J'ai hésité à diffuser ce texte car je ne souhaite pas trop parler de politique et d'économie sur le blog . Il me paraît néanmoins intéressant de le faire parce que ce texte et les actions qu'il va peut être susciter reflètent assez bien nos préoccupations actuelles et le désir de changement qui anime de plus en plus d'humains à travers la planète.Prenez connaissance de ce texte si cela vous intéresse. A la fin du message,, vous trouverez plusieurs adresses de sites dont celui où Eric Cantona lance l'idée( ces adresses ont été communiquées par Alain).
"Depuis une petite semaine, la presse internationale relaie l’appel au bankrun que nous avons lancé sur Facebook pour inviter tous ceux qui souhaitent nous suivre à retirer leur argent de leur compte le 7 décembre prochain.
"Depuis
la publication de notre appel, des citoyens se mobilisent pour traduire
le texte dans leur langue, recréer l’événement dans leur pays, faire
connaître notre initiative par tous les moyens possibles et inviter
leurs contacts à faire de même. Notre appel rencontre un succès que nous
n’osions espérer. Nous nous en réjouissons et grâce à l’investissement
personnel de tout ceux qui, comme nous, souhaitent jouir d’un système
bancaire sain, équitable, abordable et responsable, nous espérons qu’au
fil des semaines nous réussirons à convaincre suffisamment de gens de
par le monde pour être enfin entendus par nos gouvernements
respectifs.
Nous précisions que nous ne nous exprimons au nom d’aucun parti politique, ni d’aucune organisation syndicale ou religieuse. Notre action est une action citoyenne qui se désolidarise de tout propos haineux ou complotistes qui pourraient être tenus au nom de notre mouvement par des tiers au cours de leurs interventions sur les espaces de discussion qui échapperaient à notre contrôle. Nos noms n’engagent que nos propos. Nous ne cherchons à nuire à personne en particulier. C’est à un système corrompu, criminel et mortifère que nous avons décidé de nous opposer dans la mesure de nos moyens, de nos déterminations et dans le respect de la loi.
Pourquoi avons-nous lancé cette action?
Tout d’abord, nous avons tenu à sensibiliser l’opinion publique sur le fonctionnement du système monétaire. L’écrasante
majorité des titulaires d’un compte en banque, d’un compte d’épargne ou
encore, d’un plan de pension, ignore la manière dont l’argent est créé
ou ce que les banques font de l’argent qu’on leur confie. Ils ignorent
tout du principe de l’argent dette et ils ne connaissent pas les
réalités qui se cachent derrière les mots comme “bulles financières”,
“bons du trésors”, « Hedge Funds » ou “titrisation”. Ils l’ignorent
d’autant plus que les médias dans leur ensemble font peu d’efforts pour
les informer de manière objective, transparente et accessible à tous.
Tout ce que le public sait vraiment, c’est que la majorité des grands
crimes financiers et des délits d’initiés restent la plupart du temps
impunis et qu’ils sont les premiers à en payer les conséquences.
Non
seulement nous déplorons que de nombreuses questions que se posent les
citoyens ordinaires sur la situation économique restent sans réponses
claires dans vos colonnes, mais nous regrettons également votre manque
de zèle à dénoncer les mesures qui ont permis que la situation
économique mondiale en arrive au point où elle se trouve aujourd’hui :
une situation qui a mis nos chefs d’états et de gouvernements à genoux
devant les agences de notations, tremblants de peur à l’idée que nos
notes se dégradent.
Nos
responsables politiques ne peuvent à la fois répondre aux intérêts des
marchés financiers et à ceux des citoyens. Aussi, il est grand temps de
leur rappeler au service de qui ils ont été élus.
Puisque
les grèves et les manifestations ne servent plus à rien, puisque quoi
que nous fassions, nous ne sommes pas entendus, et puisque quoi qu’ils
fassent, nous ne sommes pas consultés, nous avons décidés de frapper le
système dans son organe le plus vital - LE SYSTEME BANCAIRE.
Sommes-nous conscients des conséquences économiques qu’entraînerait le succès de notre action ?
Nous sommes surtout
conscients des conséquences que le système financier mondialisé dérégulé
et incontrôlable ont sur nos emplois, nos santés, notre éducation, nos
pensions, nos industries, notre environnement, notre avenir, notre
dignité, la dignité des citoyens des pays que ce système a asservi par
des dettes qu’ils ne pourront jamais rembourser pour mieux s’approprier
leurs ressources. C’est le sort qui attend les citoyens Occidentaux si
nous ne nous prenons pas en main.
