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Les voies de l'âme
2 février 2022

L'impermanence des choses

bouddhisme

Dans le bouddhisme, deux principes philosophiques sont particulièrement intéressants à prendre en compte: l'impermanence des choses et l'interdépendance des choses. 
Je souhaiterais les évoquer dans les deux messages qui suivent. 
Commençons donc par l'impermanence des choses
Tout passe……Les jours, les saisons, les années…….Même la vie passe et nous n’y pouvons rien. Il vaut mieux avoir conscience que rien n’est jamais acquis. Même les événements ou les choses qui paraissent immobiles se transforment imperceptiblement, bougent et évoluent.
Cette notion d’impermanence se cache derrière la vieillesse, la maladie et la mort. Rien de triste en cela mais un simple constat. Tout, absolument tout, passe par le même cycle de l’existence : la naissance, la croissance, le déclin et la mort. Penser que tout est stable, restera en l’état, est simplement une utopie. Notre vie peut basculer en quelques secondes : perte d’un être cher, maladie, rupture…….La conscience de cela nous familiarise avec l’impermanence des choses, notion chère au bouddhisme.
L’acceptation de l’impermanence des choses nous mène tout naturellement au détachement. Autrement dit, je ne suis pas attaché à ce qui est là, j’accepte pleinement ce qui est là, sachant pertinemment que ce qui est là change ou disparait.
L’attachement aux choses est souvent cause de souffrance. Les êtres humains s’accrochent fermement à leurs désirs alors que les choses ne sont ou ne restent pas toujours comme ils le souhaiteraient
On s’attache à ce que l’on aime, que ce soit des êtres ou des activités, et on redoute beaucoup de se séparer de ce que l’on a aimé, de ce à quoi l’on est attaché, de ce qui, parfois, a été le sens de notre vie.
Il ne s’agit pas d’être égoïste, indifférent ou de ne pas avoir de sentiment. Il s’agit simplement d’avoir conscience qu’un jour tout peut s’arrêter.
En acceptant cela notre vision du monde peut alors changer. L’attention à l’instant présent devient plus grande. Les regrets, les remords n’ont plus lieu d’être et la vie peut prendre un sens différent.
Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi.
Commentaires
D
Tout se transforme tous les jours et nous vivons chaque jou des petites morts et des renaissance.....En avons nous conscience ?
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L
Coucou Daniel<br /> <br /> Lis le Cohelet (ou Qohelet) dans l'Ecclésiaste avec le lien suivant !<br /> <br /> https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Eccl%C3%A9siaste_:_un_temps_pour_tout/L%E2%80%99Eccl%C3%A9siaste#:~:text=I,cependant%20reste%20%C3%A0%20sa%20place<br /> <br /> J'ai tout de suite pensé à cet admirable texte qui m'avait frappée et enthousiasmée ! Tu sais, celui qui a affirmé : "Tout est vanité !"<br /> <br /> Je pense exactement comme lui ! Tout peut sembler permanent, car tout se renouvelle sans cesse comme une éternelle ritournelle et tout peut sembler impermanent car tout naît pour mourir... Mais en fait, nous sommes l'un comme l'autre : nous sommes impermanents car nous quitteront un jour la vie terrestre, mais permanents car nous sommes faits pour l'éternité.... <br /> <br /> Merci Daniel <br /> <br /> Bisous
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P
Bonjour Daniel,<br /> <br /> J'adhère à cette façon de penser du bouddhisme. Je trouve d'ailleurs que ces principes sont ceux qui vont le mieux avec ma façon de penser et de vivre. C'est en prenant de l'âge que l'on comprend le mieux l'impermanence des choses. On s'attache comme tu le dis aux êtres et aux choses et à notre vie. L'acceptation est difficile. on a tendance à regarder le passé. La souffrance de la perte d'un être cher, d'un animal ... savoir s'adapter et sourire même lorsque ça fait mal. La vie avance cruellement et il faut avoir une sorte de résignation. Lorsque l'on comprend tout cela on vit notre vie avec beaucoup plus de saveur en appréciant chaque moment.
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D
Oui, l'impermanence apprend a mieux vivre l'instant présent. Moi j'aime bien l'idée de transformation constante !
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B
Bien sûr, l'acceptation de la mort et de l'l'impermanence des choses ne rend pas obligatoire l'indifférence. Au contraire. Merci pour ce texte. Bon dimanche.
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F
L'impermanence est là, tout bouge, tout évolue, rien n'est figé. Vivre l'instant présent et ne pas s'accrocher à des images du passé qui ralentissent notre cheminement.
