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Les voies de l'âme
27 mai 2010

Le petit Curé

Alain a transmis ce texte dans les commentaires du blog. Il m’a touché et je souhaite donc le faire partager au plus grand nombre. Le moment du départ est toujours un grand moment, émouvant et déchirant. L’âme bascule dans l’autre monde et les portes du paradis s’ouvrent pour nous accueillir. Nous laissons nos proches dans la tristesse sans pouvoir les réconforter.

bougies1



Ce soir, la bougie du petit curé est activée sur ma table de nuit.
Je pense à Françoise et à ses dernières heures, lorsque son mari Jean-Marc m'a appelé pour me demander de venir.
Lorsque je suis entré, il m'a dit :
"Les sons qui sortent de sa bouche sont inaudibles".
Je me suis approché, elle m'a souri et nous sommes restés silencieux, les regards croisés... un moment.
Je lui ai dit :
"Tu vois la lumière" ?
Son sourire s'est élargi. Elle m'a répondu :
"Oui"
Et l'amour ?
Elle m'a répondu :
"Oui"
Ensuite, elle a voulu me dire quelque chose, une sorte de dialecte qui ressemblait à du slave et je me suis trouvé démuni, sans perdre mon sourire. J'ai acquiescé, lui ai pris la main chaleureusement et l'ai caressée. C'est terrible de ne pas pouvoir communiquer à ce moment crucial. Elle a semblé interrogative.
Alors, je lui ai dit qu'elle était belle et son sourire est revenu. J'ai compris qu'il fallait garder le silence tout en restant présent.
Tantôt elle souffrait, tantôt elle semblait partir. Je restai là, un long moment et tentai de lui apporter toute mon attention. Elle semblait en paix mais de temps en temps, la souffrance semblait bien présente.
Quand je me levai pour partir, je compris qu'elle vivait ses dernières heures. Je discutai avec Jean-Marc et trouvai là un homme admirable, qui accompagnait sa femme jusqu'au dernier expire depuis plus d'un an.

Quand je regarde la petite flamme, sur ma table de nuit, je n'arrive pas à penser autrement qu'à tous ces êtres qui souffrent avant de partir, alors que toute leur vie, ils ont été exemplaires.

La célébration des obsèques fut un moment de rare dignité, tant de la part de la famille que de mon ami prêtre et de toute l'assemblée, réunie pour Françoise.

Au petit curé, je demande qu'il fasse quelque chose pour apaiser toute la misère du monde.
La communion, rituelle à la fin de chaque messe, prend tout son sens, dans ces moments de fraternité, d'amour et d'humilité.

