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Les voies de l'âme
30 janvier 2011

Marie Madeleine et la fillette


Elle était venue en début de semaine de la part du notaire de Montmerle. Elle marchait difficilement avec sa canne et son âge quelque peu avancé. J'ai su par la suite qu'elle avait 76 ans.
- Voilà Monsieur Thomas, Maître Richard me dit que je peux avoir toute confiance. Il s'agit de la petite maison que je loue à Montmerle à un monsieur qui voudrait la relier avec la sienne dont il est propriétaire.Il faudrait que vous passiez à la maison pour que je vous donne tout le dossier et que vous compreniez bien la situation.
- Bien Madame, comment vous appelez-vous ?
- Perraut, Marie-Madeleine Perraut.
montmerle- Quel joli prénom et il vous va si bien si j'en juge au pétillement de votre regard Madame Marie-Madeleine.
Elle sourit largement et nous prîmes rendez-vous.
Ce vendredi matin, en ce jour nouveau, j'arrivai devant la maison de Marie-Madeleine. Le ciel était bleu-blanc et le soleil brillait. Il faisait si froid avec cette bise venue du nord. Elle m'avait dit que le grand portail serait ouvert, qu'il fallait entrer sans sonner.
Ces moments de vie voyez-vous, où l'on quitte son mental comme on enlève un vêtement, où l'on sait que l'on va faire une rencontre merveilleuse et rendre service, sont tellement beaux qu'ils se privent sans conscience du temps qui passe.
J'ouvre le grand portail, traverse la cour, frappe à la porte vitrée et voit arriver une femme plus jeune, bedonnante et au sourire accueillant.
- Entrez Monsieur Thomas, on vous attendait. Vous me reconnaissez ?
- Euh!... Non, je ne crois pas.
- Ah ! Vous nous avez vendu notre maison il y a plusieurs années.
- Ah oui, votre visage me revient en tête maintenant. Tout va bien ?
- Oui venez, ma cousine vous attend.
- Bonjour Madame Marie-Madeleine, comment allez-vous ce matin ?
- L'arthrose Monsieur Thomas, cette foutue arthrose qui m'empêche de dormir.
Elle avait les doigts déformés et son avant-bras gauche aussi. Je lui pris ses mains dans les miennes pour observer tous les aspects, lui fis tendre les bras pour vérifier s'il n'y avait pas de tremblement.
- Aucun tremblement Madame Marie-Madeleine. Avec le prénom que vous avez, les douleurs vous maintiennent éveillée. Vous savez, je vois tellement de souffrance dans les hôpitaux et vous êtes chez vous, avec votre sourire bienveillant.
- Merci Monsieur Thomas ! Je vous offre quelque chose ?
- Un thé... avec du miel, fera l'affaire. Alors, que puis-je faire pour vous ?
- Mon locataire veut acheter ma maison mais il me fait une proposition très basse. Je voudrais que vous alliez la visiter pour me donner une estimation.
Après avoir examiné tous les documents adéquats, je sentis très vite que la proposition n'était pas très correcte.
- Madame Marie-Madeleine, n'ayez plus de soucis ! Je m'occupe de tout. Il ne s'agit pas pour moi de proposer à votre locataire un prix élevé ou trop bas ; il s'agit d'établir un prix selon le marché actuel, sans quoi votre locataire pourrait bien se voir démuni à la fin de son bail... dans un an, si j'en crois les documents. Les coquins voyez-vous seront toujours des coquins, si personne ne le leur dit. Je vais le lui dire gentiment et vous n'avez plus à penser quoi que ce soit qui augmente votre inquiétude. Votre petite retraite n'est pas facile à assumer, alors on va tout faire pour l'agrémenter.
Son visage s'éclaira au point qu'elle comprît d'un coup qu'elle pouvait s'abandonner.
C'est dans ces instants-là que la magie s'opère. Un climat de confiance s'établit et c'est un bonheur. La flamme de ses yeux brilla intensément. Elle se leva, chercha encore des papiers, me remit tous ses originaux.

