Verdun, mythe et réalité
PLV, amoureux d’histoire (mais aussi de généalogie) nous raconte, avec sa belle plume, sa visite à Verdun. Les souvenirs s’effacent doucement. Ne restent que des cimetières, des mémoriaux et quelques vestiges de la guerre dont les fameuses tranchées. Mon grand père me parlait souvent de la bataille du chemin des Dames……
PLV à Verdun
« Ce désir m'habitait depuis le lycée, vers1974. Jamais concrétisé avant cet été 2011. Et pourtant, Verdun, mythe et réalité ! Comme un rêve qui attire et qui fait peur.
Merveilleuse randonnée mémoire, préservée des gouttes de pluie. Malheureusement au pas de course.
Tant de choses à voir !
Par une solitude toute habitée de visages, de lectures et d'images. Sous un ciel moutonné de grisailles blanche et bleue. La frondaison des arbres, déployant à perte de vue ses camaïeux printaniers. Du vert foncé des sapins élancés, au ton argenté des aliziers.
J'ai ainsi retrouvé ces paysages inoubliables d'une insolente beauté. Vallons rieurs, bordés de douces collines. Plaines infinies arborant le jaune vif des colzas en fleur.
Alors, que choisir ?
Entre les quatre statues romanes exposées dans le cloître de la cathédrale de Verdun, et la crypte, romane elle-aussi, ressuscitée après guerre. Entre les cratères engazonnés des Eparges ou de Vauquois (diamètre de 20 mètres et profond de 10) provoqués par l'explosion de mines diaboliques, Et le paisible ruisseau serpentant parmi les ruines du village disparu de Bezonvaux.
Entre le surprenant port de plaisance du centre-ville de Verdun, et l'immense panorama, s'offrant à 20 kilomètres à la ronde, juché que j'étais sur le toit herbeux du Fort de Douaumont.
J'ai entendu le chant du coucou, tout comme mon grand-père, qui le racontait si bien, en 1964,
Dans le livre de son ami, le capitaine Terrasse "Avant l'oubli" (355ème Régiment d'Infanterie) :
"Le 18 juin 1918, sur les Hauts de Meuse, même monotonie de l'existence. La journée s'achève, dans la sérénité d'un beau soir de printemps. Le croissant de lune, dans un ciel sans nuage, va disparaître derrière les arbres qui garnissent la pente du ravin, En face des abris où les hommes se reposent. Duo du rossignol et du coucou.
Dans le lointain, des soldats chantent.
Est-ce la guerre ?
Eh oui, c'était la guerre, car ailleurs, ça bardait !" »
"On me questionne parfois : Pourquoi Verdun ? Pour moi, point de but particulier à revoir ce haut-lieu. C'est tout simplement une façon de faire du tourisme, historique et intelligent. Montrer que l'horreur passée peut laisser place au beau, qui toujours renaîtra ... de ses cendres.
En écrivant cela, je constate que, psychologiquement, il peut tout de même y avoir un lien entre ma tristesse d'avoir laissé partir mon épouse, et ce chemin de renaissance qui s'ouvre à moi lorsque j'accueille l'Esprit qui souffle.
Les sentiers de solitude sont propices aux ressentis multiples et variés. Il peut alors surgir ce désir de tracer quelques lignes sur le papier.
Ainsi, en me lisant, certains auront presque l'impression d'être avec moi, sur le terrain. Comment rester insensible à ces choses simples et naturelles ?"
PLV
Vestige de la guerre: une casemate
Le port de Verdun
Le morceau de musique que vous écoutez"Maman la Terre" a été composé par Bernard Tabanous et figure sur son album"Horizon 2012"