Nous sommes conscients du
rôle que ce système joue dans la prospérité des empires industriels dont
les intérêts sont tributaires des conflits armés, de la maladie, des
pénuries alimentaires et de la misère qui règnent dans les pays qui leur
fournissent mains d’œuvre et ressources naturelles à des coûts
dérisoires. Nous sommes conscients que ce système-là n’aura jamais rien
à gagner d’un monde où régneraient la paix et la prospérité et qu’en
continuant de confier notre argent honnêtement et durement gagné à ce
système malade, nous nous rendons complices de ses vols, de ses crimes,
de ses guerres, et de la misère qu’il génère.
Que voulons-nous ?
Nous, les citoyens du 21ème
siècle, héritiers des générations qui se sont sacrifiées pour que nous
soyons et demeurions des citoyens libres et dignes, nous exigeons la création d’une BANQUE CITOYENNE, au service des CITOYENS,
une banque qui mettrait notre argent à l’abri des fièvres spéculatives,
à l’abri des bulles financières toutes condamnées à exploser un jour, à
l’abri des opérations qui transforment nos emprunts en actifs et se
servent de nos dettes pour acheter d’autres richesses.
Nous voulons des banques
qui ne prêtent que les richesses qu’elles possèdent. Des banques qui
aident les petites et moyennes entreprises à relocaliser l’emploi, des
banques qui prêtent à taux zéro. (*) Des
banques qui soutiennent les projets qui profitent aux citoyens plutôt
qu’aux « marchés » Des banques où déposer notre argent tout en ayant la
conscience tranquille. Des banques dont nous n’aurons plus à nous
méfier. Des banques dont le succès sonnera le glas des marchands de
morts, de maladies et d’esclaves. Sur les ruines de l’ancien système,
nous voulons construire un système bancaire qui ne sacrifiera plus la dignité humaine sur l’autel du profit.
Nous les citoyens enfin
réveillés par la pauvreté et le désespoir qui frappent les plus fragiles
d’entre nous - pensionnés, allocataires sociaux ou travailleurs pauvres
- et qui menacent ce qu’il nous reste encore de classes moyennes,
d’entrepreneurs et d’indépendants que l’on traie comme des vaches à
lait, nous voulons que soient purement et simplement annulées les dettes
publiques générées par ce système malade dont nous ne voulons plus.
Nous refusons que nos impôts, nos efforts, nos ressources continuent
d’alimenter ce puits sans fond. Nous voulons retrouver le pouvoir de
battre monnaie et nous affranchir des directives qui nous sont imposées
par cette Union Européenne qui s’est construite contre le consentement
de la majorité des citoyens consultés par référendum, sans parler de
ceux dont le pays d’origine n’a pas organisé de consultation populaire.
(*)
Ce que les banques islamiques accomplissent avec succès en refusant la
pratique de l’usure pour des motifs religieux, nous pouvons l’accomplir
pour des raisons citoyennes.
Pour conclure
Nous
attirons votre attention sur le fait que même si parvenons à
relocaliser nos emplois, les technologies de pointe et les machines ont
remplacé le travail de l’homme dans un nombre croissant de domaines.
Elles permettent de produire plus, plus vite, moins cher et, pour ces
raisons, elles font peur à ceux qui se demandent comment ils gagneront
leur vie demain. Ceci est regrettable, car la technologie, depuis
l’invention de la roue, a vocation à améliorer les conditions de vie de
l’homme. Si le progrès était mis au service des citoyens plutôt qu’au
service du marché, nous pourrions faire un bond quantique dans le
développement des technologies aujourd’hui paralysées par des groupes
d’intérêts qui sont les premiers bénéficiaires de ce système.
Nous
possédons déjà les connaissances pour affranchir l’humanité de ses
besoins en énergies fossiles et nucléaire, et pour produire et acheminer
l’eau potable partout sur la planète à moindre coût, pour produire des
fruits et des légumes, de la banquise jusqu’au désert. La pauvreté
n’existe sur notre planète qu’à cause du manque de volonté politique des
pays industrialisés, soumis aux lois du marché. La pollution et le
gaspillage des ressources ne sont que les tristes conséquences de ce
système obsolète auquel il nous faut mettre un terme d’urgence.
