03 mai 2018
Balistique
Du temps où je lisais encore, j'ai beaucoup apprécié René de Obaldia, ses comptines pour les enfants, ses poèmes surréalistes, sa façon irrationnelle et absurde de raconter des histoires. René de Obaldia aura 100 ans en octobre 2018. Voici l'un de ses poèmes.
Si maman retirait ses boucles d’oreille
Je lui mettrais des boucles de cerises
Des cerises rouges comme le soleil
Des soleils tout rouges sur les oreilles
Quand je reviendrais de l’église
Où j’aurai juré de n’être plus jamais gourmand
Vite, j’irai mordre les cerises
Sur les oreilles de maman.
Et surtout
Quand le monsieur au chapeau mou
Que je n’aime pas du tout
Viendra lui faire de l’œil à maman
Avec sa caisse à boniments
Et rira pour montrer ses dents,
Je prendrai toutes les fois
Les noyaux entre mes doigts
Les noyaux de cerises pleins de sang
Et j’appuierai sans qu’on me voit.
Alors bien retranché dans mon incognito
Ils partiront comme des bombes les noyaux
Et taperont juste dans l’œil
Du monsieur qui fait de l’œil.
Commentaires sur Balistique
- ça, c'est bien du Obaldia, mais ce poème là, je ne le connaissais pas
- Je n'ai jamais aimé les romans, à moins qu'ils soient genre autobiographiques. Disons par exemple "L'enfant à l'endroit l'enfant à l'envers" (Coumarine). Cet après-midi j'ai pris la biographie de Corneille à la bibliothèque. Et la semaine dernière j'y ai pris deux livres de Jean Bouchart d'Orval... deux merveilles dont je ne me lasserai jamais. La Presse m'intéresse très peu... trop de mensonges et d'emberlificottages ! La semaine dernière je visionnais une vidéo (qui n'a duré que qq minutes, et pour cause)... il s'agissait d'un général de l'armée américaine dont les propos au sujet de la Syrie n'étaient pas enlignés avec la version officielle. Il n'a pas eu le temps de dire grand chose, l'entrevue s'est terminée en plein milieu d'une de ses phrases. Et vlan : "Vous dites ce que l'on attend de vous ou vous la fermez !"