En quelque sorte, elle s'abandonna complétement.
- Marie-Madeleine... Vous permettez que je vous appelle par votre prénom ?
- Oui oui bien sûr !
- Marie-Madeleine, en cette froide matinée d'hiver où il fait si bon chez vous, votre thé parfumé au miel est délicieux. J'appelle votre locataire aujourd'hui et je prends rendez-vous avec lui. Ensuite, je passe vous voir et nous discuterons... autour d'un autre thé ?
- Oui bien sûr avec plaisir.
- Pour votre arthrose, je sais que c'est douloureux. Puissiez-vous au moins dormir comme il suffit et profiter des moments où vous ne ressentez pas trop la douleur, comme à l'instant, quand je vois votre beau sourire. Il est tellement de gens qui souffrent le martyre.
- Oui mais vous savez, les genoux, l'épaule à gauche, le coude, ça fait beaucoup. Et ça progresse.
- Allez bon courage Marie-Madeleine ! Merci pour le thé et à très bientôt !
Sa jeune cousine m'accompagna à la porte et je pris congé. J'étais content. Je respirai à fond, eus une pensée pour Frédérique et me dis que la vie donnait tellement d'opportunités à saisir, que l'amour de son prochain était tellement plus facile quand l'autre a le cœur ouvert et la flamme dans le regard.

 

Cela me rappela un instant l'histoire de cette fillette pauvrement vêtue qui se détacha de la foule et demanda à parler à Marie, la Mère d'Emile. Marie prit les mains de la fillette dans les siennes et lui dit :
MontmerleL- Chérie, que puis-je faire pour toi ?
Marie découvrit bientôt que le frère de la fillette avait fait une chute et s'était probablement brisé la colonne vertébrale. La fillette supplia Marie de l'accompagner pour voir si elle pouvait améliorer l'état du garçonnet, qui souffrait beaucoup.
A l'approche de la maison, la fillette bondit en avant pour annoncer l'arrivée de Marie. Elle habitait une cabane de boue particulièrement misérable.
Marie dit alors :
- Bien que ce soit un taudis, il y bat des cœurs chauds.
Dans le coin le plus éloigné, sur un amas de paille moisie et de chiffons malodorants, gisait un garçonnet de cinq ans au plus, au visage contracté et d'une pâleur de cire.
La fillette s'agenouilla auprès de lui et lui prit le visage entre les mains, une main appuyée contre chaque joue. Elle lui dit qu'il allait être complètement guéri car la dame magnifique était déjà là. Marie dit :
- Tu aimes beaucoup ton frère n'est-ce pas ?

La fillette qui n'avait certainement pas plus de neuf ans répondit :
- Oui, mais j'aime tout le monde.

- Si tu aimes ton frère tant que cela, tu peux contribuer à le guérir.
Elle lui fit remettre une main sur chacune des joues de son frère, puis se déplaça pour pouvoir mettre sa propre main sur le front du garçonnet. Presque aussitôt les gémissements cessèrent, le visage du garçonnet s'éclaira, son petit corps se détendit, un calme complet s'installa sur toute la scène, et l'enfant s'endormit tranquillement d'un sommeil naturel.
La fillette se jeta subitement aux pieds de Marie, en saisit un dans chaque main, et baisa frénétiquement ses vêtements. Marie se baissa, releva d'une main le petit visage fervent et couvert de larmes, puis s'agenouilla, serra l'enfant dans ses bras, et lui baisa les yeux et la bouche.
Marie dit à l'assemblée :
- Cette fillette sera une grande bienfaitrice parmi ces gens, car elle possède le pouvoir de la détermination d'exécuter ce qu'elle entreprend.
Quelqu'un demanda à Marie comment elle avait pu aider de la sorte la fillette et ses parents. Elle répondit :
- Eh bien, ce fut grâce à l'attitude de la fillette. C'est à travers elle que nous avons pu aider toute la famille. Elle est l'organe d'équilibre de son groupe. C'est par elle que nous allons atteindre beaucoup d'autres gens d'ici.

Alain

Les photos sont des vues du village de Montmerle

 