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[
Bonsoir Daniel,<br /> <br /> Ça me fait réfléchir tout ça. Tout passe oui, mais tout se prolonge aussi dans une suite et au fond, la vie ne s'arrête pas vraiment, n'est-elle pas permanente ? Moi, je ne suis pas grand-chose, à peine un maillon de la chaîne, quand je mourrai, ceux qui m'aiment me pleureront mais à leur tour ils mourront aussi et ainsi, tout passera dans les méandres du passé que les générations suivantes oublieront au fil du temps. L'important, c'est ici et maintenant. L'impermanence - selon moi - doit au moins nous apprendre à croquer la vie pleinement. Puisque je ne vivrai plus un jour, je veux respirer aujourd'hui et savourer chaque respiration. <br /> <br /> Bonne soirée.<br /> <br /> Fabrice
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M
Tout ã fait d’accord avec Kéa. Si on reste très conscient de ce qui est immuable en nous, l’impermanence est plus facile à accepter.<br /> <br /> Mais quand même, Daniel, tu nous branches sur un sujet bien complexe et au-delà de mes compétences…<br /> <br /> Je rejoins les paroles de Socrate : « Tout ce que je sais,c’est que je ne sais rien. »<br /> <br /> Il va en falloir des vies pour comprendre et maîtriser tout ça !
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K
L'attachement à "ce qui ne change pas" est la libération. D'abord trouver ce qui ne change pas et, s'y attacher fermement libèrera de l'attachement morbide à ce qui est en perpétuel changement. Cela ne signifie absolument pas qu'on devienne insensible et indifférent aux beautés du monde et à l'intense merveille des relations humaines. Bien au contraire, c'est la seule façon de les goûter pleinement. D'abord trouver son vrai port d'attache, solide comme le roc,... celui qui ne fluctue jamais. Il est là en chacun.
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M
C'est la notion de "détachement" qui pose problème. Pour toute personne demeurée dans l'ego et fonctionnant mentalement se détacher veut dire devenir indifférent. D'ailleurs c'est souvent ainsi que l'on devient lorsque l'on est fataliste, soumis au destin sans condition. Le véritable détachement est le détachement par rapport à soi-même : se regarder comme un autre ! Ainsi cette personne que j'incarne peut traverser mille tempêtes émotionnelles, je l'observe et reste conscient que je ne suis pas cela. Mais cette position n'est donné qu'à de rares véritables éveillés vivants !!
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A
Je suis comme Alainx; je ne peux adhérer à la vision du bouddhisme.<br /> <br /> Non le passé existe toujours, c'est grâce à lui que je suis celle que je suis aujourd'hui et il continue à me nourrir, me rendre plus forte et plus fragile aussi.<br /> <br /> Sans mon passé je ne suis qu'une noix creuse, vidée de sa substance essentielle, tout l'amour reçu qui me façonne, les catastrophes traversées qui me permettent aujourd'hui de sur…vivre, et demain sera le futur que je peux façonner encore.<br /> <br /> L'amour ne peut se vivre dans le détachement, nous avons besoin de nos colères, de nos erreurs, de nos regrets et de nos espoirs et désespoirs comme de nos souffrances.<br /> <br /> La mort est là dès le premier jour, pourquoi en faire une ligne de vie !! Elle sera là où elle sera, inutile de la mettre au sein de notre vie. Je préfère penser la vie comme une belle promesse de surprises.<br /> <br /> Bon rétablissement et agréable fin de semaine.
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A
oui, vivre chaque instant ici et maintenant ; <br /> <br /> si la philosophie bouddhiste se mariait avec la foi chrétienne, ce serait chouette. A la maison, nous avons une affiche de Bouddha et mon petit fils de 4 ans me demandant qui c'était, je lui ai dit le frère de Jésus.<br /> <br /> Bises
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J
CQFD... la vie c'est d'ailleurs le changement, il faut le prendre ainsi et vivre sans excès de tous genres !
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E
C'est un texte magnifique, se détacher, oui tout est éphémère, pour moi la vie c'est l'émotion que l'on ressent, l'amour que l'on donne et que l'on partage, vivre fait parfois mal, mais se détacher comme le dit le texte je trouve cela formidable dans sa philosophie, c'est une forme de religiosité. Mais à moins d'être revêtue de plumes de canard...<br /> <br /> Belle journée à toi Daniel
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D
tout passe, tout casse, tout lasse... c'est pour quoi il faut vivre à 200 à l'heure, le présent. Mieux en profiter et en profiter pleinement et plus intensément n'efface pas l'éphémérité des choses, ni des êtres. L'éphémérité n'efface pas non plus la mémoire, ni le souvenir. Non plus le sentiment.