Nous,
les héritiers du chaos, nous avons un monde à reconstruire. Un monde où
le travail ne sera plus vécu comme un asservissement, et l’absence de
travail comme un drame, parce que nous aurons su repenser la manière
dont l’homme de demain assurera sa survie, son éducation, son bien-être
et ses vieux jours.
Nous
invitons tous ceux qui veulent nous suivre sur cette voie - y compris
vous, chers journalistes - à dépasser leurs peurs de l’inconnu et à
poser les premières pierres pour la construction du système qui
remplacera celui-ci et qui, avec ou sans nous, finira par s’écrouler,
quand il nous aura tout pris. Nous préférons ne pas attendre que nous
en soyons arrivés-là où pire encore, que pour sauver l’économie, une
guerre de plus soit déclarée.
Nous remercions le footballeur
Eric Cantona de nous avoir insufflé cette idée. Nous l’avons pris au
mot. Les dés sont jetés. L’avenir nous dira si nous avons eu raison.
(07/11/2010)"
Géraldine Feuillien
41 ans, scénariste
Belgique
Yann Sarfat
24 ans, Comédien, Réalisateur
France
http://www.bankrun2010.com/
http://www.youtube.com/watch?v=fJvFL5qIP24 Vidéo de sensibilisation essentiellement, malheureusement nécessaire pour bousculer les consciences.
http://www.youtube.com/watch?v=3zPruxTbrR0&feature=related
Explication en détail de l'action BANKRUN
http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news
Petit documentaire de 50 minutes expliquant de manière simplifiée les
mécanismes de notre système monétaire. De l'entrée de l'argent en ce
monde à nos jours.
http://www.bankrun2010.com/ Enfin le site de l'action pour des informations complémentaires.
J'ai mis en garde ma fille sur les conséquences d'une telle initiative tout en la soutenant corps et âme ainsi que tous ses frères et soeurs de vie dans le combat qu'ils vont commencer concrètement.
Suite à son mail du Brésil, voici ce que je lui ai répondu :
Ma fille bien aimée,
Je me couche très tard ce soir car j'ai vu tous les liens que tu m'as proposés dans ton mail.
Oui, les sociétés secrètes existent et sont dirigées par quelques familles, essentiellement issues des Etats-Unis d'Amérique.
Oui, ces familles appartiennent au Nouvel Ordre Mondial, celui du monde de la finance et des banques.
Oui, leur volonté est de nous asservir, de nous appauvrir, afin de nous contrôler et de conserver les privilèges qu'ils se sont octroyés depuis qu'ils ont mis en place le système monétaire mondial.
Oui, la dette prend des proportions exponentielles et il ne sera plus possible de tenir, très bientôt.
Oui, vous devez réagir et changer les choses.
Ce ne sera pas possible sans que le sang coule à flot car la "Bête" s'opposera aux résistants et les anéantira, en masse.
Oui, je te suivrai sur ce chemin, tant que je pourrai le faire car je veux le faire depuis longtemps.
La journée du 7 décembre ne peut être qu'un point de départ, telle une goutte d'eau tombée dans l'océan.
Pour que votre action soit efficace, il faudra la renouveler régulièrement, en recueillant de plus en plus de sympathisants révolutionnaires, tout en sachant que ceux qui ne sauront pas rester anonymes seront assassinés, sans ménagement.
Pour que le 7 décembre marque le point de départ de la révolution, il faudra recommencer, tout en sachant que les émeutes suivront et qu'elles seront difficiles à canaliser.
Il faudra une grande force marquée par le nombre, la ténacité, la persévérance et le sacrifice pour le bien de l'humanité qui souffre.
Je peux rencontrer Eric Cantona, s'il le faut.
Pour l'instant, je puis t'assurer que je serai à ma banque en ce 7 décembre pour y retirer de l'argent.
Je te suis sans failles, je te soutiens et demeure à tes côtés.
Je t'aime !
Papa.
Je recommande le petit commentaire de 50 minutes de Paul Grignon intitulé "l'argent dette."
C'est un chef d'oeuvre de pédagogie simple qui démontre avec beaucoup d'honnêteté le principe et les mécanismes de notre système monétaire.
Nous devons comprendre que nous, les occidentaux, avons fabriqué un système monétaire permettant à quelques banquiers, hommes politiques et initiés de s'enrichir personnellement tout en donnant la possibilité au peuple de jouir des richesses engendrées par l'argent virtuel.
Ce système, malsain, comparable au jeu de monopoly où les participants conviendraient qu'il serait impossible de faire faillite, est mort dès sa naissance car il repose sur le principe fondamentalement pervers de prêter de l'argent qu'on n'a pas ou plutôt qu'une toute petite partie.
