Voici le témoignage de Nicole Canivenq qui a vécu l’expérience d’une NDE (Expérience de mort imminente). Sujet tabou pendant de longues années, les récits de NDE se multiplient car tous ceux qui ont vécu une telle expérience osent maintenant s’exprimer. C’est un sujet passionnant qui m’interpelle car il est la preuve de la réalité d’un autre plan d’existence. L’autre conséquence importante des NDE, c’est le regard nouveau que porte sur la vie ceux qui ont vécu cette expérience.
Le 6 mai 2003, j’ai eu un accident grave de voiture, j’étais seule au volant de ma voiture quand tout est arrivé. Je circulais sur une route nationale entre Brive et Souillac, je rentrais à mon domicile après avoir passé un entretien pour un emploi de formatrice à la Chambre de Commerce de Brive (France). J’étais plutôt contente et bien dans ma peau car l’entretien était favorable pour des vacations (des missions ponctuelles où l'on anime des sessions de formation). Il devait être 12H30 et j’ai pensé à téléphoner à mon ami pour le prévenir de mon arrivée imminente mais je ne l’ai pas fait car j’ai songé que cela était dangereux de chercher mon téléphone portable et de téléphoner en voiture. De toutes façons, je n’étais plus très loin, peut-être une dizaine de kilomètres tout au plus ... Et puis soudain, ma vie s’est brusquement arrêtée contre un arbre.
J’ai alors vu un très beau gazon vert, d’un vert parfait, lumineux, harmonieux. L’herbe était parfaitement taillée, c’était très beau, cette herbe verte semblait vivante, intense, comme animée d’une sorte de conscience. Il m’a semblé avoir été propulsée à une vitesse vertigineuse dans ce lieu. Et j’avais la sensation d’être « à l’envers »… J’ai fait ce qui pourrait se décrire comme une roulade (sur Terre) pour me mettre dans le bon sens. J’étais là mais je ne me voyais pas, en fait je n’avais pas de corps.
Et puis des « êtres » blancs plus ou moins définis dans leur forme apparurent au loin dans cette clairière et ils s’avancèrent vers moi en riant. Ils étaient environ une dizaine ou douze peut-être. Il y avait devant, sur une « première ligne » si l’on peut dire, des êtres de petite taille. On aurait pu dire des « enfants » et derrière eux un peu plus loin, des êtres grands, peut-être des « adultes ». Ils n’étaient pas vraiment avec un corps comme nous mais une sorte de forme qui ressemblait à un corps. Ils étaient d'un blanc transparent, lumineux et ils étaient très beaux non dans leur apparence mais dans leur énergie, dans ce qu’ils dégageaient.
Il rayonnait d’eux leur rire clair et si joyeux, si merveilleux… comme un carillon extraordinairement gai, très gai. Ils venaient vers moi en riant et c’était merveilleux. Ils semblaient glisser au dessus de l’herbe, parfaitement légers. C’est comme si j’étais accueillie par ces êtres de lumière. J’ai été envahi à leur arrivée d’un sentiment d’Amour indescriptible avec des mots. Comment expliquer l’inexplicable ? C’était de l’Amour à l’état pur, comme je n’en ai jamais connu sur la Terre. Un amour absolu, inconditionnel, éternel pourrais- je dire, un Amour total. J’étais heureuse, très heureuse, parfaitement sereine, en paix et dans une béatitude comme jamais je n’en ai connu auparavant. Les mots ne peuvent dire ce que j’ai connu dans ce moment ineffaçable de ma mémoire. Les sensations sont si puissantes et en même temps si difficiles à expliquer avec notre vocabulaire ici sur Terre. C’est une expérience inoubliable de l’Amour inconditionnel et de la Joie. Je voulais rester avec eux pour toujours.
Je ne les « connaissais » pas au sens de membres connus sur la Terre mais bien sûr je les connaissais d’une autre façon. Je n’ai pas du tout eu peur. Au contraire, j’étais comme retournée chez moi, dans notre vraie demeure. L’émotion connue ce jour là est d’une intensité indescriptible avec les mots. C’est le plus beau cadeau que je n’ai jamais eu de ma vie, connaître cette énergie d’Amour absolu et cette Joie rayonnante qu’ils dégageaient. Ils m’ont beaucoup donné dans le temps de notre brève rencontre. Je dis brève en utilisant le cadre de référence terrestre car même si cette expérience n’a duré peut-être que quelques minutes, elle est aujourd’hui mon expérience Sacrée et la plus merveilleuse que j’ai connu… c’est un trésor intérieur.