Alain

Commentaires
E
En effet, Alain nous offre là une belle vision de méditation. Les mots courent et rejaillissent en clichés sous sa plume. Le don de soi.<br /> Cette vision là m'a renvoyé à une peinture de De Latour que j'affectionne: La Madeleine pénitente.<br /> La flamme...<br /> Oui, Sylviesissi, Alain est notre virtuose à nous!<br /> ( Enfin, ça dépend des jours)...<br /> ( Sourire du matin )
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S
oh alain! que c'est beau...et bien dit.<br /> n'est ce pas eve lyne?
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A
La flamme de la bougie vacille, dans l’ombre de la nuit,<br /> Fascinante. Je demeure devant elle, les yeux fixés,<br /> Comme s’ils n’étaient que le reflet de mon esprit non né.<br /> La méditation prend tout le sens de cette vie.<br /> <br /> La prière émerge, sans mots pour dire la présence.<br /> Le cœur est ouvert, l’esprit aussi.<br /> Tous les êtres ici semblent réunis.<br /> L’immobilité du corps lui fait perdre sa substance.<br /> <br /> La souffrance du moi s’estompe, laissant place au non être.<br /> Tous les états d’âme disparaissent, au son de la conscience.<br /> Privilège de la clarté, née de la sagesse du bien être.<br /> <br /> La Vierge Marie et le petit Curé dissolvent l’absence.<br /> Le souffle est léger, le passage est soustrait du temps<br /> Qui perd tout son sens, dans cet instant présent.
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A
Et oui, le secret de la vie est dans l'instant que l'on donne au passant lorsqu'on lui sourit et lui dit bonjour, alors qu'on ne le connaît pas.<br /> Ce simple sourire est un instant de pur bonheur... durable dans son état.<br /> L'artisan qui vous offre son bon pain à travers sa compagne pendant qu'il dort ; je ressens toujours une émotion formidable lorsque je prends le pain, avant le repas du midi ou du soir et que, en quelques sourires et quelques mots, je partage avec la boulangère un instant de fraternité et de sourire ; la boulangère, la commerçante derrière son comptoir de bar, la pâtissière, le marchand de fruits et légumes et son étal sur le petit marché, la caissière du supermarché auquel nous nous devons de lui donner un peu de bonheur dans la difficulté de son travail.<br /> <br /> J'aime bien dire à ces gens-là, au moment de payer ce qu'ils me demandent avec un "s'il vous plaît" qui suit toujours : <br /> "ça me plaît", et le sourire s'étend.<br /> Je ne sais pas pourquoi mais je ne demande jamais la note. Je comprends que certains vérifient s'il n'y a pas eu d'erreur parce qu'ils ont des difficultés financières, de plus en plus nombreuses d'ailleurs. J'ai sans doute le privilège de ne pas compter, dans ces moments-là.<br /> <br /> Je pense aussi à ces gens admirables, ceux ou celles qui travaillent dans les cliniques, les hôpitaux, les maisons spécialisées, les éducateurs, les enseignants, les bénévoles dans les associations et tous les accompagnateurs. Ils ne sont pas tous parfaits bien sûr mais chaque fois qu'ils font un geste d'attention auprès du malade, du patient, de l'élève, de l'handicapé, du prisonnier, ils démontrent la non séparation de tous les êtres.<br /> <br /> Marcher dans la rue et sourire, être attentif aux gens qui passent, voir ceux qui souffrent et ont des difficultés, voir ceux qui font la gueule (moi certainement, dans l'inconscience du mental soucieux), observer, sont des moments de vie très importants.<br /> <br /> La violence, les faits divers, les escroqueries en tout genre sont le fait de minorités qui occultent les bienfaits des braves gens qui sont nettement plus nombreux.<br /> Les médias, malheureusement, participent à cette psychose du sensationnel, qui ne représente pas les êtres, dans leur globalité.<br /> <br /> Nos mères sont fêtées aujourd'hui, qu'elles soient ici ou ailleurs. Ce symbole représente la continuité de la conscience, non née et dont rien ne peut causer la mort.<br /> <br /> <br /> A toutes nos mères !
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S
bonjour à tous et merci de vos commentaires.<br /> Une belle idée que cette fête des mères, mettre à l'honneur les mamans c'est super! certains tristes sires diront que c'est commercial...il y aura quand même de la joie dans certains foyers...En fait c'est à nous de nous créer du bonheur avec des gestes simples. Eve lyne je te comprends. Profites de cette belle journée peut etre il y aura des fleurs? du Gateau? peut être rien qu'un baiser c'est important. J'ai perdu ma maman à l'age de 40ans elle avait 80 ans (elle me manque encore) mais je ne suis plus triste je suis passé à un autre stade. Ma démarche hier a été d'aller nettoyer et fleurir sa tombe. J'en ai retiré une grande paix elle aimait tellement que tout soit en ordre ...Des attitudes bien terrestres...J'irais voir bellemaman qui a 87ans est une femme extraordinaire tonique et charmante.<br /> douces pensées à nos mamans...et n'oublions pas que notre voisine agée est seule et aussi une maman peut-être oubliée! donc un sourire !!! <br /> chacun fera au mieux un coup de fil, un sms, un mail (faut vivre avec son temps hi! hi !)
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