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Et si on s’autorisait à avoir, de temps en temps, des moments « d’entre deux », des instants de creux où il ne se passe rien, où tout semble suspendu.

Et si, en plus, on profitait de ces espaces de temps : entre deux pensées, entre deux respirations, deux temps de relation, d’activités, entre deux phrases. Nous avons, presque toujours, tendance à nous placer dans l’action. Ne rien faire peut constituer un moment de doute, d’angoisse et inconsciemment nous préférons cette sorte de fuite en avant que peut constituer parfois l’action.

On peut aussi culpabiliser de ne rien faire !

 Voici ce que dit sur ce sujet Christophe André, psychiatre à l’hôpital St Anne à Paris «  Beaucoup d’entre nous vivent en automates, courent pour accomplir leurs tâches, pour répondre aux demandes de leur métier, de leur famille, de leurs amis, et quand ils ont joué leurs différents rôles sociaux, ils se distraient en s’occupant encore. Pas de moment, jamais, consacré à ne rien faire. Les patients dont je m’occupe (anxieux et dépressifs) sont d’une certaine manière des malades du temps. Les anxieux anticipent, se demandent quels nouveaux dangers, quelle nouvelle contrainte va s’imposer à eux, de quelle façon ils vont faire face à la journée du lendemain ou de l’année qui suit. Les déprimés ruminent le passé, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils auraient dû faire……Les extraire de l’anticipation ou de la rumination, les aider à revenir juste vers la vie telle qu’elle est, ici et maintenant, peut être un grand soulagement pour eux. »

Et pourtant se retrouver face à soi-même, dans cet instant de vide apparent où tout s’arrête, ne rien faire est essentiel à notre équilibre psychique. «  Bien sûr je n’ai rien fait, mais peut être, qu’en cet instant, bien des choses se sont faites en moi » ». Notre monde intérieur est aussi important que le monde extérieur.

« L’entre deux » nous place dans un espace où nos perceptions deviennent différentes. C’est un instant d’où peuvent émerger l’intuition et la créativité. C’est un instant aussi où l’on peut mettre ses sens en éveil.

Nous pouvons ainsi fonctionner sur des modes vibratoires différents mais bien souvent nous sommes monolithiques, voir linéaires. C’est pourquoi il est intéressant de briser cette continuité et d’accorder un intérêt soutenu à « l’entre deux », moment de réflexion, de recul et de ressourcement. Moment aussi de raccourcissement du temps car dans l’entre deux le passé et le futur sont abolis

C’est tout simplement la présence à soi. Apprenons à vivre aussi dans les intervalles.

Daniel