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G
tout passe, tout est éphémère et pourtant ce que j'ai vécu, l'amour que j'ai reçu et celui que j'ai donné, rien ne peut l'anéantir
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L
Un très beau texte, Daniel...<br /> <br /> Je ne suis pas toujours très "bouddhiste", moi non plus, mais cette notion de "l'impermanence", je la ressens totalement...<br /> <br /> <br /> <br /> Ce que tu dis est vrai au niveau individuel, mais c'est vrai aussi au niveau collectif, et même au niveau d'une civilisation.<br /> <br /> Toutes les civilisations ont un début, une apogée et une fin.<br /> <br /> Ce que nous pensons "stable" et "acquis" ne l'est que pour un temps.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous ferions bien de méditer là-dessus...à un moment où tout devient plus ou moins chaotique et incertain...
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C
J'avais écrit ce texte un jour ou l'impermanence me paraissait encore très injuste. <br /> <br /> J'ai changé, depuis. Ça s'appelle la sagesse, sûrement...<br /> <br /> <br /> <br /> « Elle croyait tenir le monde entre ses doigts de musicienne et voilà qu'il file comme une anguille se planquer sous le rocher de l'inconstance. Elle croyait pouvoir courir ainsi sur les vagues, impunément, sans glisser dans l'eau froide des réveils brutaux.<br /> <br /> Rien, jamais, ne dure, dans nos vies de mortels. <br /> <br /> <br /> <br /> Il lui faut se rendre à l'évidence comme on se rend à un vainqueur: puisque tout débute, c'est que tout a une fin. La fissure du verre rappelle sa brillance et sa fragilité. Les ruines poussent comme des chiendents sur les splendeurs passées. <br /> <br /> Tout va ainsi, des mirages humains.<br /> <br /> Et ce soir, comme elle aurait besoin de croire à l'éternité! <br /> <br /> Alors elle se blottit contre les étoiles, ses amies qui la rassurent par leur tranquille pérennité, et leurs éclats de diamants qui déchirent le ciel de leur cris silencieux. En juin, elle aurait respiré la corolle d'une fleur écarlate, et senti se dérouler le lent tapis vert de l'herbe sous ses pieds. Histoire de toucher la permanence du miracle.Celle qui console de notre finitude.<br /> <br /> Mais elle est en janvier, et le givre a figé sur sa joue une larme, comme une étoile d'argent.<br /> <br /> A l'intérieur, il lui semble que son coeur est un puits sans fond. »<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous Daniel
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P
J'adhère forcément à ces fondamentaux. Le principe du Bouddhisme étant la cessation des souffrances que nous nous infligeons à nous-mêmes, cette philosophie apporte des réponses positives dans la vie de ceux qui parviennent à les intégrer dans leur quotidien. Et cela n'a rien à voir avec de la passivité, Matthieu Ricard en est un bel exemple. Il n'a jamais été question d'attendre la mort sans rien faire, bien au contraire. Et en aucun cas je ne me sens en suicide intérieur. Je crois pouvoir dire que je vis ma vie pleinement en en savourant chaque instant présent. Qui a dit que dans cette philosophie l'amour n'était pas important ? Justement, c'est parfaitement le contraire. Tout comme le fait que rien n'a d'importance. Là encore c'est l'opposé. <br /> <br /> Bonne soirée
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C
voilà pourquoi le "présent" est important, le passé n'est plus, l'avenir improbable ...la mort en soi n'est pas effrayante puisqu'à l'instant où l'on meurt on ne sait plus rien de la vie, alors agissons au mieux de nos capacités juste pour être quelqu'un de bien ...<br /> <br /> amitié .
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A
Je ne suis guère attiré par cette passivité désespérante. La vie passe et nous attendons la mort… sans rien faire puisque tout va disparaître et que rien n'a d'intérêt. Pas même aimer ou entreprendre des choses qui en valent la peine.<br /> <br /> Heureusement que ton boulanger ne vit pas comme ça chaque jour, détaché et passif, sinon tu aurais du mal à trouver du pain demain matin pour manger !<br /> <br /> <br /> <br /> Je préfère vivre dans la permanence et l'éternité qui rassemble en un tout dont nous sommes partie prenante et qui nous habite en continu : passé présent et avenir nous constituent ontologiquement.<br /> <br /> On l'aura comprit le bouddhisme n'est pas du tout ma tasse de thé. Il propose trop une forme de suicide intérieur.
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