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Les voies de l'âme
4 décembre 2010

Ni M ni N

Cette phrase énigmatique m’apparut un matin en émergeant de mon sommeil : « Ni M ni N » avec ces deux lettres bien visibles dans ma tête.

A l’époque, je connaissais un ami très calé en interprétations spirituelles. Perplexe, je lui demandais la signification de ce message. « Facile » me dit-il « Ni M ni N : pas de préférences, pas de dégoûts ». Alors, bien sûr, je m’attelai immédiatement à la tâche.

Lorsque l’on focalise son attention sur un sujet, c’est incroyable la quantité de choses qu’on découvre ! Je me suis surprise à avoir des préférences et des dégoûts à longueur de journée.

Nous, les humains, depuis que nous avons laissé notre peau de singe pour acquérir un pouvoir mental, nous passons notre temps à trier, sélectionner, prendre ceci, rejeter cela. On se délecte à ce jeu qui nous donne l’illusion d’une super intelligence. L’ego ne trouve pas mieux où se loger que dans le mental. Nos choix sont la plupart du temps intellectuels, dérivés d’un raisonnement.

On sait que le bébé n’est aucunement gêné par l’odeur de ses couches ni par aucune odeur d’ailleurs, apparemment. On lui apprend ce qui est propre et ce qui est sale à partir de nos plaisirs et de nos phobies personnelles. Le parfum qui lui fait peut être du mal à la tête, on lui dit que ça sent bon. L’animal lui, se laisse guider par son instinct naturel et pragmatique : son corps en a besoin, il prend ; son corps lui dit que c’est nocif, il s’éloigne. Chez nous la morale et la science ont remplacé la conscience corporelle. On prétend que le corps ne sait rien, on l’a muselé, anesthésié, asservi à un mental tout puissant qui croit tout savoir. Nous avons été conditionnés et nous conditionnons à notre tour.

enfant_reveAinsi les adultes passent-ils leur temps à demander aux enfants ce qu’ils aiment le plus : les couleurs qu’ils préfèrent, les vêtements qu’ils préfèrent, les aliments qu’ils préfèrent, les personnes qu’ils préfèrent….. On les oblige à préférer donc à rejeter. On leur apprend à vivre dans la division, dans l’esprit de dualité.

Une éducation juste devrait être un apprentissage neutre, dénué de connotations tendancieuses. Elle devrait être un développement poussé des cinq sens pour un enrichissement de la connaissance de soi, des autres et de la vie du monde. Ils apprendraient à comparer des nuages infinis de couleurs, de formes, de lumière, à discriminer des sons , des bruits de toutes sortes, reconnaître les cri des oiseaux, sentir, palper toutes sortes de matières, goûter tous les aliments possibles, en définir les subtilités, reconnaître toutes les odeurs, les arômes, les parfums possibles etc….Il finirait par développer en lui une sorte de prolongement des cinq sens, une extra lucidité sensorielle, une sensibilité et une intelligence spontanées à distance, sans l’intervention du mental qui juge, qui influence, qui nous induit en erreur par ses préjugés, ses peurs et interdits. Un aveugle sent une présence, un objet, une atmosphère, un sentiment à distance et il ne se trompe jamais.

Sommes-nous conscients de nos infirmités ? Peut être, puisque nous remplaçons notre sens de l’orientation par des GPS, notre odorat par des détecteurs de fumée, des désinfectants partout, notre vigilance par des alarmes (même pour fermer sa porte de voiture !), par des caméras de surveillance, notre capacité à sentir la qualité d’un tissu par des vêtements de marque ou même par le prix (plus c’est cher, plus ça doit être bon ou solide !), etc, etc, etc…..

L’homme dit moderne avec sa technologie apprend à se couper de son ressenti. Dommage ! C’est pourtant le seul moyen fiable et gratuit dont il dispose pour se guider dans la vie. Et il ne s’en sert pas, ou si peu.

Alors il devient méfiant, il juge, il se pose des questions interminables, il doute, il est perdu, il a peur.

sensLÊtre en contact avec ses sens, c’est être en contact avec l’univers et avec son créateur, donc en quelque sorte avec son âme.