Cela a permis aux occidentaux de bénéficier de richesses virtuelles tout en profitant du temps d'avance sur les autres cultures pour amasser encore plus, s'insinuant comme un serpent partout dans le monde. Il eut été acceptable que cette supercherie profite aus pays pauvres, pour le moins d'une redistribution, en permettant par exemple d'acheminer de l'eau partout sur la planète et d'éradiquer la faim.
"Non !
Car chez ces gens-là, on ne donne pas, on prend... et si on prend, on amasse... et si on amasse, on n'a pas assez."
Le problème est que ces quelques familles qui dirigent "les sociétés secrètes" (Voir les Illuminati), savent consciemment ou pas que ce système est voué à l'échec car il n'est pas viable, du fait des intérêts des prêts que cela crée.
Les intérêts et agios fabriquent la dette qu'il n'est pas possible de réguler.
Pour réguler la dette, je l'ai dit plus haut, il faudrait accompagner ce système inique d'une régulation permettant la redistribution.
Or, les lois et permissivités qui accompagnent le système donnent plus d'avantages aux "familles" qu'aux autres et provoquent un déséquilibre de plus en plus grand, un fossé qui aggrandit la dette, enrichit les riches et appauvrit les pauvres.
Comme la planète devient trop petite avec de plus en plus de gens du peuple, il faut contrôler impérativement la population en l'appauvrissant, la droguant, l'alccolisant et la rendant dépendante du système.
On fabrique une élite que l'on endoctrine tout en l'enfermant dans le système pour qu'elle le suive sans conscience.
Le tiers-monde doit rester le tiers-monde, en continuant à lui donner de la misère supplémentaire... sur son propre dos.
L'Orient est encore dépendant de notre savoir faire, non pas issu d'une intelligence qui serait supérieure mais de la perversité du système que nous avons mis en place et qui donne toujours un temps d'avance en matière de technologie, de science, d'armes, d'industries, d'ingéniérie...
Le plus grand danger vient des Etats-Unis dont la dette est devenue colossale, pour ne pas dire abyssale. Ainsi, elle n'a plus aucune signification. Le bateau tangue et on garde l'équilibre... jusqu'au clash.
Les chinois et les indiens attendent, patiemment, que notre système s'écroule pour de bon, même s'ils savent que tout est relié, que la faillite d'un seul pays, fusse-t-il issu de la zone euro, peut avoir des conséquences irréversibles sur le système mondial.
Les banques islamistes sont les seules au monde à respecter la charte que leurs gouvernants ont créée.
Elles ne créent pas de dette. Cela ne veut pas dire non plus que leur système crée de la richesse pour tous mais les nations ne sont pas en faillite.
Il y a deux façons de réduire la dette, enfin... si l'on en croit les hommes politiques.
Soit en pratiquant une politique visant à relancer l'économie par la consommation outrancière, en donnant du pouvoir d'achat aux personnes, en créant de l'emploi public, et l'on s'engouffre dans une course effrénée qui augmentera inéluctablement la dette, soit en pratiquant une politique d'austérité, qui enlèvera du pouvoir d'achat, créera du chômage, freinera l'économie par un manque de consommation et ne permettra pas de réduire la dette, du fait que les seuls intérêts ne pourront pas être remboursés.
La troisième politique visant à réduire la dette consisterait à trouver une voie médiane dont l'homme est incapable car elle l'obligerait à redistribuer les richesses, réguler le monde de la finance, interdire la spéculation boursière, bref toute une série de mesures dont les "familles" ne veulent surtout pas.
Il n'y a donc pas d'issue à cette crise, annonciatrice de la FIN DU SYSTEME.
Ce que les banques islamiques accomplissent avec succès en refusant la pratique de l’usure pour des motifs religieux, nous pouvons l’accomplir pour des raisons citoyennes.
Oui.
Le problème est que cela ne pourra pas se faire sans la violence de ces "familles" qui ne voudront jamais perdre leurs privilèges et qui, au nom d'un Nouvel Ordre Mondial, se déchaîneront, au prétexte du bien de l'humanité, de sa sécurité, sur les fils des Vainqueurs, les hommes de bonne volonté.
Il en est ainsi des civilisations.
Pour les guerriers spirituels, il y a toujours une solution.