Commentaires
D
Bravo, Marie Christine pour ton attitude. Il n'y a que les actes qui comptent. On a tendance toujours à se gargariser de paroles. Mais les actes, c'est une autre affaire !!
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A
Holà, Jésus était bel et bien un homme, avec des... parties génitales proprement faites et aussi un anus pour évacuer et des organes pour vivre.<br /> Il fut aussi confronté à l'amour de Rébecca, un amour si passionné que Marie (sa maman) en fût inquiétée au point que plusieurs réunions entre les deux familles eurent lieu.<br /> Jésus avait 20 ans à l'époque et Rébecca 17.<br /> Jésus avait une Mission mais ne connaissait pas son destin. Il demanda à Rébecca d'attendre que sa Mission soit accomplie, ce qu'elle fît puisqu'elle était aux côtés de Marie le jour de son chemin de Croix et de sa crucifixion.<br /> <br /> Marie (Christine), Jésus était un être divin lorsqu'il a pris forme humaine comme chacun d'entre nous. Nous sommes tous des êtres divins dans le sens où nous sommes à l'image de Dieu et à sa ressemblance.<br /> Si nous faisons une distinction entre Dieu, Jésus, Marie et nous, alors le Christ en nous (Saint Esprit) ne circule pas pour tout le monde.<br /> C'est bien nous qui nous sommes séparés du divin en créant de l'inharmonie mais nous avons tous la possibilité de revenir à la Source car nous en sommes issus, absolument parfaits.<br /> <br /> En fait les êtres androgynes dont tu parles sont les anges qui nous protègent.<br /> Nous sommes tous destinés à devenir des anges dans un monde insubstantiel où le corps physique a disparu, sans lequel nous ne pouvons plus avoir de rapports "sexuels", de type animal.<br /> <br /> Serait-ce le passage de la troisième à la cinquième dimension après l'entrée prochaine dans l'ère du verseau (asexuée), dans cette fenêtre de temps(entre 2007 et 2015) prédite par les calendriers Mayas, leurs inframondes, les prophéties des indiens Hopis (anciens Mayas), les visions d'Edgar Cayce, le livre de Daniel, la prophétie de Jean de Jérusalem, l'apocalypse de St Jean, les discours eschatologiques de Jésus... ?<br /> <br /> <br /> Ton histoire est encore plus belle que la mienne car ta proposition auprès de cette jeune femme est un acte d'amour pur.<br /> Tu vois Marie, cet exemple est à mon sens symbolique de ce qu'est la Fraternité dans l'Unité.<br /> Si nous pouvions réaliser que le vrai détachement commence dans ce type d'exemple où tous les acquis matériels et les habitudes liées à nos peurs et à nos angoisses sont dissouts en un instant d'amour par la compassion et l'empathie.<br /> C'est dans cette orientation que l'être humain a sa chance aujourd'hui. Le monde peut changer radicalement si nous nous efforçons de produire de tels actes, à chaque fois que l'occasion se présente.<br /> <br /> Ce dont je suis certain, c'est que le monde de demain ressemblera à ça.<br /> Bravo Marie pour cet exemple.<br /> Tiens, je te fais de gros bisous d'enfant.
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E
Serait-ce un blasphème que de parler à Jésus comme à un homme?<br /> Bon... J'retourne élever mon esprit.
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M
Pas d'accord, Eve Lyne . Tu blasphèmes ! Repentance immédiate !<br /> Jésus était un être divin, et les êtres divins sont androgynes d'origine .<br /> <br /> Très belle histoire, Alain . Une situation où finalement tout le monde y trouve son compte : Marie-Madeleine, monsieur Martin et toi aussi .<br /> Ce n'est pas anodin, c'est l'image du monde de demain . Le monde de demain sera comme ça . Les nouvelles énergies sont à l'oeuvre et poussent ceux qui y sont sensibles à agir dans ce sens .<br /> <br /> On risquait de fermer une classe dans mon école . C'est la dernière arrivée de mes collègues qui serait éjectée (ailleurs), alors qu'elle était contente d'avoir trouvé dans la ville une place pour sa mère qui a la maladie d'Alzeimer et qu'elle va la voir tous les jours .<br /> J'en étais malade parce qu'il ne me reste plus qu'un an ou deux à faire . Mais quelle solution ?<br /> Un soir de la semaine dernière,j'étais très mal, migraine, nausée et j'ai fini par vomir .<br /> Puis soudain une idée lumineuse ! Mais bon Dieu, comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ?<br /> Le lendemain, je lui dis que je suis prête à changer d'école en cas de fermeture pour lui laisser la place . <br /> Elle a protesté puis fondu en larmes en se jetant dans mes bras en disant que c'était exceptionnel (moi je dirais tristement exceptionnel !) .<br /> Je dois dire que j'y trouvais aussi mon compte car je me voyais mal en vieux croûton qui s'accroche à ses privilèges . En comparant les deux situations, y a pas photo, et moi je ne risquais pas grand chose !