14 juillet 2019
Bernard, le méditant
Il s’appelle Bernard et cela fait maintenant un an qu’il vient aux cours de yoga régulièrement. Lorsqu’il s’est présenté il m’a dit qu’il faisait du yoga depuis longtemps et qu’il pratiquait également la méditation. C’est un homme discret qui ne se met jamais en avant, le genre de personne qui ne s’exprime pas beaucoup mais chez qui l’on sent un certain vécu.
Une fois par mois, le samedi matin, j’organise une méditation guidée à laquelle il assiste. Samedi dernier, comme nous le faisons souvent nous terminons par un échange où chacun peut exprimer son ressenti. Je m’adressais à Bernard en lui demandant de nous parler de son expérience de la méditation.
De sa voix posée et toujours modeste, il nous expliqua qu’il méditait deux fois par jour, une demi-heure le matin, tôt, et une demi-heure le soir. C’était devenu pour lui un mode de vie. Il allait également une fois par semaine à Paris au Dojo pour pratiquer Zazen, une pratique un peu austère de méditation. Pas un mot, pas une parole, on s’assoit sur un zafu devant un mur blanc. A l’heure pile, on ferme les portes de la salle et c’est parti pour une heure de méditation sans bouger le dos bien droit.
Une fois par an il part en séminaire pendant 10 jours pour pratiquer la méditation vipassana, une technique basée sur l’attention. 10 jours à méditer non stop ! Par séquence d’une heure entre coupée de petites pauses ! Interdiction de parler et de lire !!(Oh que cela doit être difficile !). Mais quels bienfaits selon Bernard ! Plus grande stabilité émotionnelle, attention beaucoup plus aigüe et excellent pour lutter contre le stress.
Tout le monde l’a écouté avec attention et lui a posé plein de questions. Certains ont quitté la salle avec grande perplexité !! Et moi je me suis dit que j’étais un petit joueur. ……A chacun son chemin ……
Daniel
Commentaires sur Bernard, le méditant
- Nous sommes tous différents . Ce qui est un besoin pour certains ne l'est pas pour d'autres ou tout au moins, pas dans les mêmes proportions...A chacun de trouver son chemin, celui qui lui permet de donner le meilleur de lui-même
- Quelle belle rencontre. J'aime les gens qui ne parlent pas trop (cet homme-là pas du tout sauf cet espace d'échanges) et qui sont modestes. Quand je pratiquais zazen en groupe - ensuite j'ai poursuivi seule chez moi pendant dix ans - notre "maître" nous avait enseigné le sens premier du mot "modeste" = "ni plus, ni moins". Se connaître et ne pas se faire passer pour plus ou moins que ce que l'on est. Quant à savoir rester à sa place, ça a tjrs été une évidence en qui me concerne (en raison de mon éducation sans doute) et j'aime les êtres qui sont dotés de cette façon d'être.
Ce méditant ne s'est pas pour autant coupé du monde puisqu'il vient chaque semaine rejoindre ton groupe et tu n'as pas à te sentir petit joueur. S'il vient c'est qu'il y trouve quelque chose que le silence de ses murs ne lui apporte pas (quand bien même il ne parle pas). - Les 10 jours de méditation vipassana sont sur tirage au sort (sur le site officiel, près d'Auxerre), alors s'il réussit à y aller tous les ans il a de la chance. Oui, c'est la dose nécessaire pour stabiliser le mental paraît-il, et en effet j'ai essayé une semaine et ce n'était pas assez ! Par contre s'il continue de pratiquer si assidûment il doit être parfaitement maître de lui...
Mais pour revenir à "à chacun son chemin", il a choisi une voie d'austérité qui lui convient sans doute à l'heure actuelle mais qui n'est pas forcément celle de chacun. Cela peut émaner aussi d'une peur d'être confronté au monde extérieur ; ou tout simplement être l'effet passager d'une vie solitaire qui a besoin de recueillement.

Pour autant la nécessité de se rattacher à un courant ou un Maître (c'est-à-dire un disciple, car tout Maître est d'abord un disciple), est pour moi une évidence.
L'autre évidence est de ne pas en changer tous les six mois parce qu'il y a un nouveau truc à la mode pour l'année en cours.
Je m'en tiens au choix que j'ai fait il y a plus de 35 ans, tout bêtement parce que cela me réussit. Je m'y tiens le mieux possible. Je fais uniquement cela parce que j'y trouve un certain bien-être et les reflets du bonheur.
je vis aussi des « périodes sans ». Ce sont généralement les malaises intérieurs qui me rappellent à l'ordre !
Sinon, et si c'était mon chemin de bonheur, il y a belle lurette que je me contenterai de boire de la bière en regardant les nombreuses chaînes de télé sportive… !

- L'essentiel de toute démarche est de tendre à un certain épanouissement de son être et aussi d'ouvrir un peu plus son champ de conscience.
Normal de vivre des périodes sans. Cela m'arrive aussi......On courbe le dos, on assume et on continue le chemin......Parce qu'il n'y rien d'autre à faire que de continuer le chemin !

Merci Daniel, je te comprends 5/5 !
Bisous