Claude Théberge
Le moment est venu de te remercier car nous avons fait un long trajet ensemble. Ce ne fut pas toujours facile. Tu m’en as mis des bâtons dans les roues, tu m’en as donné des leçons ! Ai-je bien tout retenu ? Pas si sûr !
Mais j’ai beaucoup appris quand même, un peu comme à l’école avec une maîtresse assez exigeante. Quand je ne comprenais pas bien, tu n’hésitais pas à me faire réciter la même leçon.
Je te remercie notamment de m’avoir fait comprendre deux choses essentielles : La première, c’est que tout est éphémère, tout passe. Rien n’est jamais acquis et qu’un attachement viscéral aux êtres et aux biens n’est pas forcément une bonne attitude.
La deuxième, c’est qu’il est beaucoup plus facile de juger que d’essayer de comprendre. Cela m’a permis, malgré de nombreuses rechutes (ben, oui je ne suis pas parfait, loin de là !) de relativiser et d’accroître mon champ de conscience.
Chère compagne, tu m’as fait souffrir et donner aussi de grands plaisirs. Plus je vieillis et plus je tiens à toi, plus tu m’apparais précieuse. Je regrette presque de ne pas avoir su t’apprécier à ta juste valeur, trop pris par mes pensées, mes problèmes, mon égo ce qui me déconnectait souvent de ta réalité.
Oui, je te remercie sincèrement de ce que tu as fait pour moi et il m’a fallu cet instant pour te le dire. Quelle ingratitude !! On va encore cheminer un bout ensemble, certainement dans une meilleure harmonie car j’écoute mieux et je suis plus attentif. L’expérience que tu m’as transmise va être utile pour bien vivre la fin de cette histoire car je sais qu’un jour il faudra que je te quitte. Je souhaite le faire dans la lumière et la sérénité.
Daniel( déjà publiée en février 2018)
C'est vrai que le cours de la vie est notre meilleur enseignant, même si il nous arrive de récidiver dans les mêmes erreurs. Apprendre ne se fait pas toujours dès la première fois.
En revanche, mais je crois avoir déjà abordé le sujet, juger ne me pose aucun problème car juger, c'est estimer, analyser, considérer... donc réfléchir (ce qui me semble normal et même sain
Pour autant, il m'arrive de condamner, ma tolérance ayant une limite, celle à laquelle j'arrive après avoir largement considéré les choses (donc jugé) :et qui est l'intolérable.
Je suis surprise que ce mot "juger" soit devenu en quelques années presque un gros mot. Traverser la vie sans poser de jugement, donc sans jamais faire de choix, sans jamais se positionner, sans analyser... comment est-ce possible ?
Tout comme toi, plus les années passent, et plus je suis reconnaissante des leçons données par la vie. Ces leçons m'ont aidée à comprendre que mon égo peut devenir un mauvais ami.
Je lis que cette lettre a déjà été publiée, c'est peut être là que j'avais donné ma vision du juger ou condamner.
Belle journée à toi