22 septembre 2020
L'essentiel
En vieillissant, mes pensées se tournent de plus en plus souvent vers ce passage qui m’emmènera ailleurs. Ce sera pour moi et ma famille un moment important. Alors forcément ma manière de vivre, mes comportements et mes ressentis évoluent, se transforment. Ce qui était important avant l’est moins aujourd’hui. Mes besoins changent et deviennent moins nombreux……Une sorte de décantation progressive se met en place. J’ai trimbalé sur le chemin de la vie des lourds bagages qui commencent seulement à s’effacer.
Je crois bien que je relativise les événements qui surviennent et que je prends du recul. Ce qui était important devient plus futile !! Drôle d’impression tout ça !! D’un côté l’angoisse d’une fin inévitable et de l’autre la sensation d’avoir une vie plus légère, moins tourmentée !
De toutes ces sensations l’une d’elles ressort particulièrement : l’importance du temps !! Mes jours ne sont plus anodins mais précieux et je les vois s’effacer avec nostalgie. Oui le temps devient de plus en plus important……Je dirais même qu’il n’y a plus de temps à perdre. Fini de musarder à droite à gauche. Fini de perdre son temps dans des palabres inutiles à savoir qui a raison ou tort. Seul désormais compte l’essentiel !!
L’essentiel, l’essentiel mais c’est quoi l’essentiel ? Et bien pour moi l’essentiel se résume à quelque chose de très simple : la présence à l’instant……..Une attention plus grande aux choses, à l’humain, aux petits riens qui peuvent sembler anodins mais qui ne le sont pas. La vie fourmille de petites choses que l’on n’ a pas le temps de voir.
La présence à l’instant où l’art de savoir se poser pour écouter, ressentir, respirer la vie sans être trop pris par le flot des pensées, comme un appel à un état qui devient plus contemplatif.
Daniel
Commentaires sur L'essentiel
- Comme la vie est bien faite.... Finalement elle nous inspire au fur et à mesure, pourquoi s'en faire ? Moi aussi je remarque que cette quête de l'essentiel, que je faisais déjà lorsque j'étais plus jeune, ne pouvait aboutir, car j'étais obligée d'accepter de vivre ce que j'avais à vivre ; tandis qu'en vieillissant, petit à petit, on peut se détourner des choses du monde pour se consacrer à l'essentiel, comme tu dis : l'instant dans sa paix profonde.

oui chantons avec lui:
"Je l’aime tant, le temps qui reste…
Je veux rire, courir, pleurer, parler,
Et voir, et croire
Et boire, danser,
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J’ai pas fini, j’ai pas fini
Voler, chanter, parti, repartir
Souffrir, aimer"

Plus envie de perdre son temps !
Cependant, on oppose souvent la "contemplation" et la "réflexion"...le "silence intérieur" et la "pensée"...
Je me demande s'il faut les voir comme des "opposés" ou s'il ne faut pas, plutôt, les considérer comme deux phases à alterner...comme l'inspir et l'expir...comme une respiration" de vie, en quelque sorte...
Aucune des deux n'est un but en soi, c'est dans leur alliance qu'on peut trouver un équilibre.

J'ai pris le temps, tjrs lui, de regarder des photos d'enfance, puis de mes enfants.... et j'ai eu l'impression d'avoir eu plusieurs vies dont je n'ai plus guère de souvenirs.... Comme une porte fermée sur toutes ces périodes... et vraiment, une envie de me concentrer vite, vite, sur ce qui me plaît vraiment..... Moi aussi, je pense à l'échéance... ça me taraude par moment ! Alors je plonge dans l'écriture, puisque je ne peux presque plus conduire tant j'y vois mal... et il faut prendre la voiture pour sortir du lotissement....et retrouver la Nature.... Mon mari n'aime plus marcher.... Il faut dire que le Covid nous enferme et nous oblige à limiter les réunions au coude à coude bien trop dangereuses.... si on espère vivre encore un peu....sans les affres de cette maladie....
Suis de coeur avec ce que tu dis ! Merci et gros bisous

mais ne va pas croire à un défaitisme latent ... je suis juste consciente du temps qui passe et j'estime avoir vécu comme une privilégiée qui a fait et fera encore ce qu'elle peut!
amitié .

Notre temps se conjugue alors plus au passé... mais nous avons encore un présent même si nous ignorons si nous pourrons conjuguer encore le futur !
Pourtant j ai toujours autant envie de vivre aussi pleinement et intensément chaque jour qui m est donné.
Me délester oui de certains fardeaux qui me freinent, mais pour mieux profiter de ce cadeau que m offre la vie d être encore présente en moi.
Prendre le temps d apprécier ce temps qui me donne encore le temps d aimer prendre du bon temps !!!🤩

C'est la présence à soi et à l'autre dans l'instant, quel qu'il soit. La relation profonde à soi ou/et à l'autre, c'est toujours une sorte de « hors du temps », comme s'il avait disparu, à cause de la densité du moment et de l'amour partagé, qui prend valeur d'éternité.
J'espère que l'ultime moment avant ma mort aura cette densité.
Et après ? J'aime cette phrase biblique : « tu es poussière et retourneras en poussière. ».


Oui l’art de relativiser, - avec les ans qui avancent -on le cultive davantage.
Le temps n’est plus aux chicanes, tracasseries, suffisent celles des membres
« arthritilisés » ....☺
Seul subside le bonheur de pouvoir jouir de chaque instant, incommensurable, qui nous transporte.

""Je dessine depuis l'âge de six ans toutes les formes qui me rencontrent. Quand j'ai eu cinquante ans, j`avais déjà publié des masses de dessins, mais tout ce que j'ai fait avant soixante-dix ans n'est pas digne d'être évoqué. A soixante-treize ans, j'ai commencé à saisir la vraie nature des bêtes, des arbres, des herbes, des oiseaux. A quatre-vingts ans, j'aurai fait des progrès. A quatre-vingt-dix ans, j'aurai peut-être approché le secret des choses. A cent ans, j'aurai atteint un grade de perfection qui touchera. Et à cent dix ans, tout ce que je dessinerai, ne serait-ce qu'un point ou une ligne, sera vivant."
Je t'embrasse tant qu'il est temps !