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Les voies de l'âme
29 septembre 2013

De la jeune fille de bonne famille à la femme sauvage

Gaia Orion est artiste peintre. Elle vit au Canada, dans l'Ontario, avec son mari et ses enfants. Certaines de ses oeuvres figurent dans ma galerie de tableaux. Elle m'a adressé ce texte dans lequel elle parle de son cheminement personnel. Il est toujours intéressant de voir comment nous évoluons à partir de notre milieu familial.....

 

gaia-kid

J’ai grandi dans une grande famille catholique, je suis l’aînée de cinq enfants, ma mère venait d’une famille de six et chez mon père, ils étaient 7. Les pères présidaient les familles, ils avaient tous de bons emplois, les mères étaient à la maison, faisait la cuisine, la couture, le nettoyage, et nous conduisaient aux scouts et autres activités. Jusqu’à l’âge de 12 ans ma mère déposait au bout de mon lit chaque soir les vêtements que je devrais porter le lendemain: des habits qui me donnerait un look bien bon chic bon genre. Et bien sûr, nous allions tous à la messe le dimanche. A cette époque,  j’aimais beaucoup aller à l’église, prier, étudier la Bible, je me sentais très mystique; enfin c’était la seule chose que je connaissais pour me connecter au silence de notre immense univers. J’ai grandi comme une jeune fille de bonne famille dans un environnement secure.
L’autre côté de l’histoire, c’est que, comme dans de nombreux foyers, chaque famille avait ses secrets dont personne ne parlait, les parents ne se disputaient jamais devant les enfants, nous n’étions pas autorisés à « répondre » aux parents, et les enfants n’avaient pas le droit de parler à la table des grands parents. La sexualité était un sujet inexistant, les personnes de couleur, les coiffeurs et les vendeurs du marché étaient regardés de haut de façon sous-entendue. On me disait que « les oreilles percées étaient pour les bonnes »; les artistes étaient considérés comme des fous et des schizophrènes égocentriques; les concerts de rock étaient un lieu de perdition de drogues et sexe.  Alors à 14 ans, j’ai appris le bridge et la valse dans ce groupe qu’on appelle un « rallye ». De 16 à 18 ans, les « rallyes » devenaient des soirées danse où les jeunes de mon espèce respectable se réunissaient pour se rencontrer et faire la fête.

gaia-wildwoman

Une grande partie de nos vies sédentaires bourgeoises peuvent être vues comme une absurdité totale (même si, ne vous méprenez pas, je joue bien un peu le jeu moi-même  avec ma vie d’artiste occidentale et confortable). Lorsque nous réalisons par l’étude de la physique quantique que la plupart du monde matériel est constitué d’espace vide avec quelques particules qui vibrent, et lorsque les neurosciences et la psychologie nous montrent que nous sommes un composite de cellules entièrement conditionnées par notre génétique et notre environnement: Nous sommes obligés de nous poser des questions sur le sens de la vie: aller au un boulot, fonder une famille, payer les factures, entrecouper tout cela avec un peu de divertissement. Il est dit que nous choisissons notre incarnation. Comment ai-je choisi cette éducation bourgeoise apparemment parfaite alors que maintenant je ressens l’appel de la femme sauvage. Je me suis libérée de la conformité de la religion, j’ai épousé un musicien poète loup solitaire, je vis de la création de vêtements aux couleurs vives que nous vendons dans des festivals tout l’été et de mon art le reste de l’année. J’ai vécu les 10 dernières années auprès d’une rivière dans la forêt canadienne loin de mon contexte familial.

gaia watermark

Les images de mon art viennent spontanément et au fur et à mesure qu’elles se présentent, au fil des années, elles m’enseignent et me montrent qui je suis vraiment. Je découvre une toute nouvelle femme et une toute nouvelle liberté dans la vie à travers ce parcours d’artiste, et petit à petit j’incarne la puissance de mon art.
Quand je peins mes femmes sauvages, je ressens cet appel primal, pour vivre loin des demandes de la société, libre, en connexion avec la nature, les animaux, les arbres, le vent, la terre et les étoiles. Pour moi, c’est un appel vers une vie mystique ultime la plus naturelle.

 

Pour plus d’information sur l’artiste et visualiser son art : www.artbygaia.com

 

