Mais où allons nous?
Vous connaissez peut-être cette histoire zen que l’on raconte au sujet d’un homme et d’un cheval. Le cheval galope à toute allure et, de toute évidence, l’homme à cheval semble se rendre à un endroit important. Un autre homme se tenant au bord de la route lui crie : « Où vas-tu ? et le premier homme lui répond : « Je ne sais pas. Demandez au cheval. » C’est aussi notre histoire. Nous ne sommes pas différents de cet homme à cheval : nous ne savons pas où nous allons et nous ne pouvons pas arrêter le cheval. Ce cheval est notre énergie d’habitude qui nous pousse en avant, malgré nous. Nous passons notre temps à courir et c’est devenu une habitude. Nous luttons tout le temps, même en dormant. Nous sommes en guerre contre nous-mêmes et prêts à déclarer la guerre aux autres.
Nous devons apprendre l’art de nous arrêter – arrêter nos pensées, nos énergies d’habitude, notre oubli et les émotions fortes qui nous gouvernent. Lorsqu’une émotion s’empare de nous, tel l’orage, nous ne sommes pas en paix. Nous allumons la télévision pour l’éteindre aussitôt après. Nous prenons un livre pour le reposer immédiatement. Comment peut-on mettre fin à cet état d’agitation ? Comment peut-on mettre fin à notre peur, notre désespoir, notre colère et notre avidité ? C’est possible en pratiquant la respiration consciente, la marche consciente, le sourire conscient et le regard profond qui permet la compréhension. Lorsqu’on est en pleine conscience, touchant profondément le moment présent, les fruits sont toujours la compréhension, l’acceptation, l’amour et le désir d’apaiser la souffrance et d’apporter de la joie.
Thich Nhat Hanh
Né en 1926 au Vietnam central, Thich Nhât Hanh devient moine à l'âge de 16 ans. En 1950, Thây ("Maître" en vietnamien, appellation adressée à tous les moines) fonde l’Institut des Hautes Etudes du Bouddhisme An Quang, qui devient le berceau de la lutte non-violente des bouddhistes contre la guerre du Vietnam entre 1963 et 1975. En juin 1966, il est contraint à l’exil. Il se Réfugie en France à partir de 1969, et enseigne à la Sorbonne tout en dirigeant la Délégation de la Paix de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam jusqu’à la fin de la guerre (1975). De 1976 à 1992, il poursuit son œuvre de Paix en aidant les réfugiés "boat people" du Vietnam, Cambodge et Laos. En septembre 1995, le Prix Nobel de la Paix Gorbatchev l’invite à offrir sa vision aux anciens chefs d’Etats et personnalités d’Etats comme Margaret Thatcher, George Bush, Ruud Lubbers, Jacques Delors... à la rencontre "States of the World Forum" à San Francisco (USA).
Thich Nhât Hanh vit actuellement dans le sud-ouest de la France au sein d’une communauté bouddhique, le "Village des Pruniers", qu’il a créé en 1982. Le maître y enseigne l’art de vivre en Pleine Conscience au quotidien. Le Village rassemble aujourd’hui plus de 150 moines et moniales de toutes nationalités et accueille chaque année près de 4000 retraitants.
Conférencier, il est l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont rencontré un grand succès dont "La respiration essentielle"(Albin Michel, 1996), La Paix en soi, la paix en marche( éditions Albin Miche)l, L'art du pouvoir (Guy Trédaniel Editeur, 2009)