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Les voies de l'âme
30 septembre 2016

Avant

avant

 

Un joli poème de Marie Christine sur le temps qui passe.....


C'était les vers luisants
Brillant le soir le long des chênes
En rentrant de la fête foraine ;
C'était les lourds seaux de charbon
Les boulets ronds comme du savon
Que ma grand-mère au visage grave
Remontait vaillamment de la cave ;
C'était les joies trop prolongées
Par les jeux d'hivers enneigés,
Les pieds gelés dans le fourneau,
Le cataplasme et le sirop ;
Il y avait le bain complet,
L'eau fumante dans le baquet,
Les beaux habits du dimanche,
Chaussures noires et soquettes blanches ;
C'était la bonne odeur de café
Qui embaumait la maisonnée,
Le moulin coloré sur le mur
Grésillait bruyamment sa mouture ;
C'était les mornes veuves de guerre
Vêtues de noir et de misère
Hâtant le pas, tête baissée
Par tant de peines accablées ;
C'était les éclopés, mutilés des combats
A qui il manquait une jambe, un bras,
C'était les orphelins de la nation,
Résidus de la Déraison ;
C'était le chiffonnier, le rémouleur,
Le cordonnier, le ferrailleur,
La fileuse de laine aux cheveux blancs,
Assise dehors, quenouille au vent ;
C'était l'aveugle coupeur de bois
Qui avait gardé tous ses doigts,
Mystérieuse dextérité
D'un homme qui voit les yeux fermés !
C'était la "fille-mère"
Jugée d'un oeil sévère,
Ou la femme divorcée
Paria de la société ;
C'était les réfugiés
Ritals, Espagnols, Polonais,
Les Algériens nommés "bicots",
Tel était leur pseudo ; 
C'était la messe et le caté
Eventuellement buissonniers,
Les 10 péchés obligatoires
Pour éviter le purgatoire,
A noter sur un papier,
Récités à monsieur le curé
Dans le secret de la confession,
Passeport obligé pour la communion ;
C'était la plume et l'encrier,
Les taches sur les tabliers,
Sur les cahiers et les plumiers,
Pour l'art des pleins et des déliés ;
C'était la femme sac sur le dos
Qui ramassait tous les mégots
Qu'elle revendait pour quelques francs
A l'hôpital des indigents ;
C'était le lait dans des bidons,
Le temps des fruits qui sentaient bon,
Ou le "bio" n'existait pas
Ni l'OGM ni le Coca ;
C'était les bains dans les rivières,
Les pique-niques dans les clairières,
Les autos, coffre à l'avant,
Et les vitesses au volant ;
C'était le temps des médisances,
De la morale, des surveillances,
Ca, ça n'a pas vraiment changé,
La nature humaine reste ce qu'elle est ...

Commentaires
A
Oui c'est un beau texte teinté de la nostalgie des bonheurs perdus comme ces petits métiers. On retrouve dans ces mots là la trace de nos petites joies passés!
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C
Je regrette presque ce temps ou j’étais heureuse même si déjà moins insouciante!Le modernisme me fait peur! insouciante .<br /> <br /> Bisous
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B
c'est tout simplement joli ! les beaux mots du temps qui passe.Merci
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C
Délicieusement nostalgique.<br /> <br /> mais il y a quand même de belles choses de nos jours...Ne serait-ce qu'internet qui nous permet de partager nos coups de coeur.. :-)<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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E
Coucou, Daniel...<br /> <br /> Je ne cesse de passer en boucle certaines musiques de votre ami Bernard Tabanous :<br /> <br /> Chapeau !<br /> <br /> Envoûtant !<br /> <br /> Du baume pour l'âme.<br /> <br /> MERCI.
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E
Ce n'est pas son coeur qu'il est difficile d'ouvrir...<br /> <br /> C'est de faire en sorte que les autres ouvrent leurs coeurs.<br /> <br /> Quelle Alchimie pour finir !
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M
Très beau poème..qui ferait un slam.. parfait !<br /> <br /> L'être humain de change pas.. toujours priorité à sa petite vie.. ses petits besoins. Difficile d'ouvrir son cœur aux autres pour un monde meilleur pour tous à laquelle l'évolution pourrait cependant prétendre..<br /> <br /> Merci Daniel pour ce beau partage
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M
La technologie court comme un zèbre, l'amélioration morale va comme un limaçon !
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D
Finalement c'est l'homme qui est le plus difficile à changer. Pourtant il en a reçu des leçons au fil des siècles( sans grand succès, d'ailleurs).
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P
J'ai connu moi-aussi tout ce dont parle si bien Marie-Christine, le monde a vraiment changé, les problèmes s'y sont déplacés, les plus et les moins aussi... mais effectivement l'homme lui, est resté le même. Or dans l'évolution du monde, ne serait-ce pas lui qui devrait s'affiner, se polir, s'améliorer... ? On n'a pas tout compris, il y a encore du pain sur la planche, allez, courageusement, continuons le chemin en laissant tomber un à un nos vieux défauts qui nous encombrent tant... Un jour viendra où ! Bises, Daniel, beau week end. brigitte
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M
Non, la nature humaine n'a pas changé et il est vrai que MC a bien décrit la vie de nos grands parents.
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M
Tout ça c'est le décor... Et l'acteur il est où ??
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F
Une belle peinture de la société de l'époque; tellement bien décrite que l'on croit la voir, la vivre.
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