Nos sens sont des antennes qui reçoivent et émettent des ondes circulant sans cesse des uns aux autres. Ils permettent de percevoir d’un seul coup d’œil les intentions de l’autre, de ressentir instantanément ses bonnes ou mauvaises pensées, ses bons ou mauvais sentiments, tout comme l’autre peut percevoir les nôtres.

Alors ne nous privons pas de ce don précieux qui peut nous servir à communiquer plus consciemment et plus sincèrement les uns avec les autres, d’âme à âme.

La leçon que m’a enseigné ce message « Ni M ni N », c’est que parmi les choses ordinaires de la vie, rien ne mérite de grandes exaltations ni de grandes déceptions, ce monde des émotions irrationnelles relayées par un mental trop ignorant qui ne fait que les amplifier.

Dans dix, dans vingt ans, quelle importance aura ce repas si savoureux ou ce plat raté, cette fête si joyeuse ou cette fête si ennuyeuse, cet incident si agréable ou si désagréable…..

Relativisons l’intensité de nos émotions et de nos sentiments du moment, prenons du recul dans l’espace (au-dessus) ou dans le temps(en décalé), évitons de trop nous investir émotionnellement dans chaque événements qui se produit. Ce n’est qu’un film qui passe et auquel nous participons, mais ne croyons pas à chaque minute vivre un drame ou un conte de fées. Ne collons pas à la peau de notre personnage au point de ne plus faire la différence entre note Moi profond et notre personnalité de surface (celle qui agit à l’extérieur).

L’enjeu est ailleurs, dans l’invisible, là où se situent toutes les origines du visible.

 

Marie Christine

 

Ah ! Que cela est bien dit, Marie- Christine !( Daniel)