<br /> Finalement, nous avons appris récemment qu'il n'y a pas de fermeture .<br /> <br /> Un messager de lumière a dit que la cause de bien des maux était la peur de manquer . Chez les pauvres comme chez les riches . Il y a des gens qui sont persuadés (ah, les vieux schemas !) qu'il faut qu'il y ait des gens qui crèvent de faim pour que d'autres puissent manger . Ils le croient sincèrement . Donc, la pauvreté les rassure, ça prouve qu'ils ne manqueront de rien .<br /> Ton histoire, Alain, illustre bien cette peur des deux côtés . Mais elle montre surtout qu'il y a TOUJOURS une solution possible, un compromis sans perdants, avec de la créativité et de la bonne volonté .
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A
La deuxième photo représente le bord de Saône côté Ain (l'autre rive est dans le Rhône). A cet endroit, la Saône est très large. Le port de Montmerle est réputé pour sa halte et ses pontons, ainsi que les activités nautiques.<br /> <br /> La première photo représente l'allée principale du village qui mène à l'église. Les voitures peuvent garer sans gêner la circulation et permettre la promenade dans le centre.<br /> A gauche, avec sa tendue de couleur rouge, c'est la boutique du boulanger. Le pain est bon, la pâtisserie aussi.<br /> En face, on ne le voit pas, c'est l'agent immobilier du village.<br /> Le photographe est situé tout près (sur sa gauche) du Notaire (Maître Richard) et de l'agence du Crédit Agricole.<br /> Au fond, sur la droite de l'église, s'élance une rue, la route de Saint Triviers. <br /> A 100 mètres environ, sur la droite et à l'angle d'une rue qui mène à l'école se trouve la maison de Marie-Madeleine.<br /> <br /> Depuis, l'affaire a bien avancé.<br /> Je suis allé rendre visite au coquin, qui m'a très bien reçu. Il m'a fait visiter, avec beaucoup de gentillesse, toute la maison, de la cave au grenier, sur quatre niveaux, en passant par le garage, la terrasse et le jardin potager.<br /> Après, il me proposa un apéritif. Je pris un jus d'orange, le regardai un moment le sourire en coin et m'exclama :<br /> - Mr Martin, si vous étiez propriétaire de cette maison, connaissant un peu le marché, combien la vendriez-vous... franchement ?<br /> Il me sourit et commença à me dire qu'il avait un budget limité, que sa femme était en CDD pour trois mois, qu'elle serait ensuite au chômage et que lui-même, travaillant dans le privé n'était pas certain de garder son emploi.<br /> Comprenant qu'il ne me mentait pas, je lui dis qu'il n'avait donc pas besoin d'acheter cette maison, la sienne jouxtant et communiquant, étant suffisamment grande, compte tenu de ses difficultés.<br /> - Mr Thomas, j'ai de l'argent de côté mais comprenez que je ne pourrai pas dépasser une certaine somme.<br /> - Je comprends que la maison vous intéresse. Je puis vous assurer que Madame Marie-Madeleine préfère faire affaire avec vous, la servitude de passage s'éteindra d'elle-même. Cependant, votre proposition n'est...<br /> - Je m'excuse Mr Thomas, je me suis trompé. Bien sûr que la maison vaut plus que ça.<br /> - Il faut au moins doubler la somme et encore, vous savez que vous faîtes une bonne affaire puisque les servitudes de passage s'éteindront d'elles-mêmes et vos enfants bénéficieront plus tard de la plus-value (si le monde existe encore).<br /> - Je vais voir mon banquier et je vous tiens informé<br /> - Merci pour votre accueil et le jus d'orange.<br /> <br /> Finalement, le marché fut ensuite conclu après moultes discussions téléphoniques. <br /> Tout le monde est content. Le diagnostiqueur vient mercredi et nous allons chez le Notaire samedi pour signer le compromis de vente.<br /> Je passerai prendre Marie-Madeleine avant d'y aller et au retour, elle m'offrira un thé au miel et nous aurons plaisir à discuter ensemble.
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E
Tiens, Marie...<br /> Moi, j'aime bien l'idée que Jésus ait eu une vie humaine et peut-être une descendance.<br /> J'ai vu quatre fois : DA VINCI CODE.<br /> Belle fiction avec des faits bien historiques. (Le massacre des Templiers)<br /> Comme par hasard, les cathos, il ne faut pas leur parler de cette hypothèse de vie humaine...<br /> <br /> Pardon, Alain...<br /> Ton histoire est très belle et comme d'habitude si bien racontée!<br /> <br /> Aller... Lisse ta moustache...<br /> On regarde pas. Hein, pas vrai, Marie?!
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M
Quel séducteur cet Alain !<br /> La pauvre Marie-Madeleine, elle a tout de suite succombé à ses charmes !
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