Pour ce qui est de mon retour dans mon corps, je pense - mais c'est ma supposition – que ce sont les pompiers qui ne m'ont pas lâché et donc pas laissée partir vraiment là-bas... ils me harcelaient pour je j’ouvre les yeux, pour je regarde… j'ai vu le volant tout déformé de ma voiture, la douleur immense m'a totalement submergée avec une violence horrible dans tout le dos, les omoplates, le cou et je n'avais qu'une envie : refermer les yeux et repartir du monde merveilleux d’où je revenais... Mais durant tout le temps de la désincarcération, un pompier était dans l'auto avec moi sous une couverture (pour les débris de verre m'avait il expliqué) et il me tenait la main et me répétait d'ouvrir les yeux encore et encore. C'est à ce moment je crois que je suis vraiment revenue dans mon corps terrestre…
Ce fut immensément brutal pour moi de passer de la béatitude et l'Amour Infini à la réalité horrible de la douleur et de la gravité de ce qui m'était arrivée (car j'ai compris tout de suite que c'était lourd et grave).
Le retour à la réalité fut très long et très difficile pour moi, la souffrance physique a été plus qu’intense. Je n’aurais jamais cru qu’on pouvait supporter tant de douleurs en tant qu’humain. D’abord j’ai dû être soignée et cela a pris un an entre l’hôpital et la rééducation puisque j’ai frôlé la tétraplégie (fractures de vertèbres multiples et instables, épanchement au poumon gauche et dix côtes cassées). Je n’étais pas opérable et on a dû laisser faire la Nature. Je crois que j’ai parlé de mon expérience à ma mère à l’hôpital une fois au tout début en soins intensifs. Puis c’est comme si j’avais tout oublié. En tout cas j’ai mis tout cela dans un coin lointain de ma tête. Personne n’a vraiment pu m’aider pendant longtemps car je n’osais pas y penser ni même en parler. Puis en 2005, les choses sont revenues fortement à mon esprit d’autant que j’ai connu encore des épreuves : rupture sentimentale, licenciement pour inaptitude physique, statut de travailleur handicapé, dépression, perte de revenus… La vie sur Terre n’avait aucun intérêt pour moi et j’ai été très nostalgique de ces êtres et de cet Amour total et merveilleux.
Puis une fête m’a beaucoup aidée à ressentir que la vie sur Terre peut être autre chose que ce que la société actuelle nous propose (voir nous impose) : c’est les journées de la Paix, fête libre et sans contexte religieux. J’ai vu la vie sous un angle enfin beau, avec la vie qui, simplement s’écoule dans la nature, avec les cercles de paroles pour échanger entre êtres humains… Cela m’a fait un déclic et je me suis rapprochée – dans mes lectures et centres d’intérêts – des premiers peuples autochtones en particulier les Amérindiens que je trouve extraordinaire dans leur sens du Sacré et leur connexion à la Terre. Ce sont eux qui m’ont redonné le courage d’essayer de vivre encore ici sur cette Terre. J’ai été longtemps perplexe et même en colère d’être « revenue » sur Terre car je n’avais pas de raison particulière d’avoir choisi de revenir. Je me demande encore aujourd’hui si j’ai fait ce choix réellement ou si « ils » ont décidés qu’il fallait que je revienne pour faire quelque chose sur la Terre. Dans mon souvenir, je voulais rester avec eux pour toujours, l’énergie d’Amour reçue est si belle.
En décembre 2006, une amie m’a parlé du livre du Dr Moody « la vie après la vie » sur les NDE. Je l’ai acheté pour mon Noël et cela m’a permis de mettre un mot sur mon expérience. Cela m’a bien sûr rassurée de savoir que je ne suis pas seule aussi à avoir vécu cela, car même si c’est une expérience extraordinairement belle à vivre, le retour sur la Terre est extraordinairement dur à subir. C’est comme quelqu’un qui connaît un bonheur immense et qui perd ce ou la personne qui lui a fait vivre ce bonheur merveilleux. Le choc est total, un vrai traumatisme émotionnel puissance Amour Infini !