Commentaires
A
Et le filet de veau marengo, qu'en penses-tu ?<br /> Un joli veau qui sort à peine de la mère.<br /> Hummh ! Il faut avouer que c'est bon quand c'est bien cuisiné.<br /> J'en mange encore, surtout quand je suis invité, mais avec un goût de plus en plus bizarre dans l'esprit.<br /> <br /> Ouais, en fait, j'ai commandé mon argent la semaine dernière car on peut pas prendre plus de 3.000 euros en banque.<br /> Je pars avec mon flingue parce qu'il y aura des malins pour t'attendre à la sortie.<br /> <br /> Je virerais bien sur ton compte mais comme je te connais, tu va pas y toucher... quoique !<br /> <br /> Bonne journée à tous !
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E
J'ai une idée lumineuse...<br /> Tu effectue un transfers sur mon compte...<br /> Tu vas voir comme ça va vite être liquider...hO ! hO! ....
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E
Dis-donc, vieux hibou...<br /> Au lieu de faire le guignol de bon matin...<br /> As-tu penser à:<br /> <br /> <br /> VIDER TON COMPTE EN BANQUE!!!!
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E
Depuis que je sais l'horreur que vivent les oies...<br /> Plus question de foie gras!<br /> Pour autant, puis-je interdire les autres de se gaver comme des oies... De foie gras !<br /> Chaque chose en son temps... <br /> Leur tour viendra... La prise de conscience...
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A
Et les singes décalottés vivants dans certains grands restaurants japonais.<br /> Les éléphants laissés pour morts, dès qu'on leur a extrait leurs défenses en ivoire.<br /> Les rhinocéros, pour leurs cornes.<br /> Les dauphins et les requins...<br /> Les chiens, les chats et j'en passe...
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E
Tout semble bien relatif, Alain...<br /> Dans certaines régions du monde, on sert des nouveaux nés en pot au feu avec des petits légumes.<br /> <br /> Des Chihuahuas rôtis à la broche...<br /> Ect... Ect...
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A
On ne peut pas ici en rester là, ce serait dommage et surtout insuffisant.<br /> Le texte de Marie est très intéressant parce qu'il tente de démontrer qu'au lieu de tomber dans le piège de la dualité, de la saisie de nos pensées et de nos émotions, nous devrions utiliser nos consciences des sens et les développer plutôt que de croire en leur solidité.<br /> <br /> C'est intéressant parce que l'agrégat de la conscience est l'instance qui réunit les informations de tous les autres (les formes, les sensations, les perceptions et les formations volitionnelles).<br /> La conscience c'est le « connaisseur », qui se place toujours dans la perspective dualiste d'un "connaisseur sujet" de l'expérience et s'y relie. Selon la nature de son objet, la conscience peut se manifester sous l'un de ses six modes, les six consciences des sens : conscience de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, du toucher et conscience mentale.<br /> <br /> Nous mentalisons.<br /> <br /> Aborder la spiritualité est un chemin personnel... unique. C'est ici que se pose le sens provisoire de la contradiction.<br /> <br /> Supposons le principe de la réincarnation :<br /> <br /> L’esprit est non né. Rien n'existe fondamentalement. Il n'y a rien d'autre.<br /> Supposons le big bang et la naissance de ce monde dans lequel nous apparaissons… des particules infinies de lumière, indissociables du Tout.<br /> Nous acceptons le principe d'une discrimination. Le jeu consiste à éprouver la dualité, tout en restant en la Source, la non dualité.<br /> Au commencement de ce temps illusoire, nous vivons nos sens comme parfaits, puis nous dénaturons parce que nous fabriquons, au travers de nos expériences, de nos pensées et de nos émotions, un mental qui n'a aucune existence propre, une sorte d'illusion discriminante.<br /> Progressivement, nous construisons et créons une société ordonnée, alors que nous avions les « éléments » pour « demeurer être ».<br /> C'est la naissance de la civilisation dans laquelle nous évoluons. Comme toute civilisation, elle connaît la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort. C'est ainsi.<br /> <br /> Où en sommes-nous ?<br /> Sachant que la mort d'une civilisation est la renaissance d'une autre.<br /> Sachant que la mort d'un être "apparent" conduit quasiment à la renaissance d'un autre.<br /> <br /> Allez !<br /> <br /> Si nous acceptons le principe du jeu de l'autocréation où le chemin est "l'Êtreté", nous n'avons pas d'autre alternative que la Loi infaillible de cause à effet, la Loi de Causalité, la Loi naturelle de la Vie où les graines qui sont semées donnent le fruit, en arrivant à maturation.<br /> <br /> Caïn tua son frère Abel.<br /> <br /> Aujourd'hui nous nous sommes éloignés du sens primordial, celui que nous raconte Marie.<br /> Sans doute sommes-nous victimes de nos actes antérieurs et qu'ainsi nous savons que dans ce monde, toutes les cinq secondes, un enfant meurt de faim, sans que personne ne semble n'y prêter attention !<br /> Pourquoi voudriez-vous que nous continuions à vivre sans cette obsession ?<br /> Nous savons que notre civilisation arrive à une courbe de dégénérescence qu'il sera difficile d'inverser.<br /> Peut-être même que la courbe de durée de vie va s'inverser parce que nous ne savons plus acter, parce que nous ne savons plus « être ».