Le problème est ici trop grave pour que le message qui va suivre soit inscrit dans une tradition ou une autre ou bien encore dans une religion, une doctrine ou un mouvement quelconque. Disons qu'il est le fruit d'une pensée bienveillante et réparatrice, universelle et qu'il peut inspirer la condition présente de l'être dans l'action qu'il va produire.
On pourrait intituler ce message :
"le chemin alchimique de la transmutation."
(Texte totalement inspiré par Fabrice Midal)
Il repose sur une conception que l'on peut nommer alchimie spirituelle. Il nous invite en effet à ne rien rejeter, à ne pas mettre de côté tel élément du réel comme étant mauvais, empoisonné ou dangereux. Nous devons entrer en rapport avec tout. C'est une pratique spirituelle qui se sustente de la confusion, de la colère, de la haine, de l'esprit de possession, du sentiment de pauvreté, de l'égo. Tout cela constitue pour la pratique un extraordinaire festin. Le meilleur engrais pour qu'éclosent les fleurs les plus belles.
Suivons leur exemple. N'ayons pas peur de la confusion, qui nous invite à la sagesse si nous apprenons à en opérer la transmutation. Le moyen de le faire est d'entrer véritablement avec ce désordre, à l'épouser même. Nous savons tous que le vrai terrible n'est pas la colère ni même la haine, mais l'entêtement des hommes à faire semblant qu'ils n'en sont pas atteints, à se justifier encore et encore, à ne jamais entrer en rapport avec la réalité poignante de leur insuffisance.
Pour les adeptes de cette pratique en revanche, seul ce chemin au travers de la confusion mène pour de bon à l'Eveil. Sa puissance provient de la radicalité de son engagement qui nous invite à ne rien rejeter. Sans confusion, pas de chemin, clame cette pratique. En nous provoquant, la confusion ne nous laisse pas sombrer dans la somnolence de l'ignorance, dans un confort anesthésiant. Elle nous force à affronter le réel. Ne la refusons donc pas mais portons-la ouvertement comme un ornement.
Si nous sommes en colère, se laisser brûler par la colère est la seule manière d'en voir sur-le-champ la luminosité inhérente. Les autres approches (l'apaiser, la comprendre, l'exprimer, c'est-à-dire s'en débarrasser par n'importe quel moyen) restent prisonnières d'une forme de peur. Ces approches conventionnelles veulent éteindre l'incendie, se débarrasser des émotions douloureuses, elles restent ainsi animées par une dose d'agression non reconnue, contre ce qui est. C'est le problème du moralisme. Il se réfère à des points qui réduisent chaque individu à un cas particulier d'un problème général, niant sa singularité. Il refuse de considérer la situation en elle-même, sa cohérence et son exigence propres.
Cette pratique vise à laisser se déployer pleinement ce qui est, afin qu'elle soit pleinement vue et reconnue. C'est une attitude tout à fait surprenante pour nous qui cherchons généralement à arrondir les angles, à faire que les choses soient convenables. Cette pratique ne craint pas l'échec mais la lâcheté. Elle est, pour cela, impitoyable.
La transmutation qu'elle invite à opérer a ceci de subtil qu'elle ne change pas véritablement le plomb en or, mais reconnaît dans le plomb le support même à partir duquel l'or peut surgir.
On compare parfois le chemin de l'"éthique", fait de la discipline la plus rigoureuse, au fait de couper un à un les fruits empoisonnés d'un arbre pour éviter de nous intoxiquer. En effet, une attention précise à chacune de nos actions permet d'éviter de nous fourvoyer dans des impulsions inconsidérées.
Le chemin de la culture de l'amour d'autrui, en reconnaissant la vacuité des phénomènes, en coupant la dualité entre un objet et un objet, déracine l'arbre de l'égarement.
Le chemin qui mène à la Sagesse invite à manger le fruit empoisonné de l'arbre pour en faire un élixir de vie et de beauté, comme le paon qui, dit-on, n'hésite pas à consommer du poison pour que ses plumes soient plus belles. Voilà pourquoi cette pratique peut être féroce. Elle affronte le poison directement, sans hésitation. Sans le moindre doute, sans avoir même besoin d'y réfléchir, le paon prend le poison et en fait un médicament. Il saute dans la confusion et la voilà aussitôt libérée. Aux yeux de la plupart des hommes, c'est un acte fou, dangereux, agressif. Mais pour lui, c'est la seule manière de ne rien refuser du réel. C'est un acte d'accueil unique et profond, et de confiance absolue (de vraie compassion).