Je descends de la montagne
Me voilà arrivé à une phase de mon existence où, après avoir gravi la montagne, je viens d’amorcer la descente qui, je l’espère, sera longue. Descendre est un exercice très différent de gravir. Oui….Je vieillis doucement mais sûrement. Maintenant est venu le temps de la vie en pente douce. Beaucoup de choses ont changé en moi, mais pas encore assez à mon gré. Il m’a fallu toutes ces années pour avoir des prises de consciences difficiles et réaliser quelques transformations de comportement. Pour cela j’ai pris plusieurs claques dans la figure et reçu quelques uppercuts dans l’estomac.
J’en arrive à la conclusion que, souvent, le changement ne peut se faire que dans la douleur, ce qui fut mon cas. Mais il n’y a rien de triste dans mes propos. Il en est ainsi simplement et naturellement. J’ai toujours pensé que la vie était la seule école possible pour apprendre. Il ne sert à rien de se réfugier derrière des croyances, des enseignements ou du savoir, derrière des principes, des valeurs. Certes tout cela nous aide à vivre, à nous accompagner, un peu comme des béquilles. Mais tout se joue dans l’action, dans ce que nous ressentons, dans ce que nous vivons émotionnellement, dans le choc frontal avec l’existence. C’est là précisément que l’on apprend le plus, le reste n’étant que théorie. Les expériences, les épreuves nous tendent les bras pour nous aider à changer, même si cela peut parfois être extrêmement douloureux.
Oui…Je descends la montagne et mon regard sur le monde et les autres a forcément changé. Je m’arrête plus souvent sur les petits riens, les choses sans importance (et qui pourtant ont leur importance). Je prends du recul sur les événements et me sens, quelque part, un peu moins égoïste. Il y a en moi comme un peu plus de douceur, de compréhension vis à vis des autres. A mon regret, restent encore quelques rugosités, notamment l’impatience, le manque de lâcher prise et un ego encore très présent. Mais je me dis que tout n’est pas perdu et qu’il me reste plusieurs années pour tenter d’effacer cela. J’ai vraiment perdu beaucoup de temps et pris des chemins de traverse tortueux, mais il devait en être ainsi. La maturité est arrivée tard chez moi et ce sont souvent les autres qui m’ont fait grandir.
Je prends conscience de la valeur de l’instant présent et apprends à me poser plus souvent. Je m’apaise, je regarde autour de moi, j’écoute mieux et ne cherche pas à imposer à tout prix mon point de vue. « Je me décante et me dépouille ». Le silence commence à faire partie de ma vie. C’est fou ce que l’on peut se mettre sur le dos comme à priori, principes et obligations en tout genre. C’est fou comme l’on veut avoir raison à tout prix.Tout cela nous coince bien souvent et empêche de nous exprimer comme on le souhaiterait.
La vie est un long apprentissage et il est bien normal que j’en sois là. C’est le minimum !! Beaucoup de leçons ,que m’a données l’existence, me sont passées au dessus de la tête mais cela ne sert à rien d’avoir des regrets. Nous sommes comme des enfants qui devont apprendre. Pour conclure ces propos, je ressens que la plus belle des victoires de la vie est d’apprendre à se remettre en cause et d’élargir ainsi sa conscience.
Daniel