<br /> <br /> Marie nous montre la voie à suivre :<br /> Développer nos sens d'une façon positive, plutôt que négative.<br /> <br /> Et oui !... Le karma est la base de la dégénérescence ou de l'évolution.<br /> C'est lui qui fait qu'aujourd'hui, même certains animaux doués de conscience choisissent leurs aliments parce que nous les avons conditionnés. C'est lui qui nous entraîne dans les méandres de la « publicité »n de la « propagande, de la « médiatisation », de la « mondialisation » et de leurs effets pervers.<br /> <br /> Nous ne savons plus être nous-mêmes.<br /> "Ni préférences ni dégoûts" !<br /> Ni M ni N<br /> <br /> Est-ce encore possible ?!<br /> <br /> Avons-nous la capacité ?<br /> <br /> Oui... peut-être ! Tout est encore possible.<br /> <br /> Réveillons-nous ! Au sens du Sens de nos sens, dans la contemplation de la Splendeur ! Dans la nécessité « d’Être » ! Dans le jugement provisoire, dénué de tout jugement ultime, dans cet équilibre où les extrêmes sont vécus, sans lesquels nous ne pouvons pas évoluer et si nous parvenons à percevoir le Sens de toute chose.
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A
Cela me rappelle ce moment de vie inoubliable où nous étions à table, l’un de ces dimanches traditionnels en famille, ma mère nous ayant préparé le repas dominical.<br /> Du gigot d’agneau, des pommes de terre sautées, de fins haricots verts, des petits pois et quelque jeunes carottes, l’ensemble beurré à souhait.<br /> Mon père était un artiste du découpage. L’homme faisait ici son œuvre et nous le regardions faire, emplis du fumet et gardions le silence, religieusement.<br /> Lorsque les assiettes furent remplies, j’observais que les conversations allaient bon train, alors que nous mangions. Comme souvent, je me taisais, préférant me délecter, ma mère étant une cuisinière hors pair. Je l’honorais… quelque part. <br /> J’avais toujours un œil sur mon frère aîné, aveugle, qui mangeait sans se soucier de sa cécité, ni trop de son assiette, tout en bavardant, insatiable en tous domaines… et régulièrement, sans qu’il le sache, je ramenais avec ma cuiller les aliments éparpillés au centre de celle-ci pour qu’il mangeât plus facilement.<br /> Mon père régnait avec simplicité et autorité, ma mère servait avec son amour et nous, les enfants, étions distraits par nos complicités où l’humour prenait la place.<br /> Ces moments de famille, ils sont là, ancrés en moi comme les instants les plus stables de ma vie.<br /> Puis, avant le dessert, ma mère apporta le fromage et ce jour-là, entre autres, il y avait un camembert, un peu comme ceux qui en leur temps, étaient acheminés hebdomadairement par train pour mon grand père, avec pour chacun une étiquette sur laquelle était inscrite le jour de sa consommation… bref, un camembert fait au plus que parfait, avec tout l’arôme qui semblait indissociable de sa forme, une sorte d’émanation<br /> Mon frère, subrepticement, étendit son corps bien droit et s’exclama :<br /> « C’est toi Louise ?! »<br /> Un immense éclat de rire généra l’ambiance déjà subtile et les larmes coulèrent en même temps. <br /> Je me souviens que, lorsque le fou rire surgit, le mal de ventre est si intense, alors qu’aucuns n’en est soustrait, il arrive un instant où soit nous mourons, soit nous revenons en scène.<br /> Ces moments de vie sont tellement magnifiques qu’aucuns de la tablée n’en pu s’en dissocier pour le restant de sa vie.<br /> <br /> Aujourd’hui, chaque fois qu’à la maison, nous dégustons un fromage excellent, je n’oublie jamais de dire à l’assistance :<br /> « C’est toi Louise ? »<br /> <br /> Bien, ceci étant, nos cinq sens nous dirigent. Ils sont les premières instances naturelles de conscience avant que la conscience mentale émerge, celle où l’humour surgit, tel un enseignement.<br /> C’est effectivement après que cela se gâte, lorsque nous dénaturons l’expérience par ces deux principes de la dualité : <br /> « J’aime ou… j’aime pas »<br /> De là à dire que chacun ne devrait pas avoir ses préférences ou ses dégoûts n’est pas correct.<br /> <br /> De sa plus tendre enfance, jusque dans la matrice, le bébé rejette ou ne rejette pas. Je le sais puisque ma fille a fait d’emblée une anorexie sélective. <br /> Certes, au-delà du problème de société, il y a aussi une problématique d’éducation.<br /> Cependant, même chez les animaux, on découvre par l’observation qu’ils sont uniques et qu’eux aussi, ils ont des préférences et des dégoûts, ne serait-ce que dans la nourriture.<br /> <br /> Transcender cela est une pratique. Elle a pour but de redonner à l’être sa condition primordiale, originelle où toutes les manifestations sont vécues en une seule saveur, un goût unique.<br /> Cela s’appelle l’équanimité.<br /> <br /> Y’a du boulot !
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S
Oui Marie Christine vous avez raison "rien ne mértie exaltation ni déception".<br /> <br /> Il faut savoir relativiser les choses..toutes les choses bonnes ou mauvaises.<br /> <br /> Qu'en tout chose malheur est bon et que parfois avec le recul on se rend compte de la dimension de ces choses et de leur insignifiance maglré l'importance qu'on a voulu leur donner.<br /> <br /> A ce moment là, le détachement s'opère et nous revenons à l'essentiel.
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