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Les voies de l'âme
29 août 2013

Mais où allons nous?

thich

Vous connaissez peut-être cette histoire zen que l’on raconte au sujet d’un homme et d’un cheval. Le cheval galope à toute allure et, de toute évidence, l’homme à cheval semble se rendre à un endroit important. Un autre homme se tenant au bord de la route lui crie : « Où vas-tu ? et le premier homme lui répond : « Je ne sais pas. Demandez au cheval. » C’est aussi notre histoire. Nous ne sommes pas différents de cet homme à cheval : nous ne savons pas où nous allons et nous ne pouvons pas arrêter le cheval. Ce cheval est notre énergie d’habitude qui nous pousse en avant, malgré nous. Nous passons notre temps à courir et c’est devenu une habitude. Nous luttons tout le temps, même en dormant. Nous sommes en guerre contre nous-mêmes et prêts à déclarer la guerre aux autres.

 Nous devons apprendre l’art de nous arrêter – arrêter nos pensées, nos énergies d’habitude, notre oubli et les émotions fortes qui nous gouvernent. Lorsqu’une émotion s’empare de nous, tel l’orage, nous ne sommes pas en paix. Nous allumons la télévision pour l’éteindre aussitôt après. Nous prenons un livre pour le reposer immédiatement. Comment peut-on mettre fin à cet état d’agitation ? Comment peut-on mettre fin à notre peur, notre désespoir, notre colère et notre avidité ? C’est possible en pratiquant la respiration consciente, la marche consciente, le sourire conscient et le regard profond qui permet la compréhension. Lorsqu’on est en pleine conscience, touchant profondément le moment présent, les fruits sont toujours la compréhension, l’acceptation, l’amour et le désir d’apaiser la souffrance et d’apporter de la joie.

Thich Nhat Hanh

 

Né en 1926 au Vietnam central, Thich Nhât Hanh devient moine à l'âge de 16 ans. En 1950, Thây ("Maître" en vietnamien, appellation adressée à tous les moines) fonde l’Institut des Hautes Etudes du Bouddhisme An Quang, qui devient le berceau de la lutte non-violente des bouddhistes contre la guerre du Vietnam entre 1963 et 1975. En juin 1966, il est  contraint à l’exil. Il se  Réfugie en France à partir de 1969, et enseigne à la Sorbonne tout en dirigeant la Délégation de la Paix de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam jusqu’à la fin de la guerre (1975). De 1976 à 1992, il poursuit son œuvre de Paix en aidant les réfugiés "boat people" du Vietnam, Cambodge et Laos. En septembre 1995, le Prix Nobel de la Paix Gorbatchev l’invite à offrir sa vision aux anciens chefs d’Etats et personnalités d’Etats comme Margaret Thatcher, George Bush, Ruud Lubbers, Jacques Delors... à la rencontre "States of the World Forum" à San Francisco (USA).

Thich Nhât Hanh vit actuellement dans le sud-ouest de la France au sein d’une communauté bouddhique, le "Village des Pruniers", qu’il a créé en 1982. Le maître y enseigne l’art de vivre en Pleine Conscience au quotidien. Le Village rassemble aujourd’hui plus de 150 moines et moniales de toutes nationalités et accueille chaque année près de 4000 retraitants.

Conférencier, il est l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont rencontré un grand succès dont  "La respiration essentielle"(Albin Michel, 1996),  La Paix en soi, la paix en marche( éditions Albin Miche)l, L'art du pouvoir (Guy Trédaniel Editeur, 2009)

 