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Commentaires
E
Juste pour savoir, Daniel...<br /> <br /> Dans les couloirs, vous n'auriez pas croisé le PLV et le Alain, défois ?<br /> <br /> Parceque depuis qu'ils ont grandi...Chapeau !<br /> <br /> Plus assez bien pour eux...Ils nous ont : Zappé pour de bon !<br /> <br /> Voyez Daniel, même l'amitié faut plus s'y fier ;)<br /> <br /> Bon, là... j'ai une tête de veau qui mijotte au milieu des carottes.:)
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E
En effet, pour rencontrer Dieu dans les couloirs...<br /> <br /> Mieux vaudrait un long retrait, pour voir.<br /> <br /> De plus, avez-vous jeûner, Daniel ?<br /> <br /> Très important le jeûn, pour décrocher de la matière mieux vaut avoir l'estomac dans les talons.<br /> <br /> C'est un peu ce qui m'arrête...<br /> <br /> Quand la faim me gagne, mon esprit redescend vite fait ici bas.<br /> <br /> Il va me falloir une très longue préparation avant d'entrer en nonne à s'taire.<br /> <br /> Mais bon...Je crois aux miracles MOI !<br /> <br /> Allez, courage Daniel...<br /> <br /> Dieu viendra vous chercher un de ces quatre ! :)
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F
Evelyne, es-tu devenue muette à force de détachement ? Toute mon amitié
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M
Oui, on soupèse tout, on fait le tri, et on avance .
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E
Cette notion de karma, même si nous n'en détenons qu'une partie infime, devrait nous aider à décrocher de notre famille natale...<br /> <br /> Le détachement n'est pas indifférence. On dirait bien qu'il est la voie de la Sérénité, pour finir.<br /> <br /> Regarder devant, sans se retourner sur le passé...Peut-être une piste ?!
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M
Oui ... c'est très variable selon les individus .<br /> <br /> Généralement, nous venons au monde dans une famille que nous avons choisie pour résoudre au mieux notre karma . Et certains choisissent des conditions difficiles afin d'accélérer le processus par un intense travail sur soi et de grandes remises en question .
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G
Fascinant et touchant de lire tous vos commentaires. Dan cet article je me concentre sur les differences et ce qui m'a poussé à trouvé ma propreoie, mais je suis aussi reconnaissante de ce que mon education m'a apporté. Un cadre, un confort, une culture, le plaisir de la connaissance,... le chemin pour se "trouver" continue,<br /> <br /> malgré les apparences et les envies de se dire "different",<br /> <br /> nous sommes toujours lies par ces années formatrices, cette matrice, et tout comme les autre experiences de vie, notre enfance et les relations familiales continuent à nous enseigner sur nous meme.
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L
Oui, c'est un itinéraire de vie très intéressant...qu'elle nous raconte là.<br /> <br /> <br /> <br /> On peut se demander, comme elle le fait, pourquoi une âme "atterrit" dans une famille si différente de ce qu'elle est profondément...<br /> <br /> Clarissa Pinkola Estes en parle à propos du conte du "Vilain petit canard" (qui évoque le fait de naître dans une famille qui ne nous ressemble pas).<br /> <br /> <br /> <br /> Je me demande si, en fait, ce n'est pas un départ dans la vie destiné à nous construire, non par l'imitation, mais par le manque...<br /> <br /> En naissant dans une telle famille , on va être "assoiffé" d'autre chose...et du coup, être "orienté(e)" dans la bonne direction...plus tard.<br /> <br /> <br /> <br /> Au final, l'enfance aura quand même joué son rôle : nous emmener là où l'on devait aller, mais par "effet repoussoir"... par soif de quelque chose de plus authentique que ce qu'on a vécu enfant.<br /> <br /> On peut se dire aussi que la naissance d'un enfant "différent" dans une famille peut aider celle-ci à évoluer...ainsi chacun y trouverait un bénéfice...<br /> <br /> <br /> <br /> Il peut arriver aussi, malheureusement, qu'il n'y ait qu'incompréhension de part et d'autre...et qu'on doive s'enfuir très loin pour trouver son identité...de "cygne" !
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P
C'est une belle histoire, comme je comprends Gaïa, je viens d'aller sur son site et j'aime aussi son art. Tout a du sens, il me semble. On peut se dire que Gaïa a pu "naître à elle même" grâce à cette éducation. Merci Daniel pour ce beau moment. brigitte
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M
J'ai eu une éducation bourgeoise presque militaire, je reconnais un peu de mon enfance dans la sienne, mais heureusement pour elle, pour moi, nous ne restons pas tous enfermés dans le carcan de notre éducation... mais c'est cette éducation, pour moi en tout cas, qui fait de nous ces femmes fortes et capables de mener notre vie comme un capitaine son bateau !
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H
Le principal est de découvrir ce qui nous parle...Se défaire du conformisme devient un besoin selon la sensibilité qui est nôtre. Bonne soirée.
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M
Je crois qu'après un conditionnement, quand on en prend conscience, il y a une phase de réaction anti . Mais il faut aussi en prendre conscience et la dépasser .<br /> <br /> Car on n'est ni l'un ni l'autre ...<br /> <br /> Obsessions, phobies, lubies, principes rigides, jugements, susceptibilités, ouste ...!!!<br /> <br /> Tout cela n'est que de l'ego .
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P
Bonjour Daniel,<br /> <br /> L'instinct de sur-vie, souvent, nous ra-mène à la simplicité de l'existence... Belle semaine, âmi
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D
Et c'est tant mieux!
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F
à l'époque on était élevé comme cela mais une fois adulte nos idées changent on mène notre vie comme bon nous semble
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