L’impact de cette expérience est énorme même si je pense que je n’en mesure pas encore toutes les conséquences à venir. Mes valeurs ont tout à fait changé et l’argent n’est plus un centre d’intérêt majeur, ni donc la réussite sociale. Pour moi, cela est terminé, ce n’est plus ma quête. Je suis très orientée vers les thérapies, ce qui peut guérir l’être humain et j’ai commencé en septembre 2005 une formation pour devenir sophrologue et donc changer de métier. J’ai aussi travaillé sur un mémoire à l’université de Montpellier III sur l’impact des émotions.
Mes relations ont évolué aussi et je suis plus intéressée qu’elles soient équilibrées, dans le partage équitable du donner et du recevoir alors qu’avant je me laissais parfois embarquer à donner sans recevoir grand-chose (en amitié). Avec ma famille, je pense que les évènements : accident presque mortel et NDE ont été choquants et que cette NDE est encore un peu « mystérieuse » pour certains.
Mes centres d’intérêts ont évolué et je m’oriente nettement vers les traditions chamaniques dans lesquelles je trouve, pour l’heure, une grande inspiration et une grande aide pour concevoir la Vie de façon beaucoup plus vaste qu’une pauvre vie isolée. C’est important pour moi de trouver l’authenticité et ce qui est juste.
La mort pour moi n’était déjà à priori pas une fin en soi. Aujourd’hui au vu de ce que j’ai vu et connu, il est clair que la Mort n’est pas du tout une fin. Au contraire, c’est le passage vers un nouvel état. Peut-être (sûrement) une conscience aigue des énergies qui nous aident comme l’énergie de l’Amour au sens noble et pur de ce terme qui est tant malmené ou utilisé pour manipuler l’autre sur terre. Je n’avais pas peur de la mort avant cette expérience et maintenant bien sûr, je n’ai plus aucune crainte de mourir. Par contre je crains toujours la souffrance physique qui pourrait précéder la mort…
La mort pour moi est presque la récompense de passer à un autre état d’être et de côtoyer cet Amour immense de l’autre côté du voile…. Cela dit, je n’ai pas d’idées morbides même si je peux me languir de ces êtres très régulièrement. Je me dis qu’il y a une raison à mon retour sur Terre et que je vais la découvrir.
Ce qui me semble prioritaire est d’être sincère et de parler vrai avec tous les gens que je rencontre, de ne pas être dans un rôle social, d’être juste moi, qui je suis maintenant avec mon vécu même s’il est lourd à porter parfois. Je ne veux plus être une image ou répondre aux projections des autres pour moi, je veux juste tenter d’être libre et vraie.
Je parle encore plus facilement avec des inconnus parce qu’une parole éclairante peut être essentielle pour quelqu’un qui en a besoin. J’essaie de ne pas subir mes peurs et de trouver la Voie du Cœur dans mes choix aujourd’hui et non plus celle de la pure raison qui est triste et limitée je crois. »
Nicole CANIVENQ
Nicole Canivenq est maintenant sophrologue(www.sophrologieactive.com.)et a créée l'association " NDE et Intégration" que vous trouverez aisément sur Google et dont les objectifs sont les suivants:
- suivre les évolutions actuelles de la science, les recherches menées et informer de l’état des recherches menées sur le plan mondial, par tous les outils à sa disposition : site Internet, blog, journal des adhérents, conférences, bulletins…
- créer des groupes de paroles afin que les expérienceurs et toutes personnes sensibles à ce sujet puissent se rencontrer et échanger en toute confiance et sans jugement ;
- d’organiser des ateliers de réflexion en milieu médical et pour les expérienceurs eux-même et toute personne qui se sent concernée par ces questions ;
- d’initier ou de participer à des programmes de recherche sur le plan national et international sur les processus d’intégration de ces vécus ;
- de travailler sur le sens de l’expérience pour en intégrer l’essentiel et lui donner une juste place dans sa vie.
A lire: les sept bonnes raisons de croire à l'au-delà du Dr Jean Jacques Charbonier aux éditions Guy Trédaniel
J'aime beaucoup la manière dont elle la raconte : avec sagesse et lucidité !
Elle a ressenti que ce soit-disant au-delà est en nous (le chez nous) et qu'il faut trouver le moyen de transcender la mort pour le retrouver ...