Commentaires
A
Dans leurs enseignements, les maîtres bouddhistes ont l'habitude de dire :<br /> <br /> "Notre esprit est comme un cheval fou qui a perdu son cavalier"<br /> <br /> En clair cela signifie que nous ne contrôlons pas le rythme et surtout l'origine de nos pensées.<br /> <br /> Les scientifiques affirment que chaque jour nous émettons environ 60.000 pensées, ce qui revient à un peu plus d'une pensée par seconde.<br /> <br /> Il est donc évident que nous ne pouvons pas être maîtres de toutes nos pensées.<br /> <br /> D'autant plus que les bouddhistes, toujours eux, classifient nos pensées à quatre niveaux qui vont du niveau grossier au niveau le plus secret, en passant par le niveau subtil et le niveau très subtil.<br /> <br /> Dans le niveau le plus secret, nous n'avons aucune conscience de ce que nous émettons et pourtant c'est bien ici que les graines enfouies dans notre conscience "base de tout" remontent à la surface lorsqu'elles arrivent à maturation.<br /> <br /> Notre travail sur le chemin consiste d'abord à prendre conscience de tout ce qu'il se passe dans notre esprit et Thich Nhat Hahn est un précurseur en la matière.<br /> <br /> Il nous aide à observer dans la vie de tous les jours, notamment dans la marche en pleine conscience, toutes les émergences. Le but n'est pas de rejeter mais d'accueillir avec courage et sans jugement tout ce qui vient.<br /> <br /> L'exercice est très surprenant. La méditation informelle et sans objet nous permet de prendre conscience de la façon dont nous sommes assaillis par notre propre structure que nous avons construite au fil de nos vies et qui conditionnent notre existence au point parfois de nous rendre fous, esclaves, agités, anxieux mais jamais libres.<br /> <br /> Heureusement, la prise de conscience est un point de départ pour notre évolution spirituelle, avec des hauts et des bas, des rebondissements, des périodes de doute, des espoirs et de vraies satisfactions.
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A
En ce moment , impossible d'apaiser le mental et mon cheval semble s'emballer en pleine tourmente .
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L
Un texte qui me parle beaucoup...et qui correspond tout à fait à mes réflexions actuelles...<br /> <br /> <br /> <br /> Notre cheval (notre "énergie vitale"...en langage symbolique) nous emporte vers des tas de choses que nous faisons sans y penser, par réflexe, par habitude...parce qu'on l'a toujours fait ou parce que tout le monde le fait...<br /> <br /> On fait, on fait, on fait..sans jamais s'arrêter et surtout sans jamais se poser la question: "Est-ce que cela me correspond vraiment ? Est-ce que cela a du sens pour moi ? Est-ce que c'est vraiment ce que je veux faire ?"<br /> <br /> Peut-être le secret est-il de reprendre contact avec "l'intérieur" de nous-mêmes...non pas pour ne plus rien faire, mais pour faire ce qui nous importe vraiment...de la façon qui nous correspond le mieux, et "en conscience".<br /> <br /> <br /> <br /> Merci, Daniel, pour tes articles, toujours profonds et inspirés.
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P
Mon cheval à moi me fait tourner en rond, et c'est épuisant de répéter toujours les mêmes erreurs...
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M
Bonjour Daniel,<br /> <br /> <br /> <br /> J'apprécie beaucoup les enseignements de Thich Nhat Hahn parce qu'il en émane toujours beaucoup de simplicité, simplicité qui n'est autre que celle du coeur.<br /> <br /> Le coeur est simple par nature et pourtant nous luttons presque continuellement, parce que nous nous laissons dominer par nos peurs et nos égos.<br /> <br /> Quand nous sommes en paix, la simplicité du coeur illumine l'être. Elle rayonne et laisse apparaitre des trésors inouïs.<br /> <br /> Merci Daniel pour ce texte.
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W
tout à fait ok avec ça et j'aime bien cet homme !
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J
J'aime prendre le temps de lire tes textes et de les méditer. Ils sont toujours pour moi d'une grande aide. Je te remercie Daniel de nous ramener à l'essentiel. Amitiés. Joëlle
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M
La nature extérieure de l'être qui s'agite en tout sens...tantôt en équilibre...tantôt en déséquilibre...<br /> <br /> Le cheval...notre seconde nature...cette nature intérieure qui incite à lui faire confiance...<br /> <br /> Pour la grande chevauchée que représente une vie...ne faire qu'Un...en âme et conscience...c'est ce que j'ai retenu de l'enseignement du Maître...
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D
je prends de plus en plus le temps d'admirer et d' apprécier à mon rythme tout ce qui m'entoure.<br /> <br /> Un texte très intéressant. Merci du partage
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D
Ce n'est pas facile, certes. On peut faire seulement attention de ne pas se faire happer par la vie. Il est important de savoir se poser de temps en temps.
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F
Ralentir le rythme de nos activités c'est un premier pas, mais de là à être capable d' "arrêter nos pensées, nos énergies d'habitudes, notre oubli et les émotions fortes qui nous gouvernent", c'est une autre affaire et pas évidente !
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M
C'est drôle, mais c'est peut-être justement parce que je vis avec les chevaux que je n'ai pas cette impression de course incontrôlée, j'ai trop l'habitude de devoir gérer des poulains, prendre le temps de leur apprendre à prendre leur temps, alors j'ai appris la lenteur !
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C
C'est un constat journalier ou presque... Car il m'arrive plus souvent d'être "enfermée dans ma bulle" et d'éviter tout cela. <br /> <br /> <br /> <br /> Belle "image" en tout cas, que celle du cheval qui galope.<br /> <br /> Bon après-midi, Daniel.<br /> <br /> Cathy.
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A
Très inspirant, je vais penser à mon cheval ... Amitiés philosophiques.
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F
en ce monde tout le monde est énervé, personne ne prend le tps de se poser un instant et pourtant si on se repose un peu quel bien que cela fait
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