quartier ne s’en privent pas. En ce mois de juillet on aurait dit le grand nettoyage. Cela commence le soir,et le matin un camion benne passe vers 7h pour tout emporter.de ce qui reste. Mais entre temps quel bazar !!. Les chiffonniers et ferrailleurs de tout poil se précipitent pour embarquer ce qui, pour eux, représente des trésors.

Cela donne lieu parfois à des scènes burlesques. Mercredi dernier, j’ai vu un vieux monsieur traverser la rue et monter dans sa voiture avec autour du coup une bonne dizaine de pneus de vélo. Il tenait à la main un vieux pulvérisateur de jardin. Quelque temps après un gamin est arrivé en skateboard ,s’est arrêté devant chez moi où j’avais déposé un vieux fauteuil . Il a pris le fauteuil, a réussi à le mettre sur le skateboard et est parti, en courant, tout en le poussant dans un équilibre précaire.

Mais c’est surtout lorsque la nuit commence à tomber que les choses s’accélèrent. D’abord les chiens du voisin se mettent à aboyer à chaque fois que quelqu’un passe, puis nos trois voisines ( qui sont des sœurs et vieilles filles) sortent avec leur poussette pour aller glaner du bois pour l’hiver et enfin les ferrailleurs, amateurs ou professionnels, procèdent à un tri sur le terrain parfois fort bruyant. On se réveille complètement éreinté. Et si, par malheur, on réussit à fermer un œil vers le matin, le fameux camion benne arrive à 7 heures et embarque le tout dans un bruit d’enfer qui ferait sursauter le meilleur des dormeurs.


Daniel

Commentaires
E
Dommage! C'était aussi du: Zacharie de IZARRA .<br /> Comme quoi on ne peut pas plaire à tout le monde.
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R
J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'elles sont laides, c'est encore mieux.<br /> <br /> Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer : il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leurs plaisirs sont une soupe vengeresse qui les maintient en vie. Elles raffolent de leur potage de fiel et d'épines. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.<br /> <br /> Les vieilles filles sont des amantes recherchées : les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.<br /> <br /> L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe, leur cher curé étant leur pire ennemi. Le Diable n'est jamais loin d'elles, qui prend les traits de leur jolie voisine de palier, du simple passant ou de l'authentique Vertu (celle qui les effraie tant). Elles épient le monde derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Mais surtout, elles ne résistent pas à leur péché mignon : faire la conversation avec les belles femmes. Vengeance subtile que de s'afficher en flatteuses compagnies tout en se sachant fielleuses, sèches, austères... C'est qu'elles portent le chignon comme une couronne : là éclate leur orgueil de frustrées.<br /> <br /> Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. A l'opposé des belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves désespérés, et leurs cauchemars ressemblent à des cris de chouette dans la nuit. Trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont bien plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de lire et de relire ces mots en forme d'hommage, inlassablement, désespérément, infiniment. <br /> <br /> Raphaël Zacharie de IZARRA
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